Ces Lèvres rouges sont typiques de ce cinéma prétentieux de la charnière des années 60-70.
Comme a pu l’être d’ailleurs l’actrice emblématique Delphine Seyrig, la descendante de Hermine de Saussure. Son ton affecté et son cheveu sur la langue l’ont définitivement rangés à part. Ce qui ne lui a pas déplu. Cet « exotisme » trouve son plein emploi dans ce sacro-saint L’Année dernière à Marienbad que l’intelligentsia nous interdisait de critiquer mais aussi dans le pitoyable India Song de cette pochtronne gourou de Duras.
Il fallait oser produire une comtesse Bathory avec sa domestique Ilona. On est en pleine imagerie XVIII ou XIXe siècle. Cela prête plutôt à rire, dans ce film absolument dépourvu d’humour.
Le blonde et fine Danielle Ouimet a été mannequin et cela se voit avec ce profil de maigrasse à la YSL. Elle a mangé beaucoup de soupe depuis, ce qui lui vaut des formes bien plus imposantes mais aussi un sourire plus convaincant. Sauvée d’une possible anorexie.
Le film de Harry Kümel est irregardable de nos jours. C’est lent, mal ficelé, mal joué et le scénario est stupidement invraisemblable. D’ailleurs ce réalisateur n’a pas fait grand-chose de notable. Et ces besogneux se sont mis à 5 scénaristes pour cette « horreur ».
John Karlen a quasiment dédié sa carrière à l’étrange et aux multiples formes de vampirisme et consorts. Je ne vois pas ce qui le prédisposait à cela. Ce n’est pas Christopher Lee.
C’est une joie que démolir ces anciens monuments du cinéma, qui ont terrorisé jadis les spectateurs, au point qu’ils se gardaient bien de critiquer. Pas qu’ils aient eu peur du contenu vampiroïde mais parce qu’il y avait très près de leur tête, cette chape de plomb conçue par certains tyrans intellectuels. Ils allaient se la prendre sur le nez. Des commissaires de la pensée étaient prévus pour cela.
Les cinéastes ne sont pas les seuls en cause, quoiqu’il y ait eu de beaux spécimens dans le genre. Il faut aussi dénoncer ici des écrivains, des psychanalystes, des directeurs de journaux, des politiques plus ou moins maoïstes…
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