Michel Strogoff. Avis film. Jürgens plus Bardot que Geneviève Page. Sylva Koscina vamp gitane. 7/10

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Le Michel Strogoff de Wikipédia a été relégué sur l’île du diable. En tout cas la référence n’apparaît pas en tête de liste Google. Les sites marchands sans contenu, qui blablatent la même phrase imbécile, ont gagné. Quelle couillonnade, quelle comédie !

Mais Curd Jürgens et Geneviève Page, l’ont-ils emporté sur les héros du livre Michel Strogoff de Jules Verne. En fait je n’ai pas d’avis car c’est un des romans du maître que je n’ai pas réussi à lire. Alors que je me délectais de bien d’autres.

  • Je dois être un des rares pèlerins à avoir échanger des billes contre des bouquins de Jules.

Ce film je l’avais visionné à plusieurs périodes de ma vie, mais sans jamais ressentir un grand enthousiasme.

L’histoire de cœur est niaise mais elle a le mérite d’exister. C’est assez plombé car Geneviève Page est franchement dépourvue de sex-appeal ; du genre nonne, à vouer sa vie à un aveugle (cf Jürgens)

La gitane Sylva Koscina, yougoslave et bien slave en vrai, fait davantage frétiller mes narines. Et il était de bon ton à l’époque de charger en libido, ces danseuses sulfureuses supposées libres et disponibles.

Vouée par nature à l’enfer, une gitane de cinéma peut davantage se dénuder qu’une de nos ménagères blondes. Le mal est ontologique. L’adoratrice de Tito ne s’est pas gênée, pour nous en mettre plein la vue. Elle n’a pas eu besoin d’en montrer beaucoup. De magnifiques œillades, doublées d’une parfaite maîtrise de la mobilité sourcilière fait le job. Ce « message » de 1956 fonctionne encore de nos jours.

Et même la discrète Françoise Fabian nous fait nous dé-tourner de la Page (hum).

  • Pas de cela chez nous, nous envoie d’outre-tombe Hergé. Mon Tintin restera pur et asexué.

L’histoire qui se veut historique est une calamité. Je n’ai jamais bien compris ces distinctions Cosaques, Tartares, Sibériens, Irkoutskiens…

A ce constat dépréciatif, il y a plusieurs raisons.

Dans notre jeune âge, ces subtilités étaient déjà très datées. Les Bolcheviques avaient « pacifié » tout ces insoumis là. Et nos clowns insoumis étaient à peine nés pour certains (5 ans pour Mélenchon). L’Empire soviétique n’avait pas encore été démembré par les pro-occidentaux ou remembré par le Tsar Poutine.

Et sans doute qu’il n’était déjà pas de bon ton de se prendre d’affection pour les Russes blancs.

Mais j’avoue humblement mon incompétence culturelle d’alors… et de « presque » maintenant.

  • Je me suis un peu amendé depuis qu’en Ukraine, mes « belles » amies, me croyaient azerbaïdjanais. J’ai du me renseigner.

On a donc bien du mal à savoir qui sont réellement les bons et les méchants. Bien sûr que le réalisateur Carmine Gallone nous donne de pesantes indications. Comme cet asiatique nécessairement fourbe ou ce commandant Henri Nassiet au look stalinien.

Ah, cet épisode où ce bon Jürgens renie sa mère pour ne pas faillir à sa mission. Un reniement suffira contrairement à Saint-Pétersbourg qui en fera trois. Question de réputation, Jürgens ne pouvait pas rester de Pierre (hum). Mais le stalinien aura quand même la peau de Louise Pauline Mainguené, (Sylvie) Elle a fait son temps (née en 1883 en vrai), dira-t-il.

Mais le gamin que j’étais, restait scotché sur ce point culminant des yeux carbonisés de Curd. Ça c’est du cinéma pour les garçons intrépides que nous pensions être.

Jean Parédès est un personnage julesvernien. En tout cas, c’est avec cette Ligne claire que je les imagine. On est content de retrouve ce membre de la famille éloignée qui est si drôle en soi. Cela change de tous les autres bougons qui se prennent au sérieux. Il a bien mérité sa médaille à la fin du film. C’était un temps où « être Français » signifiait quelque chose, même si l’humour vaudevillesque des années 50, atténuait déjà les velléités nationalistes.

Françoise Fabian, 23 ans à peine, était déjà de toute beauté. Elle incarne cette héroïne quasi James Bond girl, dans la mesure où c’est la femme bafouée du tyran, qui se vengera en douce, en le trahissant au profit de Jürgens. Mais vu l’antériorité de Jules Verne cela ne peut être que lui qui a inspiré les Bond et non le contraire.

Ps : Jürgens plus Bardot que Geneviève Page ? Et Et Dieu… créa la femme alors !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Strogoff_(film,_1956)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Strogoff

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sylva_Koscina

https://fr.wikipedia.org/wiki/Curd_J%C3%BCrgens

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