Last Passenger. Avis film. Le train fantôme Nooshin déraille. Kara Tointon, Barbie Miss Monde. Psychanalyse de gare. 6.5/10

Temps de lecture : 7 minutes

Il y a du bon et du moins bon. Déjà on peut noter de la flemme et/ou du snobisme, dans ce choix de ne pas traduire le titre Last Passenger.

Par contre les acteurs sont plutôt à la hauteur. Et si notre plaisir se résume à les voir se mouvoir, à comprendre leur psychologie, ce n’est pas si mal.

Qu’importe finalement que le scénario soit si conventionnel et si peu crédible. On a l’impression que nos créateurs cherchent chaque fois à colmater les invraisemblances par d’autres rustines foireuses… et ainsi de suite. L’action brûlante nous empêche de penser la plupart du temps. C’est fait pour.

Mais il y a des passages en creux où les passagers en sursis, alors qu’ils sont pratiquement sûrs de l’issue fatale, sont dans un étonnant moment détente. Ils rigolent même en sirotant confortablement des whisky. Ils ont le temps. Cela tombe vraiment à plat et fait perdre pas mal de crédibilité à ce film d’action qui pourtant en aurait si fortement besoin.

Le jeu de rôle est de type Agatha Christie. C’est le trop banal, celui-ci ou celle-là n’est pas celui ou celle que l’on croit. Tous suspects ou presque.

On ne peut pas demander au beau docteur Dougray Scott d’être un coupable idéal inversé. Cela ne se fait pas. Il sauve des vies, c’est sa vocation. Ce point est d’ailleurs trop lourdement mis en avant.

Pour la magnifique Kara Tointon, c’est une autre paire de miches, euh de manches. Le quidam aurait sans doute bien aimé que cet(te) ange cache en fait un(e) démon(e).

Non, c’est une gentille Blonde_hitchcockienne qui cumule le rôle de mère bis pour l’enfant de Dougray, avec bien sûr son fort potentiel en tant qu’amante et femme. Elle est moins complexe et moins capiteuse qu’une Tippi Hedren.

C’est curieux comme dans les films, les situations maritales s’accordent bien avec l’esprit aventureux. Elle vient de rompre et lui est veuf. Quelle aubaine que cette disponibilité (hum) !

En 2013, cette blonde radieuse a 30 ans. Et elle les porte bien. Trois ans avant, elle a remporté le danse avec les stars britannique, le Strictly Come Dancing. Mais le réalisateur Omid Nooshin n’a pas réussi à caser un pas de deux dans ce train mortel. Dommage !

Les rebondissements sont des classiques imposés, dans la plupart des films catastrophes. Au point que souvent, on est à la limite de se désintéresser du sujet. Ce n’est pas le premier film de train fantôme qui « déraille » autant.

La « participation » des spectateurs est limitée. Elle se résume à anticiper ce qui sera un meilleur passage dans la zone de séparation wagon locomotive, avec la possibilité inespérée de dégoupiller les attelages. Nous on le voit d’avance, alors que tous les autres sont limités.

C’est instruit comme cela dans le film, avec ce héros à l’eurêka qui fait sauter un extincteur pour un grand boom libérateur. Mais qui n’a pas pensé qu’en cas d’échec partiel, il pourrait au moins accéder à la trappe. Il se serait limité à l’idée de faire exploser ce lien de métal, plutôt que d’y accéder. Voilà pour la seule liberté de penser qui nous est laissé.

La romance est également un exercice obligé. On n’a pas trop à se plaindre. Mais là on est plutôt dans le non-dit et le non consommé. Une sorte de pudeur de chochotte fait que nos deux promis l’un à l’autre ne s’embrasse qu’une fois. Et encore, c’est Kara Tointon qui est à l’initiative. Dougray Scott paraît tellement ailleurs dans ces circonstances, qu’on lui proposerait bien de reprendre le rôle, en le remplaçant au pied levé. Allez Kara, vas-y, je suis prêt. On reprend la scène du baiser.

La fin sombre dans le grand n’importe quoi. C’est l’ultra-faisandée course contre la montre. Et je ne suis pas sûr d’avoir bien compris le ricochet ultime. Dougray, le père et futur amant sacrificiel, est du mauvais côté, c’est bien ça ? Et il saute sans se faire une égratignure de ce train en feu qui va à une vitesse folle, c’est bien cela ? Il se prend donc les madriers à 160 km/h ? Même pas mal. Euh. Avec ce scénario bâclé, on nous prend pour des idiots.

Ah j’allais oublié, il y a un petit jeu de rôle psychanalytique là derrière. Décidément le pauvre Hitchcock n’est pas loin.

Dougray est le père du gamin au tricératops. Il assume ce rôle avec sans doute un peu trop de dureté.

Le Polonais, suspect au départ, ment gravement à ses parents sur sa situation. Il redoute de les affronter alors qu’ils viendront tout spécialement le lendemain. Il prendra tout les risques pour atténuer son conflit œdipien latent.

Le vieux monsieur, très énigmatique voire suspect au départ, rejette ce Polonais dans un premier temps, mais finit par lui vouer une affection paternelle. On assiste à la mort de ce père freudien.

Bref, tout les mâles sont fils ou père les uns des autres et les situations réelles et symboliques s’entrecroisent. Et de la détestation initiale naîtra un amour paternalo-filial universel. C’est bien la première fois que la psychanalyse guérit quelque chose.

Last Passenger. Avis film. Le train fantôme Nooshin déraille. Kara Tointon se love. Figures paternelles. 6.5/10

Il y a du bon et du moins bon. Déjà on peut noter de la flemme et/ou du snobisme, dans ce choix de ne pas traduire le titre Last Passenger.

