Killer Nanny. Dénouement. Louise Woodward innocente coupable, Syndrome du bébé secoué. 8/10

Temps de lecture : 3 minutes

Un bébé se meurt, un bébé est mort. “The Killer Nanny: Did She Do It?” par Cassie Cornish-Trestrail et Richard Wyllie – 2022.

Une affaire criminelle ? Un homicide involontaire ? On aura tout dit sur cette Louise Woodward, une jeune anglaise au pair, qui a reconnu tardivement avoir secoué le bébé. Visage d’ange, 18 ans, et donc forcément innocente pour certains. Hypocrite, cachant une âme noire et donc forcément coupable pour les autres. Cela se passe aux USA.

Il faut dire que le score était élevé avec une fracture du crâne, un hématome sous-dural, des hémorragies rétiniennes supposées caractéristiques de sévices et une fracture du poignet.

Etait-ce un malheureux concours de circonstances occasionnant de fausses preuves médico-légales, ou bien la petite britannique a-t-elle pété les plombs, à moins qu’elle n’ait été une meurtrière en puissance profitant de l’occasion ?

L’expert médical Patrick Barnes, radiologue pédiatrique a enfoncé le clou et provoqué une première condamnation à perpétuité. Pour cela il s’est référé aux critères immuables des signes de sévices dans le cadre du syndrome du bébé secoué.

Bien plus tard, il est revenu sur ses convictions « scolaires » et affirme qu’il a pu se tromper. « Comment pouvez-vous être aussi catégorique, vous n’étiez pas là » lui a lancé jadis l’avocat de Louise. Ce médecin relaps a subi le courroux de ses confrères. Il a été littéralement déclassé. Il en a gros sur la patate. Ce supposé « syndrome du bébé secoué » est toujours très discuté. Une foutaise proclament certains.

A l’inverse, l’avocate de la nounou, Elaine Whitfield Sharp, qui croyait dur comme fer à l’innocence de sa cliente, a fini par mettre de la distance, affirmant ici ou là que la petite était coupable, malfaisante et rusée.

L’affaire devient de plus en plus tordue au fur et à mesure que l’enquête traîne. Les parents de Louise ont même négocié des droits pour diffuser leur point de vue. Ce « commerce » n’était pas de bon ton. L’opinion qui était majoritairement favorable à la gardienne d’enfants a commencé à revoir ses a priori.

Autre revirement, celui du juge Hiller B. Zobel qui s’est substitué au jury pour atténuer voire annuler le jugement. Cette inversion est possible aux USA. La petite est sortie libre du tribunal, alors que les jurés étaient profondément convaincus de la culpabilité. Ils témoignent ici qu’ils sont encore outrés.

***

Baratin automatique sur les sites débiles et payants qui occupent les meilleures places de Google :

« Après la condamnation de Louise à la prison à perpétuité, son procès en appel semble être sa dernière chance. Mais il est également possible que le juge rouvre le procès. Dans l’Etat du Massachusetts, le juge a en effet le pouvoir de réviser le verdict du jury. »

Autre version répétitive :

« Louise Woodward, 19 ans, travaille comme jeune fille au pair pour la famille Eappen et s’occupe de leurs deux enfants. Le 4 février 1997, elle appelle les secours, Matthew, le plus jeune des deux, va mal. Il respire à peine. Sur place l’ambulancier constate l’état alarmant du bébé et indique au policier qu’il soupçonne un traumatisme crânien. Peu de temps après, Louise est arrêtée. »

.

https://en.wikipedia.org/wiki/Louise_Woodward_case

Envoi
User Review
0% (0 votes)

Laisser un commentaire