Miss Marple. McKenzie. Géranium bleu cyanure. Intrigue improbable. 5/10

Temps de lecture : 2 minutes

Que l’on se situe dans un Agatha Christie ou non, il est toujours délicat de diluer une petite nouvelle dans un format téléfilm de près de 2 heures !

Le Géranium bleu (The Blue Geranium), fait partie de la série télévisée Miss Marple mais c’est Julia McKenzie qui s’y colle. Elle est bien effacée et remplace difficilement la plus pétillante Geraldine McEwan.

Sir Henry Clithering va à Mary Mead pour dîner avec des amis et Miss Marple. Là se situe un flash-back complexe.

Au cours du repas, on parle d’une affaire mystérieuse. Une femme angoissée et qui semble à demi folle est préoccupée par une histoire de géranium bleu entraînerait sa mort. Celle qui est jouée par Sharon Small, verrait changer de couleur les fleurs d’un papier peint – Et personne n’a d’explication à ce moment. Quand elle meurt, son mari (Toby Stephens) est accusé de son meurtre…

Après quelques meurtres, Miss Marple va démonter cette intrigue très bizarre. Cette affaire fait un peu penser au « truc » qui donnait une étrange coloration au chien des Baskerville. Là encore la rationalité rigide d’Agatha Christie fait qu’il y a toujours une explication. Et dans cette mouture « l’explication » chimique par le cyanure de potassium et le papier tournesol, est particulièrement tarabiscotée voire stupide. Pourtant il y aura bien un ou deux critiques ou quidam pour crier au génie ! Hum !

Mais « my god » que c’est à nouveau cousu de fil blanc et plein de rebondissements rocambolesques et farfelus. Agatha en fait toujours trop. Elle n’est décidément pas dotée de toutes les nécessaires « petites cellules grises », si chères à Hercule Poirot, pour pouvoir se renouveler plus intelligemment. C’est plus un maître de l’enfumage que du suspense. Il faudrait quand même qu’on ose le dire.

Elle nous refait les coups habituels suivants :

  • retour sur une enquête précédente ratée (on a cela chez Poirot aussi)
  • « coupable idéal » qui sera sauvé du gibet de justesse
  • meurtre qui a des allures de suicide
  • la femme enceinte assassinée sans que le «géniteur» marié ailleurs soit le coupable
  • deuxième repas distant avec les mêmes convives (on a cela chez Poirot aussi)
  • déguisements de complice ou criminel que personne ne devine
  • la personne détestée que tout le monde voudrait voir mourir
  • tout l’attirail des superstitions (couleur dangereuse, pleine lune, divination de bohémienne…)
  • etc.

Bref une combinatoire sur une base classique et assez artificielle.

Et les sites débiles qui occupent le haut du pavé sur Google se permettent de demander aux quidams de prendre des abonnements payants, pour n’avoir droit après qu’à une coupure de presse répétée en boucle ad nauseam :

« Mary Pritchard est retrouvée morte dans sa chambre. Elle se trouvait seule dans la pièce, qui était fermée de l’intérieur. Curieusement, un des géraniums qui ornait le papier peint s’est coloré en bleu. Selon le médecin, Jonathan Frayn, Mary aurait été victime d’une rupture d’anévrisme. Mais cette thèse n’est pas retenue. Son mari, George Pritchard, est accusé du meurtre. Six mois plus tard, alors que son procès débute, miss Marple se mêle de l’affaire et tente de prévenir l’erreur judiciaire qui s’annonce. Car elle est persuadée que George est innocent. Pour le prouver, la vieille dame fouille dans ses souvenirs des six derniers mois… »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Miss_Marple_(s%C3%A9rie_t%C3%A9l%C3%A9vis%C3%A9e,_2004)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Agatha_Christie

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chien_des_Baskerville

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