Men in black : international (2019) 4/10

Temps de lecture : 3 minutes

A ranger dans les innombrables suites sans idées, sans génie et sans intérêt.

Ce qui était passionnant avec les premiers Men in black, c’était la surprise, l’inventivité, l’humour, l’efficacité.

Mais là, rien de tout cela. C’est devenu franchement conventionnel et ennuyeux.

Ils ne sont pas les seuls dans cette impasse des redites. Par exemple, le dernier Jurassic World est du même tonneau.

Faute de mieux, en totale totale panne d’inspiration, l’intrigue emprunte un peu aux James Bond et consorts.

On nous fait donc ici le coup de la taupe dans l’équipe. C’est-y lui, c’est-y l’autre ?

Franchement on s’en balance de ces niaiseries des scénaristes sans imagination.

Et puis, il y a cette débutante à initier au sein de l’équipe. On est supposé avoir un sourire entendu, nous les pauvres pommes qui sommes dans le secret.

Les gadgets de synthèse deviennent fatigants à la longue. La synthèse, ce n’est plus un but en soi, on connaît maintenant. Cela doit servir des idées et apparaître subtilement, a minima.

Pas la peine de nous refaire l’arrivée du train à la Ciotat, on ne sursaute plus de nos jours.

Des monstres plus ou moins sympathiques et qui renouvellent peu le genre. On a déjà pratiquement tout vu maintenant. Au point qu’ils ont créé un pseudo-gremlin bleu, pelucheux et affectueux. Et un petit être casqué de moins de 10 cm, forcément râleur, mais qui se doit d’être attachant. Dans la V.O. ils parlent tous américain avec un accent en rapport avec leur typologie. Cela s’appelle de l’anthropomorphisme mal placé. La « Couleur tombée du ciel » me fait plus rêver/cauchemarder.

Les vieux sages sentencieux de service, Emma Thompson et Liam Neeson. Cela doit avoir à faire avec le folklore du Seigneur des anneaux ou de Harry Potter. En moins déguisés, mais la fonction est la même.

L’omniprésente musique, supposée guider nos sentiments, date des débuts du genre. C’est ringard et paraît avoir été créé comme convention définitive, il y a 50 ans. Pas loin du premier opus de la guerre des étoiles. On est assez grands pour nous émouvoir nous mêmes. Ces violoneux ne vont pas nous pas faire davantage écarquiller les yeux d’émerveillement. Un navet reste un navet, même en musique. Surtout avec cette musique.

Avec les moyens qu’ils ont, ils sont incapables de faire chaque fois mieux.

Les bases du genre, empruntent au type heroic fantasy. Lui même doit beaucoup aux contes. Propp dans les années 20, avait dépecé les contes russes classiques en une trentaine de propositions possibles. Chacune d’entre elles peut s’imbriquer à l’autre. (par exemple : … le héros est doté d’un pouvoir magique … le héros arrive à l’endroit stratégique de sa mission … le héros se bat avec le méchant…)

Un algorithme narratif et une combinatoire permettent alors de recréer l’ensemble des histoires possibles.

On peut se baser sur les règles algorithmiques de transformation narrative de Rete pour cela (*)

Avec Men in black, la combinatoire repose sur bien moins de modules significatifs. Puisque c’est en fait un petit vase clos. Les créateurs pensent qu’il suffit de redistribuer les paramètres de base des premiers numéros et éventuellement rafraîchir avec quelques apports externes. Sans que les emprunts se voient trop. Mais ça se voit. Mission ratée !

On a furieusement l’impression que les concepteurs en sont là. Qu’ils ont mis les quelques malheureuses variables sur la table et qu’ils nous en servent une banale combinaison.

Ils auraient pu au moins utiliser un ordinateur, plus efficace qu’eux, pour cela.

Tout semble avoir été dit.

On en est là.

(*) cela a été fait pour une transformation de la Belle au bois dormant des frères Grimm, modulo Disney.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Men_in_Black:_International

Chris Hemsworth
Tessa Thompson
Liam Neeson

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