Kiss Kiss Bang Bang (2005) 4/10

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Je n’ai aucun scrupule à vous dévoiler l’intrigue policière. Ce n’est vraiment pas ça qui plombera le film. Il y a déjà assez de clous dans son cercueil.

C’est quelque part l’histoire d’homme riche qui éteint une procédure pour inceste, en neutralisant sa fille et en lui substituant une sosie complice. Ce scénario est totalement capillotracté, invraisemblable et inutile.

On y a même rajouté un très artificiel mini-rebond final, du genre vous voyez c’est encore plus compliqué que vous pensiez. C’est juste l’histoire de faire croire que le film est plus intelligent que le spectateur.

L’intrigue, dite comme cela, n’a aucune importance. Tous les espoirs de la production sont placés dans le jeu d’acteurs célèbres qui se débattent à contre-emploi dans les milieux friqués et branchés d’Hollywood. En feignant de critiquer l’esbroufe, ils en rajoutent une couche. Si le pitch est piteux, au moins prenez-en plein les mirettes.

Les stars amènent leur bagage de sympathie et d’antipathie avec eux. Le public sait très bien qui ils sont et comment ils agissent. Et on se doute bien de ce fait de la manière dont ils feront leurs contre-rôles.

– Robert Downey Jr. est ici un petit voleur qui n’hésite pas à braquer un magasin de jouet pour satisfaire une demande familiale. Il joue décalé, déplacé et miteux, comme il nous a habitué dans de nombreux films déjà (Iron man par exemple) – Une sorte de sous Buster Keaton ballotté par les évènements. Il est très mauvais.

Dans le film, il va se retrouver « par hasard » propulsé comme acteur potentiel. Et en fait, il ne sera jamais nul part à sa place. Il est profondément looser et l’a été dans sa jeunesse avec les filles. Sa copine de classe Michelle Monaghan aurait couché avec tout le monde, sauf un homo, mais pas avec lui. Elle lui doit une revanche. Visez le niveau !

Cela ne fait vraiment par rire. D’autant plus que le scénario mise sur le texte et son éventuel humour. Mais ceci fait un bide complet dans la version française. On ne comprend rien à ces jeux de mots qui tombent totalement à plat lorsqu’ils sont si mal traduits. C’est vite crispant et affligeant. Et je ne suis pas sûr que cela soit plus brillant en VO.

– Val Kilmer, très massif maintenant, tente lui aussi de nous faire rire en interprétant un « privé » rentre dedans et gai. Du classique drolatique passablement éventé. Il est supposé montrer à Robert ce qu’est son sale job, afin que ce dernier se serve de cette expérience pour améliorer son registre de futur acteur. C’est maintenant un gros nounours, plus sympathique qu’à ses débuts. Souhaitons-lui de meilleurs rôles.

– Michelle Monaghan joue comme d’habitude la poulette craquante mais stylée. Une grande amoureuse, qui a gardé une belle plastique, mais avec laquelle il faut mettre les formes. Juste « libérée » ce qu’il faut pour qu’elle ait la sexualité facile. Mais avec la réserve qui se doit pour en faire une éventuelle bonne mère de famille. Sans doute une fille archétypale dans l’imaginaire américain. Mais avec sa façon de faire et ses minauderies, c’est à peu près toujours la même chose. A force de se répéter on voit les grosses ficelles. Elle finit par déplaire.

Mais comme elle se tape in fine un minable, le péquin spectateur peut s’identifier et croire que la bonne fortune est à sa portée, à lui aussi.

Ces films qui nous resservent toujours les mêmes acteurs et sans faire preuve d’un moindre génie sont particulièrement lassants. Surtout quand ils se donnent des airs affranchis.

On sent bien la volonté de rénover le polar classique. Mais ici c’est brouillon, inutilement torturé et sans la moindre parcelle de véritable humour. Un bide complet.

Comme le sexe, la violence est ici gratuite. Il s’agit surtout d’en rajouter pour masquer l’incurie. Et puis cette course éperdue à la fin, ce suspense préfabriqué, ce crescendo téléphoné, qu’est ce que c’est conventionnel !

Et qu’on ne nous fasse pas le coup de la critique sociale ! Ce serait vraiment nous prendre pour des crétins.

Ce film débile a quand même réussi à rentrer dans son budget de production. Mais tout juste. Robert Downey Jr. qui n’allait pas très bien a pleurnicher pour qu’on l’accepte. Ce qu’on a fait en réduisant fortement son cachet.

Le réalisateur Shane Black, s’occupera à nouveau de Downey dans Iron Man III.

Le rire gras fait du bien parfois. Pas ici. On pourrait être bon enfant et dire que c’est juste une distraction. Mais ce serait faire du mal au cinéma en général que d’encourager ces niaiseries inconsistantes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kiss_Kiss_Bang_Bang_(film)

Source et légende : VF : Voix françaises3

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