Critique. La vie est un roman. Pire film. Alain Resnais, fabrique d’idiots. 3/10

Temps de lecture : 5 minutes

Ce n’est pas parce qu’on s’appelle môssieur Alain Resnais qu’on peut faire impunément n’importe quoi. En tout cas ne comptez pas sur moi pour me plier au suivisme stupide qui environne ce « maître à penser le cinéma ». Le passé mythique d’une certaine génération. Les gourous ça suffit maintenant !

En 1983, il nous envoie en pleine figure ce La vie est un roman, et il faudrait dire merci, sous peine de passer pour un crétin.

Le film se donne des airs de grandes réflexions, alors qu’il s’agit de visions simplettes voire caricaturales. L’ambiance politisée y est franchement bête à pleurer et les ficelles sont grosses.

Comment peut-on défendre cette mise en scène foutraque et ces « thèses » gauchisantes mal assumées et franchement désuètes, surtout vues de maintenant ? Les imbéciles ne sont pas du côté où on les attendaient jadis.

Ce film qui nous regarde de haut, est une fumisterie. Décortiquons ce mauvais rêve.

En gros, et si on veut absolument trouver un fil conducteur, il s’agit de l’influence perverse d’une immense demeure. Ou à l’inverse la concrétisation des utopies dans le sein peu douillet d’un château excentrique. Un lieu bizarre qui rend fou ? Ou le lieu bizarre qui attire les fous ?

La malédiction de ces diverses assemblées, est certes celles de nous tous, les déchus du paradis, mais elle est ici inutilement hyperbolique et grossièrement ampoulée. Le ton sentencieux imposé aux acteurs y est pour quelque chose. Mais Resnais nous a habitué à cela.La prétention suinte à tous les étages. Et comme cela ne suffit pas Resnais les fait chanter. Il fera bien mieux en 1997 avec On connaît la chanson, qui lui est regardable.

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Entrons dans le vif. Les concepteurs veulent nous en mettre plein la vue, ou simplement faire du remplissage, en menant de front trois périodes, et ce dans le désordre.

I) D’abord on assiste à la planification initiale de ce goetheanum et le début de sa réalisation. Et déjà là, les âneries débitées sur ce début de vingtième siècle et la bourgeoisie d’alors sont consternantes de conformisme. Ces images d’Épinal confère à l’ensemble un aspect franchement couillon.

II) Puis on aborde ex abrupto une phase symbolico-onirique où des êtres moyenâgeux, vivant dans des décors faits par Enki Bilal, se plaignent des atrocités de leur roi. Sous les conseils d’un grosse Pythie, ils sont inciter à déposer le tyran, pour retrouver « l’harmonie ». Le texte est d’une bêtise absolue, mais il y a fort à parier que les auteurs le revendiquent comme tel, en tant que fable distanciée ou je ne sais quoi. Laissez moi rire.

III) Le pire est à venir, avec le récit de ce séminaire d’enseignants, couchés parterre, pris dans la spirale du buzz de la « créativité », afin d’inventer d’autres formes pédagogiques. Comme si l’on attendait que leur « lumière ». Leur blabla est ici pris très au sérieux. Même si il y a une sorte de mise en scène de questionnements divers, mais toujours radicalement opposés et donc sans nuances possibles. Le personnage de “droite” est montré bien moins sympathique que les “libertaires” irresponsables.

  • Ce sont précisément ces apprentis sorciers des années 80, qui ont engraissé le mammouth et sabré l’éducation des enfants.
  • Pour la petite histoire, on apprend aujourd’hui même que 50 % des élèves ne savent pas dire combien il y a de quarts d’heure dans trois quarts d’heure, en sixième. Ce n’est plus un simple écueil, c’est une faillite totale avec à la clef un très prévisible désastre civilisationnel.
  • Disons le tout net, cette captation de l’éducation nationale par des idéologues barbus semi-débiles a permis de fabriquer des idiots.

Aux trois niveaux règne la zizanie et on ne peut que constater les difficultés à restituer la parfaite harmonie. D’ailleurs les voies pour atteindre la sérénité envisagée tiennent de l’extrémisme sectaire et ceci à toutes les époques concernées.

Le vieux Resnais s’agite visiblement à voir sa jeune femme Azéma dans les bras de quelques autres. 27 ans de différence et je ne lui jette pas la pierre. Qui ne voudrait pas croquer cette belle pomme ? Il profite de l’occasion qui lui est donné pour nous infliger cette « leçon » risible sur ce qu’est l’amour ou non. Soit un engagement total à vie pour une personne prédestinée, soit un amour libre sans entraves. Et rien entre le deux. Décidement tout est manichéen chez ce pauvre Resnais.

Et en guise de final, comme visiblement plus personne n’y comprend rien, Alain Resnais perd lui aussi les pédales et assume son non-message en chanson du générique : « La vie est un roman. La vie n’est pas un roman. Tu comprendras quand tu seras grand. Et cet adulte ne comprend pas donc ce n’est pas un grand… et cetera et cetera et cetera et cetera » – Soyons clair, il nous prend pour des cons.

Cela me fait du mal de voir ces grands acteurs au bord du gouffre en flirt avec l’idiotie ; car j’apprécie cet indispensable Vittorio Gassman, l’iconique et finaude Sabine Azéma (épouse du réalisateur hors d’âge), une Geraldine Chaplin qui a fait parfois quelques belles choses, ce Ruggero Raimondi mais seulement comme artiste lyrique.

Je suis bien moins emballé par Pierre Arditi, qui véhicule trop souvent son encombrant fatras de gauche bobo, mais j’avoue qu’ici il joue bien l’imbécile. Un rôle pour lequel il excelle et qui doit être dans sa nature, selon les préceptes de l’Actor Studio. Fanny Ardant m’a toujours irrité au plus au point. Ce dindon congelé, sans aucun sex-appeal, se fourvoie à nouveau dans un rôle de « tombeuse » à voix affectée. Il n’y a vraiment que le petits qui-qui pour lui trouver du charme.

  • A noter la présence émouvante du rescapé Michel Müller (cf l’article ci-dessous)

On dirait qu’en accumulant les pièces de son puzzle improbable, le metteur en scène ait fait de nombreux paris. Dommage car ils ont tous échoué. Plus dure est la chute, pas de pitié pour ces prétentieux.

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Le mal français :

Les illusionnistes comme Resnais et quelques autres, ont quand même gardé une certaine emprise sur nous, puisque mon inconscient, encore un peu vampirisé par ce je ne sais quoi émanant de ces « intellectuels » fin de siècle, me poussait à remonter la note vers un 4/10 ou un 5/10… alors que la « raison pure » me recommandait un 2/10 ou 3/10.

Pour cette autre « comique », du même bois dont on fait les esprits bornés, Marguerite Duras, cela fait bien longtemps que cette ayatollah emblématique ne me fait plus peur. Je colle très justement des 2/10 à cette pochtron gâteuse.

Les racines de la faillite avérée du cinéma français sont bien plus profondes et lointaines que je ne le pensais.

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Critique de la critique :

J’adore les contorsions imbéciles du genre « Alain Resnais signe l’un de ses films les plus singuliers, méjugé à sa sortie. »

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Resnais

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https://fr.wikipedia.org/wiki/La_vie_est_un_roman

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