Maigret se trompe. Coucheries François Perrot. Bernadette Lafont, Danièle Lebrun : Respect. 7/10

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Les Maigret sont des plaisirs masochistes. On se délecte de cette infinité de nuances de glauque. Tant dans les lieux, que chez les personnes. Le noir domine et le gris devient l’espérance. De part ces ambiances mortifères, Georges Simenon semble vouloir expier ses attitudes plus qu’ambiguës lors de la dernière guerre. A moins qu’il ne s’agisse juste que d’un trait dépressif qu’il tente de conjurer par la littérature. Ce ne serait pas le premier.

Le climat est si important qu’on en vient à être indulgent avec les intrigues qui ne sont pas si exceptionnelles que cela. Comme je l’ai déjà écrit, « il y a des facilités à la Agatha Christie, avec ces fastidieuses mises en cause des personnages les uns après les autres et la résolution incriminant les moins probables de ces derniers. » – On peut rajouter ici une similitude qui parcourt toutes les novelas et de nombreuses séries, le deus ex machina des enfants illégitimes cachés.

Et comme, David Suchet en tant qu’Hercule Poirot, Bruno Cremer nous fait un commissaire Maigret détaché qui n’a pas d’a priori et qui semble attendre que les faits s’éclairent d’eux-mêmes. L’un avec sa pipe l’autre avec son frichti de petites cellules grises. Qui plus est en 1953 Maigret se trompe.

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Louise, une femme de mœurs légère est assassinée et il semble exister un lien avec un certain professeur Gouin joué par François Perrot. Elle était enceinte. De qui ?

Cet homme de l’art se consacre pleinement à la médecine qu’il exerce à haut niveau. Pas question de s’embarrasser d’un niard chiard. Cet homme tout en « raison » redoute la passion. Il s’est marié pour le confort avec une femme qu’il n’aime pas plus que cela. Elle est incarnée par la digne et sensible Danièle Lebrun qui transpire la Comédie-Française. Ce qui est un compliment.

Et pour la gaudriole, il s’envoie, à petites doses, de préférence des femmes soumises et qui sont en admiration devant lui. Et parfois il prend ce qu’il a sous la main comme Louise, la prostituée du dessous, mais aussi une bibliothécaire dévouée, Brigitte Catillon, la sœur de sa femme.

  • De loin l’actrice fait penser à Catherine Zeta-Jones. A noter cependant que Brigitte fait tout pour être moche – c’est dit dans le film -. Un exploit que ne viserait pas la grande Catherine.

On ne peut pas ne pas parler de la divine Bernadette Lafont. Une femme qui a traversé les âges et toutes les grandes portes du cinéma, sans la moindre égratignure. Bravo l’artiste, on t’aime.

La prostituée est tuée dans l’appartement situé sous celui de Gouin. La proximité est une piste à étudier.

Cremer qui fait une filature tombe sur une baby farmer / la volubile Annie Grégorio. Un des gosses qu’elle héberge porte le nom de famille Ollivier. Comme la femme du savant et comme la sœur de cette épouse. Voilà qui augmente le mystère.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pisodes_de_Maigret_(1991-2005)

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