Il y a quelque chose d’assez inclassable dans cet humour convenu du quotidien. Ce « phénomène » est régulièrement incarné par deux « gentils », Pierre Tchernia et Robert Dhéry. Ce sont à peu près les seuls, depuis René Clair, qui aient osé.
- Ce n’est pas de l’art naïf, en ce sens que cela n’est pas suffisamment spontané, primitif et beau.
- Ce n’est pas de la distanciation poétique à la Tati.
- Ce n’est pas Charlot avec ses envolées vers le comique absurde.
Je pourrais continuer les contre-exemples, avec ce « ce n’est pas », jusqu’à demain.
Comment quantifier dans l’échelle du rire, le coup de la voiture qui tombe en panne d’essence, du plombier râleur, ou bien de ces jalousies de voisins, bien ordinaires ? On se moque aussi « gentiment » des policiers, du ministre et toutes ces satires déjà bien conformistes pour l’époque. Celui qui ne sait pas reconnaître une Mercedes, devrait faire sourire également.
Il y a quelque chose ici de tellement inoffensif, que cela en paraîtrait presque « asexué ». D’ailleurs les scènes de couple tiennent toujours de la tendresse, jamais de la passion. Et la jeune femme adultère est ici tenue à distance respectable. Elle est même punie, privée de carosse. Pas question de se laisser aller à ces pensées impures.
Robert Dhéry acteur cherche un moyen de locomotion pas cher. Son pote lui propose sa moto qui est une ruine. Il échappe à cela grâce à une annonce pour une voiture à un prix déraisonnablement bas. La sagesse populaire lui dit de se méfier.
Il acquiert cette bagnole américaine décapotable de luxe pour une bouchée de pain. Il ne le sait pas encore, mais l’astuce vient du fait qu’une veuve veut jouer un tour à l’ex protégée de son mari défunt. Elle doit remettre la somme de la vente de cette voiture hors norme à la poulette qui a été très affectueuse avec son mari. C’est le testament qui le dit. Elle s’empresse de la vendre pour rien et se venge ainsi de sa trop belle concurrente.
L’humble Dhery parade avec son véhicule. Ses voisins sont jaloux. Il aura un tas d’aventures et je pense que vous savez déjà que cette « comédie familiale » se terminera bien.
Tout est dit ou presque.
Le principal intérêt tient dans le fait qu’il y a autant de sketches, que de personnages. Une foultitude d’acteurs célèbres sont venus pour cela.
Cramponnez-vous, les voilà :
- Alfred Adam
- Colette Brosset
- Robert Burnier
- Pierre Dac
- Éliane d’Almeida
- Bernard Dhéran
- Robert Dhéry
- Annie Ducaux :
- Jacques Fabbri
- Louis de Funès
- Bernard Lavalette
- Jean Lefebvre
- Jacques Legras
- Christian Marin
- Jean Richard
- Robert Rollis
- Marthe Serres
- René Sarvil
- Michel Serrault
- Catherine Sola
- Robert Destain
- Pierre Tchernia
- Jean Carmet
- Jacques Charrier
- Christian Duvaleix
- Roger Pierre
- Jean-Marc Thibault
- André Badin
- Bruno Balp
- Jacques Balutin
- Didier Daix :
- Franck Daubray
- Jacques Denoël
- Hélène Dieudonné
- Philippe Dumat
- Max Favalelli
- Maurice Gardett
- Gilberte Géniat
- Jean Gras
- Guy Grosso
- Sophie Destaing
- Gérard Hernandez
- Dominique Maurin
- Michel Modo
- Brigitte Peynaud
- Claude Piéplu
- Fernand Raynaud
- Nono Zammit
- André Zibral
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Belle_Am%C3%A9ricaine
