Meurtre Mystérieux à Manhattan. Woody Allen raté. Diane Keaton, Alan Alda, Anjelica Huston. 4/10

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Il y a d’excellents Woody Allen. Il y en a de moins bons et il y en a même de médiocres. A l’évidence Meurtre mystérieux à Manhattan de 1993, fait partie de ces derniers là.

L’intrigue est tellement alambiquée et artificielle, qu’il échoit à Anjelica Huston de nous la réexpliquer à la fin. Je ne vais donc pas vous la raconter « mot à mot ».

En gros, ce Fenêtre sur cour du pauvre, met le couple Woody Allen + Diane Keaton dans le doute.

Ce brave voisin Jerry Adler est-il l’assassin de sa femme, ou bien est-elle tout bonnement morte de son infarctus ; comme le médecin le démontre ?

Des indices s’accumulent et pourraient faire pencher la balance en faveur de la thèse criminelle. Mais Woody, qui aspire au calme, qu n’est jamais très intéressé par les réalités, ne veut rien savoir. Il pense que Diane et son pote Alan Alda s’égarent dans leurs fantasmes. En plus il ne voit pas d’un bon œil que ces deux là, qui jouent aux détectives, se rapprochent à cette occasion.

La logorrhée de Woody Allen + Diane Keaton est totalement imbuvable. En VF c’est abominable et on a envie de fermer le poste. En plus cela nous embrouille totalement et nous empêche de voir la fragilité du scénario.

Une seule objection, non formulée dans le film, suffit à tout foutre en l’air.

La sœur qui est venue d’Europe en visite et qui ressemble tant à la femme supposée défunte, n’a-t-elle pas d’attache de l’autre côté de l’Atlantique, qui pourrait demander des explications ?

Sa mort subite doit quand même faire du bruit et soulever des questions chez ses proches à l’étranger, qui connaissent forcément sa destination new-yorkaise.

Le mari et sa femme ont eu un flash quand elle est décédée sous leurs yeux. Ils auraient bidouillé sa mort naturelle, pour faire croire que c’était l’épouse américaine qui était décédée plutôt qu’elle. Et ils auraient réussi après à capter ses fonds, comme si elle était encore en vie. La fausse morte se contentant de se planquer dans un hôtel proche en attendant que cela passe.

Mais la moindre prudence rend cela impossible. Il fallait au moins se renseigner avant pour ne pas avoir de comptes à rendre. Ce qui n’était pas possible compte tenu du bouchage mortel des artères. Un événement forcément imprévisible, pour le commun des mortels.

Cela ne tient pas debout. Et pourtant Woody Allen voudrait nous vendre cela comme quelque chose de subtil.


De tout cela il ne reste que ces phrases trop connues de Woody : « Je ne peux pas écouter trop de Wagner, ça me donne envie d’envahir la Pologne. » et « tiens demain fais moi penser à acheter tous les disques de Wagner et à louer une tronçonneuse ». Ce qui n’est pas si mal dans le fond.

Il y a sans doute d’autres bons mots, mais la VF sabote tout ce qu’elle peut. Cela dit formellement Woody Allen n’a pas de mal à faire le massacre lui-même, comme avec cette partie de poker outrageusement speed avec Anjelica Huston. Mais qu’est-ce qu’il lui arrive ?

Le peu d’astuce qu’il reste, on la trouve dans ces changements d’équilibre entre les personnages, dont les attirances et les centres d’intérêt varient en fonction de l’état de l’enquête amateur. Les petites jalousies bien ordinaires concernent les qualités physiques, comme celles de l’intellect. Et il faut laisser à notre César, ce talent psychologique qui lui appartient.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Meurtre_myst%C3%A9rieux_%C3%A0_Manhattan

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