Histoires extraordinaires à faire peur ou rire. Mauvais film Faurez. Manque de Poe. Ledoux le dur. Berry alcoolo. 4/10

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Tricherie sur la marchandise, ces Histoires « Extraordinaires » ne font ni rire ni pleurer d’effroi. C’est en fait du grand « Ordinaire ».

Pourtant, à la base, les Histoires extraordinaires de Edgar Allan Poe, sont une manne pour le cinéma.

En livres, elles sont déclinées ainsi par les éditeurs français : Histoires extraordinaires1856. Nouvelles histoires extraordinaires1857. Histoires grotesques et sérieuses, 1865. Ce qui donne sans doute de la confusion.

  • Et je me permets de rajouter, ce que je considère être la meilleure adaptation à l’écran : les Histoires extraordinaires, film à sketches de 1968. Je mets en premier mon épisode préféré, celui de Federico Fellini (Il ne faut jamais parier sa tête avec le diable – vous vous souvenez avec un bouleversant Terence Stamp, qui conduit jusqu’à l’extrême sa nouvelle Ferrari). 
  • Mais il y en a trois autres histoires : Roger Vadim (Metzengerstein). Louis Malle (William Wilson). Le tout inspiré librement des nouvelles Edgar Allan Poe.

Revenons à ces « Histoires extraordinaires à faire peur ou à faire rire », ce très modeste film français que l’on doit à l’obscur Jean Faurez, en 1949. En plus des 5 meurtres relatés, il a un double crime sur les bras, celui d’être le réalisateur et le scénariste.

La résultante est médiocre. Le fait de rythmer ces mauvais plats, avec les entremets d’un commissariat de quartier n’apporte rien, si ce n’est de la confusion. Cette flicaille en uniforme, prête allégeance à l’Empereur, jusqu’au style de leur moustache. Ils ont beau faire semblant de s’extasier de la qualité des crimes qu’ils relatent, personne n’est dupe.

Et le final chantant est consternant.

Comment peut-on en arriver à cela avec des têtes d’affiche prestigieuses comme Fernand Ledoux, Jules Berry, Paul Frankeur, Roger Blin, Jacques Dufilho et bien d’autres !

Cela commence mal, lInvitation à la valse est de Thomas de Quincey et n’a donc rien à voir avec Les Histoires extraordinaires de Edgar Allan Poe. Les jeunes filles bien éduquées sont effrayées et se demm*** comme elles peuvent. Le criminel en série est supposé être un esthète de la « chose ». On n’y croit pas une seconde. En fait tout cela est trop simple et trop compliqué à la fois. Une situation simple jusqu’à la débilité et une mise en scène compliquée et mal ficelée.

Le Cœur révélateur est nase également. Il est basé sur l’assassinat bizarre par un criminel fou qui se croit saint d’esprit. La belle affaire ! Et le maquillage grotesque de l’œil repoussant de l’assassiné est du grand n’importe quoi. Aucun moyen d’y croire.

La Barrique d’amontillado est pourtant servie par deux grands bonhommes : Fernand Ledoux et Jules Berry. Et comme le scénario est loufoque, cela aurait pu devenir une œuvre surréaliste. Mais le pauvre Jean Faurez manque de munitions. C’est trop long et mal orchestré. Ça n’est que risible, dans le mauvais sens du terme.

La Résurrection de Barnabé est aussi mal racontée que les sketchs précédents. Cela n’a pratiquement ni queue ni tête. L’erreur judiciaire n’est devenue qu’un prétexte superfétatoire. Il n’y a absolument pas de suspense quant à cette caisse de Château Margaux. Tout le monde sait qu’elle contient le cadavre recherché. On baille devant ces mauvais trucages.

Tout cela donne la furieuse impression que Faurez, tout occupé par les enchainements, n’a rien compris. Le clown c’est lui et non pas Jules Berry.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoires_extraordinaires_(film,_1949)

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