Ligue de Norrtull. Elin Wägner, féminisme, écologie, national socialisme ? 4/10

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La Ligue de Norrtull est un film réalisé par Per Lindberg avec Tora Teje Ingen, Inga Tidblad.

Les films idéologiques ont beaucoup de mal à ne pas être emmer**.

The Nurtull Gang est un récit difficile à tracer sur Internet. Il n’a visiblement pas convaincu grand monde, puisqu’il n’est même pas cité dans la filmographie de son réalisateur Per_Lindberg. Vous pouvez cependant tenter votre chance avec le titre original Norrtullsligan.

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On découvre rapidement qu’il s’agit d’un film à visée politique, s’appuyant sur la triste vie des humbles travailleuses de cette époque.

Celles qui sont des militantes sans le savoir, vont s’unir pour former un meilleur rempart : Ligue de Norrtull. C’est union qui fait la force, peut parfaitement se concevoir comme un salutaire féminisme naissant.

  • J’applaudis le principe, bien évidemment. Et ceci d’autant plus que nos ultra-féministes actuelles sont dans la franche déconnantes. De ces dernières, on peut se moquer… on doit même.

En 1923, de nombreuses femmes sont abusées au boulot, soit par des patrons lubriques, soit par des chefs terriblement exploiteurs. Et « l’usine » de dactylos qu’on nous montre ici, est particulièrement surprenante. On doit y voir une centaine d’esclaves, qui rament dans la même direction.

Pour faire plus Zola que Zola, une des amies a en plus la charge d’un jeune enfant. Elle ne peut même pas lui payer un manteau en hiver… à moins de coucher. Ce Putte n’est pas un fils de pute (hum). La mère courage conserve donc sa dignité.

S’étant épuisée au boulot, la plus vieille des copines souffre gravement du dos.

Il ne leur manque plus que la tuberculose, la syphilis et un Jack l’éventreur suédois, qui viendrait pour abréger les misères du club des 4.

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Le personnage principal est Pegg, interprétée par l’omniprésente Tora Teje.

J’ai déjà dit ailleurs tout le mal que je pensais de Tora Teje dans Vers le Bonheur. Muet 1920. Erotikon, polyandrie, immoralisme. Tora Teje dévergondée pas sexy. 4/10

« Personnellement je trouve Tora Teje, l’actrice principale, vieillotte. Son jeu est dépassé, même pour l’époque et puis elle n’est pas si désirable que cela. Ce qui fragilise le thème principal. Mon indulgence a des limites. Elle est bien moins sexy que la danseuse principale du ballet exotique. »

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Une jeunesse du film est très mignonne et « moderne », mais ce long métrage culpabilisant nous impose de détourner le regard. Dommage ! La douce Inga Tidblad, je suppose.

La plupart de ces noms ne vous diront pas grand-chose : Tora Teje, Inga Tidblad, Renée Björling et Linnéa Hillberg, Egil Eide, Tollie Zellman, Olav Riégo, Stina Berg, Lili Ziedner, Lauritz Falk, Nils Asther, Gabriel Alw, Torsten Bergström, John Ekman…

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Ce travail est dans le prolongement du premier livre-thèse, d’une vraie militante féministe, Elin Wägner. Du genre qui prône le matriarcat, plutôt que l’égalité des sexes. Étant également une écologiste naturiste, elle a tout pour plaire (hum). Sans compter ses tendances anticapitalistes (disons nationale et socialiste). Une woke avant l’heure. A noter que cette écologie d’avant-guerre doublée de ce militantisme purificateur, pose toujours la question de ses relations avec le nazisme. Surtout en Suède :

« Kurt Atterberg et Sten Selander appartenaient à un groupe d’artistes et d’intellectuels qui fut progressivement oublié au cours des décennies qui suivirent la guerre. La marginalisation qui les a touchés a également touché nombre de leurs contemporains – des personnalités telles qu’Alf Ahlberg, Emilia Fogelklou, Torsten Fogelqvist, John Landquist, Ellen Key, Bertil Malmberg, Ludvig Nordström, Hans Ruin et Elin Wägner. Tous étaient considérés comme des personnalités influentes dans la vie culturelle de l’entre-deux-guerres.

Toutefois, ce n’est que dans quelques cas et dans une petite mesure que leur marginalisation rapide d’après-guerre pouvait être considérée comme le résultat de la stigmatisation nazie. des idéaux qui ont été mis de côté au cours des premières décennies de l’après-guerre. »

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Mais très objectivement ce film n’est pas terrible. Ce qui n’empêche pas de pauvres critiques écervelés d’y voir un chef-d’œuvre.

https://sv.wikipedia.org/wiki/Norrtull

https://en.wikipedia.org/wiki/Per_Lindberg

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