Je me méfie toujours du « tiré d’une histoire vraie ». En général, c’est très loin d’un biopic ou d’un documentaire sérieux. Et ici, les responsables reconnaissent même que ce soit un « drame romantique ». Je dirais plutôt une « romance », surchargée en bons sentiments.
En fait c’est une hyperbole à la Roméo et Juliette, sur les difficultés des unions mixtes, surtout sous Vichy, quand on a un père semi-collabo et que sa promise est juive. On glisse donc dans un certain pathos, mais à l’eau de rose. Le résultat n’est guère convaincant.
Le paternel honni est un grand toubib dermato du nom de Hubert Jausion. Il a contacté la Gestapo pour que ces sbires donnent un coup de semonce à Annette Zelman, afin qu’elle ne fraye plus avec son fils. Un mariage avec une juive aurait été mal accepté à cette période particulièrement inquiétante. Theodor Dannecker s’est chargé de cette affaire. Ce damné nazi ne reculera pas.
On a un document écrit par ce criminel, qui rend le fond incontestable :
« Concerne : mariage entre non-juifs et juifs. J’ai appris que le ressortissant français (aryen), Jean Jausion, étudiant en philosophie, 24 ans […] a l’intention d’épouser pendant les jours de Pentecôte la juive Anna Malka Zelman, née le 6.10.1921 à Nancy […]. Les parents de Jausion désireraient de toute manière empêcher cette union, mais ils n’en ont pas le moyen. J’ai en conséquence ordonné comme mesure préventive l’arrestation de la juive Zelman et son internement dans le camp de la caserne des Tourelles. »
Puis sous la pression de son fils, alors que Mlle Zelman croupit dans les geôles, le délateur se serait ravisé. Son fils a fait de cette injustice flagrante un casus belli. « C’est elle ou moi ». « Père tu dois la sauver ». le problème c’est que le statut des juifs est promulgué et que ce vampire d’Hitler réclame son quota de victimes.
Notre Roméo est obstiné. Il est joué par Vassili Schneider, un acteur à la tête bien particulière.
Il quittera sa famille pour rejoindre en zone libre la famille de sa « femme ». Il aidera tant qu’il peut la captive jouée par Ilona Bachelier.
L’histoire se termine mal. Il est question d’Auschwitz. Ce qui ne pardonne pas. Elle n’avait que 20 ans. Le savant « Jausion » ne sera pas inquiété à la Libération. Il sera même honoré pour ses travaux par la suite.
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Au delà de la nécessaire compassion, il y a quand même le droit, voire le devoir, à critiquer cette réalisation. Et je ne m’en prive pas.
C’est assez mal joué, assez mal réalisé et bien trop « romantisé ». Des travers classiques dans le cinéma français de nos jours. Il y a même la discutable Julie Gayet dans la distribution ! Il faut bien reconnaitre qu’elle se met facilement dans la peau d’une mère conne (hum).
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Histoire_d%27Annette_Zelman
