Ilo Ilo. Singapour récompensé. Anthony Chen, Koh Jia Ler, mini Doinel. 7/10

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Les Asiatiques situés les plus à l’Est, qui veulent briller à Cannes ou Oscars du cinéma, se sont fait une spécialité de ces spectacles familiaux dérangeants. Le huis-clos intimiste et malsain est la règle.

  • Mais c’est aux Golden globes qu’ils obtiendront quatre prix : Meilleur film, meilleur nouveau réalisateur / Anthony Chen, meilleur scénario original /Anthony Chen, meilleur second rôle pour Yeo Yann Yann (le petiot).

Mais bien sur, il y a aussi ici de la sincérité, du vécu et sans doute une bonne dose d’auto-biographie.

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Ce film relate donc le devenir d’un très jeune « Rebel Without a Cause » ; un gamin insoumis et en constante révolte, qui est dans le conflit permanent avec ses parents. L’exaspération monte d’autant plus qu’ils sont régulièrement convoqués à l’école en raison des méfaits du petit.

Ces géniteurs sont malheureux en affaire, en couple, et ont bien d’autres chats à fouetter, par ailleurs. La coupe est pleine, mais ils trouvent encore un tout petit peu de tolérance dans leur cœur.

Et pour convaincre un peu plus le jury cannois on superpose un couche au-dessus de cette diatribe familiale, aussi culpabilisante qu’à l’ordinaire. Pour ce faire, les concepteurs assaisonnent leur chirachi complexe, d’alibis sociaux et/ou sociétaux.

Ici à Singapour, c’est le sort des employées de maison philippines qui est sur la sellette. Voilà de quoi séduire à bon compte les endimanchés du palais des festivals qui pensent défendre des valeurs morales.

Les deux êtres symboliquement proscrits et écrasés, la bonne jouée par Angeli Bayani et l’enfant, s’affronteront tout d’abord ; afin de tenter de déterminer un rapport de force. Le gosse ne fait qu’appliquer les schémas non-dits des parents vis à vis de la domesticité. Mais les deux finiront par allier leurs deux dissidences.

  • Du coup, il y a fort à parier que nos critiques franchouillards s’embarquent dans leurs lieux communs sur la « satire sociale » et j’en passe… Les pauvres naïfs s’engouffrent dans la brèche qu’on leur fabriqué tout exprès.

Chen Tian Wen joue le père maladroit et l’homme peu avisé dans le domaine professionnel. Yeo Yann Yann figure une mère plus lucide, mais qui a également des difficultés.

Si ce genre de scénario pleurnichard finit par être conventionnel de nos jours, il faut tout de même féliciter la réalisation et le jeu d’acteurs. Vraiment prometteur et assez hors norme.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ilo_Ilo

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Doinel

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