Avis film. La Femme du Dimanche. Thriller conformiste raté. Mastroianni, Bisset, Trintignant, Comencini. 4.5/10

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La Femme du dimanche (1975) est un de ces thrillers foireux, dont on nous gavait dans les années 70.

Luigi Comencini, qui n’est pas un mauvais réalisateur, s’est aussi fourvoyé dans cette veine là. Une intrigue tarabiscotée et pleine de mauvais rebondissements, avec la visite de Turin, sous toutes ses coutures. Deviner la ville est le seul suspense, mais cela ne dure pas longtemps.

Et puis il y a cette la lourde musique d’ambiance, qui voudrait qu’on s’oblige à penser comme elle, alors qu’elle souligne lourdement les passages. Cet exercice envahissant, on le doit à Ennio Morricone et c’est très daté. Cela s’appelait, se donner une contenance.

Cette façon de faire se répétait de films en films, à cette époque. Un tic désormais aussi bizarre que ces multiples clopes au bec.

Et puis il y a ces allusions à la sexualité, qui se voudrait débridée et qu’ils pensaient être en accord avec la révolution des mœurs. Aujourd’hui, ce déballage voyeuriste fort limité, laisse froid. En deçà du porno soft et surtout sans la moindre parcelle de véritable émotion. De la viande et pas grand-chose d’autre.S

Ah oui, pour améliorer la recette on rajoute une belle brochette d’acteurs internationaux. Marcello Mastroianni en flic qui n’est pas insensible à la première suspecte Jacqueline Bisset. Et Jean-Louis Trintignant qui pour des raisons faciles à comprendre ne s’intéresse pas lui à la belle Jacqueline.. ni à une autre femme d’ailleurs.

Et bien entendu, les méchants se sont avant tout les bourgeois. Lesquels sont au minimum des prédateurs libidineux. Leurs « officielles » sont méprisantes et se laissent vivre.

Et toutes les critiques de gauche y passent ; dont l’obligatoire corruption des politiques et des urbanistes. Aldo Reggiani, le giton pauvre, l’apprendra à ses dépens.

L’acteur plutôt efficace ici en éphèbe maniéré, n’a plus rien fait de 1987 à sa mort en 2013, pour ischémie (66 ans). Qu’on m’explique.

Des fois, j’ai envie d’être bon avec vous. Je n’attends rien en retour.

Et donc je vais vous épargner des souffrances. La coupable est la vieille Lina Volonghi. C’est une affaire assez incompréhensible de « pierre », pas celle du phallus qui est plutôt en terre cuite (ou en marbre ?), mais celle d’une ancienne fontaine qui bloquerait un projet immobilier.

Il est bien inutile d’avoir rassemblé tous les protagonistes, si artificiellement, en même temps, au marché, pour le dernier meurtre. Cette ruse façon Agatha Christie n’impressionne pas.

Il n’y a rien de vraiment drôle ou futé, dans ce film raté. Honte aux grands comédiens et au réalisateur d’avoir commis cela. Ils s’ennuient dans le film, afin de démontrer les ravages de l’oisiveté, mais ils s’ennuient aussi de faire ce film.

De nombreux de nos films policiers de ces années là n’étaient pas meilleurs. Confer Un Condé (1970) 4.5/10Dernier domicile connu. Giovanni. 4/10Mort d’un pourri. Lautner, Audiard. 4/10

Mais souvenons qu’en 1974, il y a eu quand même Peur sur la ville. Verneuil 8/10 et Flic ou voyou Audiard + Lautner (1979) 7/10

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https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Femme_du_dimanche

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aldo_Reggiani

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