Les patriotes – Film – Avis (1994) 6/10 Mossad, Attal et Eretz Israël

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Belle leçon de patriotisme !

  • Les patriotes en question sont d’abord des agents du MOSSAD israélien, qui s’affranchissent pas mal de la légalité. On fait ce qu’on veut chez soi mais aussi ailleurs. On bafoue gaiement des accords internationaux.
  • Des Français patriotes défendent leur pays… Israël !
  • Un Américain patriote, haut placé dans les services secrets, défend son pays… Israël !

Le parti pris du film est parfaitement clair.

« Bienvenue dans « Eretz Yisrael » est le message délivré ici aux nouveaux arrivants. C’est le Grand Israël qui s’étend très largement au-delà des frontières d’avant 1987 (*). Un objectif pas si lointain que cela, si on tient compte de la non restitution des territoires occupés et des efforts croissants de la colonisation.

La justification ?

Un message d’un grand dirigeant, qui est tout sauf subliminal, donne cette alibi : « il n’y aura pas de nouvel holocauste »

A noter qu’il est clairement souligné que les renseignements obtenus sont précieux et permettent de gagner une guerre. Et la date de 1987 est affichée à un moment.

La méthode ? Eh bien c’est ce Mossad, malin et rusé qui s’en charge. Une façon de nous dire « la fin justifie les moyens ». Et il faut voir comment on tresse de lauriers à cette armée de l’ombre !

Des objections ?

La question palestinienne : « les terroristes ne sont plus un problème » nous dit-on.

Voilà pour le cadre et l’évidente idéologie du propos.

Passons à l’action.

On nous dit au générique qu’il ne faut pas voir là de faits ou de personnes réels, mais tout paraît assez vrai dans le fond, une fois qu’on a écarté la romance.

Le jeune volontaire joué par Yvan Attal est au centre de toutes les attentions. Il est partant pour soutenir les efforts militaires d’Israël, d’une façon ou d’une autre. Il commence par la petite porte.

On en profite pour valoriser ce service d’élite et ceux qui y sont. Sous-entendu, l’intelligence, l’abnégation, le courage etc. de ces barbouzes. Il faudrait sans doute qu’on ait envie d’applaudir après cela.

Ils n’ont pas tant besoin de lui parce qu’il est spécialement doué. En fait ils le mettent à contribution en tant que français, et pour l’instant vierge de tout soupçon. Il est bien placé pour obtenir des renseignements sur une centrale nucléaire française vendue à un état hostile à Israël.

L’entôlage se met en place.

On amadoue un ingénieur du nucléaire. Le très gaulois Bernard Le Coq est à la manœuvre. Il lui fait accepter de petites compromissions. On glisse dans les pattes du naïf une belle pute de luxe. On fait des vidéos des ébats, selon la grande tradition.

C’est notre brave Sandrine Kiberlain qui s’y colle. Très professionnelle et grassement rémunérée, elle se fait prendre de tous les côtés (c’est le film qui le dit, moi je ne me le permettrais pas) … Elle perd au passage toutes ses taches de rousseur.

Mais l’affaire se complique, car le pauvre gars se déballonne et fait un breakdown, qui le sauve.

Les informations sont cependant suffisantes pour anéantir la centrale arabe. Il s’agirait dans la vraie vie du bombardement israélien du site Osirak en Irak.

On passe au gros morceau. L’équipe va profiter des fuites généreuses organisées spontanément par un Américain farouchement pro-Israël, alors qu’il est employé par les services de renseignement US.

Il est joué par Richard Masur. Ce serait basé sur l’histoire vraie d’un certain Jonathan Pollard.

L’histoire B nous fait le coup des conflits entre les sentiments et le devoir. On perd Kiberlain. On suggère qu’on l’a écrasé pour la faire taire et ne pas laisser de traces. Mais pour satisfaire le côte bluette, on la ressuscite à la fin.

Israël est sauvé. Kiberlain est sauvée. Et le bien méritant Attal ne s’en sort pas si mal finalement.

Le film a pour mérite d’être moins bête qu’un vulgaire film de propagande. On est assez convaincu par les personnages et les situations.

Dommage quand même ; que pour des besoins de lisibilité cinématographique, les espions une fois confirmés, soit si clairement identifiables par leur désormais sinistre tronche caractéristique.

En d’autres temps, avec la même optique de les rendre reconnaissables aux spectateurs, on les aurait affublé d’un pardessus grisâtre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Terre_d%27Isra%C3%ABl

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Patriotes

ps: l’étonnante voiture de Le Coq est bien entendu une Aston-Martin Lagonda MKII (ici à la “Cité de l’automobile” de Mulhouse. Le plus grand musée automobile du monde ?

Pas très discrets nos corrompus du nucléaire !

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