L’Homme du train. Leconte, Hallyday, Rochefort. Pire du cinéma français ? 4/10

Temps de lecture : 3 minutes

Pourquoi faut-il que des réalisateurs connus et respectés comme Patrice Leconte se mettent à faire n’importe quoi ?

Ce pseudo polar sentimental de 2003 est un ratage complet. Il serait temps de le reconnaître.

Cela commence mal, avec cette arrivée de Western – musique comprise – pour Johnny Hallyday en desperado grêlé, dans ce Nothing Gulch français. Notre chanteur joue l’affranchi taiseux, aux pistolets encore fumants (c’est une image). C’est en effet mieux qu’il la ferme. Comme cela il ne dit pas trop de conneries. Et il n’annone pas trop son texte bêtement… à Annonay.

  • Contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, il n’a jamais vraiment été un bon acteur ; juste une tête d’affiche susceptible de rameuter les inconditionnels du King franchouillard.

A priori ce cow-boy est frustre. Pourtant quelques rares saillies tendraient à montrer qu’il a quand même un peu d’instruction. Et qui sait, peut être que dans ce trou perdu, il souhaiterait s’élever au dessus de sa condition et arrêter de faire le méchant.

Mais pour l’instant notre gaillard est dans la franche immédiateté. Pas trop de place pour la réflexion quand même, quand on voit comme il s’est mal préparé. Par exemple, il est arrivé ici sans penser à réserver un hôtel. D’ailleurs le seul est fermé vu qu’on est dans la morte saison. Ce n’est pas une lumière notre Johnny national. Mais cette impréparation ne vient pas vraiment de lui, c’est le scénariste le coupable. Il n’a trouvé que cela pour que notre allumeur de feu aille se réfugier chez le personnage suivant.

Jean Rochefort figure un vieux prof à la retraite. Son personnage, c’est tout le contraire, il ère solitaire dans un monde de lettres et d’idées. A présent qu’il est vieux, il s’ennuie. Il aspire donc à un peu plus de consistance et de réalité. En acceptant d’héberger Johnny, il va volontairement se confronter à son monde mouvementé de roman noir. Cet inespéré visiteur taciturne du soir, déclenche chez lui une optimiste logorrhée.

L’intrigue vise d’abord à installer ces deux personnages. Rochefort démasque assez rapidement les visées de Hallyday. Ce dernier veut faire un casse à Annonay (16.000 habitants), avec deux sinistres associés.

L’enseignant retiré, qui sait par les livres, danse lui sur ses deux pieds. D’un côté, il ne le condamne pas vraiment, mais il s’inquiète tout de même. De l’autre, il semble vouloir jouer le jeu et propose même de participer au hold-up. En attendant il fomente de petites révoltes contre son entourage. Son ambivalence est assez calculée.

Cette tristesse poisseuse conduit notre pauvre Hallyday à se poser des questions. En vrai, il voudrait bien poser les valoches. Du coup, cela remet en cause sur son implication dans le mauvais coup qui se prépare. Fera-t-il, fera-t-il pas, voilà un bien mauvais suspense.

Ce scénario est lourdement encombré d’ambiances maussades et de multiples nuances de grisaille. C’est du jus pourri dégoulinant d’états d’âmes, comme dans tout mauvais film français qui se respecte.

Au final, on verra en parallèle évoluer les deux personnages mortifères. Ils vont se rejoindre à distance et d’une certaine manière.

Jean-François Stévenin est un habitué des rôles secondaires, façon bouche-trou. Insignifiant comme toujours.

Ce long-métrage est bête à pleurer. Et donc, ce fut forcément une « œuvre » fortement saluée par la critique. Elle-même étant parfois/souvent tout aussi stupide.

Le grand public s’est barré en courant. Bide assez caractérisé !

Sans doute que les spectateurs n’étaient pas assez intelligents, pour comprendre la portée philosophique de ce navet. En tout cas la caste qui squatte le ciné français et se distribue les subventions, doit le voir comme cela.

On ne voit pas où sont passés les 5 000 000 d’Euros de budget. Film alimentaire ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Homme_du_train_(film,_2002)

Envoi
User Review
0 (0 votes)

Laisser un commentaire