Par contre les acteurs sont plutôt à la hauteur. Et si notre plaisir se résume à les voir se mouvoir, à comprendre leur psychologie, ce n’est pas si mal.

Qu’importe finalement que le scénario soit si conventionnel et si peu crédible. On a l’impression que nos créateurs cherchent chaque fois à colmater les invraisemblances par d’autres rustines foireuses… et ainsi de suite. L’action brûlante nous empêche de penser la plupart du temps. C’est fait pour.

Mais il y a des passages en creux où les passagers en sursis, alors qu’ils sont pratiquement sûrs de l’issue fatale, sont dans un étonnant moment détente. Ils rigolent même en sirotant confortablement des whisky. Ils ont le temps. Cela tombe vraiment à plat et fait perdre pas mal de crédibilité à ce film d’action qui pourtant en aurait si fortement besoin.

Le jeu de rôle est de type Agatha Christie. C’est le trop banal, celui-ci ou celle-là n’est pas celui ou celle que l’on croit. Tous suspects ou presque.

On ne peut pas demander au beau docteur Dougray Scott d’être un coupable idéal inversé. Cela ne se fait pas. Il sauve des vies, c’est sa vocation. Ce point est d’ailleurs trop lourdement mis en avant.

Pour la magnifique Kara Tointon, c’est une autre paire de miches, euh de manches. Le quidam aurait sans doute bien aimé que cet(te) ange cache en fait un(e) démon(e).

Non, c’est une gentille Blonde_hitchcockienne qui cumule le rôle de mère bis pour l’enfant de Dougray, avec bien sûr son fort potentiel en tant qu’amante et femme. Elle est moins complexe et moins capiteuse qu’une Tippi Hedren.

C’est curieux comme dans les films, les situations maritales s’accordent bien avec l’esprit aventureux. Elle vient de rompre et lui est veuf. Quelle aubaine que cette disponibilité (hum) !

En 2013, cette blonde radieuse a 30 ans. Et elle les porte bien. Trois ans avant, elle a remporté le danse avec les stars britannique, le Strictly Come Dancing. Mais le réalisateur Omid Nooshin n’a pas réussi à caser un pas de deux dans ce train mortel. Dommage !

Les rebondissements sont des classiques imposés, dans la plupart des films catastrophes. Au point que souvent, on est à la limite de se désintéresser du sujet. Ce n’est pas le premier film de train fantôme qui « déraille » autant.

La « participation » des spectateurs est limitée. Elle se résume à anticiper ce qui sera un meilleur passage dans la zone de séparation wagon locomotive, avec la possibilité inespérée de dégoupiller les attelages. Nous on le voit d’avance, alors que tous les autres sont limités.

C’est instruit comme cela dans le film, avec ce héros à l’eurêka qui fait sauter un extincteur pour un grand boom libérateur. Mais qui n’a pas pensé qu’en cas d’échec partiel, il pourrait au moins accéder à la trappe. Il se serait limité à l’idée de faire exploser ce lien de métal, plutôt que d’y accéder. Voilà pour la seule liberté de penser qui nous est laissé.

La romance est également un exercice obligé. On n’a pas trop à se plaindre. Mais là on est plutôt dans le non-dit et le non consommé. Une sorte de pudeur de chochotte fait que nos deux promis l’un à l’autre ne s’embrasse qu’une fois. Et encore, c’est Kara Tointon qui est à l’initiative. Dougray Scott paraît tellement ailleurs dans ces circonstances, qu’on lui proposerait bien de reprendre le rôle, en le remplaçant au pied levé. Allez Kara, vas-y, je suis prêt. On reprend la scène du baiser.

Il y a un côté religieux et désincarné chez Dougray Scott, qui est conforté au final avec de images de Christ à la descente de la Croix assistée d’une Kara-Marie-Madeleine en Barbie-Miss-Monde, mais qui réussit à se montrer sobre pour une fois.

La fin sombre dans le grand n’importe quoi. C’est l’ultra-faisandée course contre la montre. Et je ne suis pas sûr d’avoir bien compris le ricochet ultime. Dougray, le père et futur amant sacrificiel, est du mauvais côté, c’est bien ça ? Et il saute sans se faire une égratignure de ce train en feu qui va à une vitesse folle, c’est bien cela ? Il se prend donc les madriers à 160 km/h ? Même pas mal. Euh. Avec ce scénario bâclé, on nous prend pour des idiots.

Ah j’allais oublié, il y a un petit jeu de rôle psychanalytique là derrière. Décidément le pauvre Hitchcock n’est pas loin.

Dougray est le père du gamin au tricératops. Il assume ce rôle avec sans doute un peu trop de dureté.

Le Polonais, suspect au départ, ment gravement à ses parents sur sa situation. Il redoute de les affronter alors qu’ils viendront tout spécialement le lendemain. Il prendra tout les risques pour atténuer son conflit œdipien latent.

Le vieux monsieur, très énigmatique voire suspect au départ, rejette ce Polonais dans un premier temps, mais finit par lui vouer une affection paternelle. On assiste à la mort de ce père freudien.

Bref, tout les mâles sont fils ou père les uns des autres et les situations réelles et symboliques s’entrecroisent. Et de la détestation initiale naîtra un amour paternalo-filial universel. C’est bien la première fois que la psychanalyse guérit quelque chose.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Last_Passenger

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kara_Tointon

https://fr.wikipedia.org/wiki/Blonde_hitchcockienne

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