Histoire. Retour à Bergen-Belsen. Cannibalisme et crime pour vivre. Dimbleby superstar. 7/10

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Ce reportage parle surtout de la libération du camp de Bergen-Belsen et du ressenti contemporain de quelques protagonistes en vie de l’époque et des descendants. Ce camp de la mort est étroitement lié à la Shoah. Mais il ne faudrait pas oublier non plus les autres martyrs ; dont les prisonniers de guerre, les tziganes, les slaves, les témoins de Jéhovah, les résistants, les francs-maçons…

Anne Frank et sa sœur ont été assassinés dans ces lieux sinistres.

Les conditions ont été particulièrement effroyables. Il y aurait eu un cannibalisme contraint par les circonstances. Ce qu’on évoque rarement et qui n’est pas dit ici.

Harold Le Druillenec, a été le seul rescapé britannique de ce camp de concentration. Il révèle ceci :

« La loi de la jungle régnait parmi les prisonniers ; la nuit tu tues ou tu es tué ; le jour, le cannibalisme était répandu. »

Parmi les monstres notoires, on cite généralement ces archétypes du sadisme :

  • Josef Kramer le dernier commandant SS condamné à mort et pendu (procès de Belsen).
  • Irma Grese, la « la hyène d’Auschwitz » ou « la bête de Belsen », qui avait des orgasmes lors de son déferlement de brutalité et qui aura le même sort.
  • Johanna Bormann, « La dame aux chiens », pendue également. Elle lâchait des bergers allemands affamés sur les prisonniers (« gros mauvais chiens-loups »).

C’est l’image terrible qu’on associe à l’encadrement des camps les plus horribles. Mais cela ne doit pas nous faire oublier la culpabilité fondamentale de cette banalité du mal si justement épinglée par Hannah Arendt.

  • Elisabeth Volkenrath payera de la même manière, d’avoir été la gardienne en chef et de feindre de ne pas être au courant des monstruosités. Elle niera même d’avoir su qu’il y avait ici des chambres à gaz !

Le documentaire montre que les langues des rescapés ne se délient que très tardivement. Un de ceux là dira n’avoir jamais dit tout ce qu’il a vu et subi à sa propre famille, jusqu’à maintenant. Et sans doute qu’ils ne disent toujours pas tout. Il faut dire que personne ne les croyait. On disait qu’ils exagéraient. Ils se sont tus.

Quelques récits sont poignants et d’autres paraissent moins significatifs. Mais peut-on leur en vouloir. Le choix incombe à ce show-man de Dimbleby. Il y a une séance actuelle où des jeunes qui visitent le camp doivent faire part de leur ressenti. C’est assez composite, scolaire et formel. Le compte rendu télévisé n’est pas si pédagogique que cela. Alors qu’une rescapée qui avait alors leur âge, les a sensibilisé. Est-ce une maladresse ou veut-on prouver un certain recul sur tout cela de la part de nos contemporains ?

Les rapports proviennent des libérateurs. Lesquels ont abondamment filmé. Ils se sont assurés de la présence des notables des bourgades les plus proches, pour qu’on ne puisse pas contester la véracité des faits fixés sur la pellicule. Ce sont ces séquences que l’on nous projetait à l’école pour nous faire prendre conscience du pire. Je ne sais pas si nous avons tous compris, mais ces cadavres poussés au bulldozer et ces morts-vivants ont été gravés à tout jamais dans nos têtes.

Jonathan Dimbleby, le fils d’un des cameramen de l’époque, est un animateur tv très ou trop célèbre. Il a repris le dossier. C’est lui qui met en scène et coordonne ces témoignages. Il est un petit peu trop professionnel à mon goût, au sens qu’on voit certaines « ficelles ». Il ne peut pas s’empêcher d’ailleurs de mettre son égo dans le titre : « Return to Belsen with Jonathan Dimbleby »

Bien sûr les juifs ont été numériquement les plus persécutés et c’est bien que l’on mette cela en avant. Mais on commence à bien connaître leur cruelle histoire. J’aurais aimé qu’on parle enfin en profondeur du sort des autres composantes qui ont été génocidées. Un sort dont l’on ne connaît que trop peu.

***

Blabla de robots perroquet (encouragés par le classement Google!)

« Jonathan Dimbleby suit la trace de son père, correspondant de guerre qui a assisté à la libération du camp de concentration de BergenBelsen en avril 1945. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bergen-Belsen

https://en.wikipedia.org/wiki/Jonathan_Dimbleby

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