Moby Dick. Houston, Peck, Bradbury. Film humain et diabolique réussi. 8/10

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Huston a un atout considérable en la personne de Gregory Peck. Bien des œuvres ont « bénéficié » d’un remake. Mais là, je vois que tout le monde est bouche bée. Aucun remake n’a convaincu depuis. Le grand Ray Bradbury a participé au scénario. Pourtant il a confié qu’il n’avait « jamais pu lire cet foutu machin ».

Vu l’importance de ce mythe, je lui ai consacré 3 parties :

L’acteur Richard Basehart assume bien son rôle de « wanderer ». Ce chercheur qui sera le seul rescapé selon l’étrange prophétie.

Tout le monde est à sa place et on ne peut pas citer tous les brillants seconds rôles. A l’exception de Orson Welles est le parfait prédicateur et annonciateur des enjeux de la quête de Achab, versus côté sombre puis lumineux de Jonas. Une histoire à dormir debout mais qui situe bien la question.

Le combat d’Achab s’appuie sur « la révolte et la haine universelles éprouvées par l’humanité depuis Adam » – