Les Enfants terribles – film, Melville, Cocteau. Vieux cons en culotte courte. Vernis antique. 3/10

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Une fois de plus, j’ai tenté de m’accrocher à ce film de 1950. Et une fois encore, j’ai été consterné par ce prétendu chef-d’œuvre.

Jean Cocteau semble curieusement protégé ? Tout se passe comme s’il était interdit de lui dire son fait. Eh bien moi j’ose dire que ces enfants terribles ne sont vraiment pas terribles.

Comment peut-on aimé un long-métrage si plat, si coincé, si mal joué et somme toute si conventionnel ?

Jean Cocteau « aime regarder les filles qui marchent sur la plage » ? Non, bien sûr; il est insensible à cette vibrante musique. Lui, il aime ces petits hommes qui s’agitent sous la neige.

Il insiste pour dire que tout le monde aime un de ces “beaux garçons”, qui est un référent de l’histoire. Ces déclarations d’amour pouvaient rester dans leur intimité. Pas la peine de rameuter les foules pour cela.

Ce film est corseté, maniéré et finalement peu intelligent. Il adopte un ton qui se veut docte, mais qui met totalement les gamins en décalage avec ce qu’ils sont vraiment. Cette distanciation est pourrie jusqu’à la moelle. Le résultat, c’est que les jeunes ont l’air de vieux cons en culotte courte. Il faut le voir pour le croire.

Ce pseudo classicisme outrancier se veut annonciateur d’un drame mythologique, qui menace de conclure le scénario. Le pauvre Cocteau n’arrive pas à thésauriser sur le vernis culturel scolaire de l’époque. Cela fait imitation de gosses.

On mesure le gouffre culturel, quand on se prend en pleine poire, l’immense travail d’Orfeu Negro de Camus (Orphee-Eurydice) de 1959 ; neuf ans plus tard, on est propulsé au firmament – une trajectoire céleste !

Du côté Cocteau l’affectation, cul (plus ou moins) serré et de l’autre l’émancipation libératrice à travers un drame universel.

  • D’ailleurs le poète quasi institutionnel d’après guerre commettra un assez triste Testament d’Orphée en 1960.

Orfeu Negro vous laisse de marbre (antique) ? Vous pourriez préferer le traitement Marcel Aymé des classiques :

“Passez-moi Astyanax, on va filer en douce. Attendons pas d’avoir les poulets à nos trousses.” – Uranus

Il ne mérite aucune indulgence. Je vais parodier un vieux sage :

« Dans les lettres, comme en tout [dont le cinéma], le talent est un titre de responsabilité ». Sous-entendu : « qu’il paye le prix le plus fort pour ses erreurs » – Charles de GAULLE, refusant la grâce de Robert Brasillach.

Il est arrivé à Cocteau de faire de belles choses, mais il fut aussi et surtout un indécrottable mondain, soucieux de son image.

Par le biais des Weisweiller (Société Shell) et des Rothschild, il a pu faire tourner des scènes par Melville dans cet hôtel particulier parisien, que la famille Weisweiller. Et on voit bien qu’ils sont tout fier de filmer cet intérieur luxueux. C’est cabot à souhait. Nicole Stéphane ( Rothschild), la « sœur » quasi incestueuse, tourne d’ailleurs dans son propre immeuble, belle endogamie.

On a bien compris que ces amours interdites, sont la transposition de celles de Cocteau. Mais une fois de plus, qu’il garde cela pour lui. Nous, on s’en contrefiche.

Ce pédant fait sa propre voix off, comme un vulgaire Guitry. Là, j’en ai marre, je jette l’éponge ! Ce film m’emm*** prodigieusement.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Enfants_terribles_(film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Cocteau

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