Maison du péril. Poirot-Suchet imbécile. Agatha Christie, mauvais suspense. 7/10

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Je ne me serais pas permis d’insulter ainsi le détective.

L’imbécilité en question c’est l’immodeste Hercule Poirot qui la revendique. Vous savez, c’est quand il s’en veut de pas avoir trouvé assez vite, alors qu’il était à 300 km/h. Ce faisant, comprenez qu’à travers ce personnage faussement repentant, c’est Agatha Christie qui nous agresse, nous les terriens limités à 50 km/h.

Bourrel de Raymond Souplex traduit cela de manière plus soft « Bon Dieu ! Mais c’est… bien sûr ! »

Mais objectivement, Poirot a quand même laissé passer trois meurtres, ce qui est la moyenne habituelle du « plus grand détective ».

David Suchet est bien présent en 1990. Notre sympathique limier profite toujours de sa belle voix française (ce brave Roger Carel).

Copier/coller : « Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire ailleurs, la logique des romans policiers dits « de gare » est tout à fait particulière. Elle vise à maintenir l’attention coûte que coûte, par des rebondissements incessants, l’implication de tous les personnages et le brouillage voulu des pistes. Et puis ce qu’on attend, c’est le show de Poirot et l’exposé en long et en large de la triste psychologie des personnages»

L’histoire est totalement tarabiscotée. A force de vouloir brouiller les pistes, en nous imposant l’axiome du coupable le plus imprévisible qui soit, on finit par patauger dans une obscure choucroute mint-sauce. Cela ne tient pas debout, qu’on se le dise. Même avec notre vitesse limitée, à froid, avec le recul, on s’en rend facilement compte.

A note qu’il faut deux épisodes entiers, pour que David Suchet perce les mystères. Le trio coutumier Hugh Fraser, Philip Jackson et Pauline Moran est toujours là, chacun étant heureux dans son rôle de faire valoir plus ou moins docile.

Les plus grosses ficelles :

  • Le trouble causé par le micmac des prénoms, entre Miss Magdala (Nick) Buckley (Polly Walker) et Miss Maggy Buckley. Une affaire de meurtre qui repose sur pas grand-chose de ce fait.
  • La mise en scène de la balle tirée sur Mlle Nick et que notre limier avalerait tout cru au premier degré. Alors qu’une fois que l’on sait qu’en fait rien ne s’est passé, on voit bien l’incohérence de Nick de vouloir faire accepter par des professionnels. Cela n’aurait pas du échapper à Poirot.
  • La discrète insistance à nous montrer que Nick Buckley a besoin d’argent pour entretenir la maison du péril.
  • Le fait qu’un personnage nous dise sur un ton badin que Nick Buckley est une menteuse, alors que dans la version téléfilm elle paraît si honnête et sincère.
  • Ces lassantes histoires d’héritage à plusieurs bandes, queAgatha ressort un peu trop souvent.
  • Les histoires B, C, D, E, F… de pilote disparu, de drogue, de trafic, de faux testament, de revenant(e)…

On peut comprendre que l’écrivaine fasse si peu de cas de cette intrigue : « La Maison du péril est un autre de mes livres qui m’a laissé si peu d’impressions que je me souviens à peine l’avoir écrit ».

Les critiques sont d’autant plus flatteuses, qu’elles sont bernées par la trop grande complexité de l’histoire. Moins ils percutent et plus ils croient que c’est intelligent. Moi je ne marche pas.

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Maison_du_p%C3%A9ril

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hercule_Poirot

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Maison_du_p%C3%A9ril_(t%C3%A9l%C3%A9film)

https://en.wikipedia.org/wiki/Peril_at_End_House

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Cinq_Derni%C3%A8res_Minutes

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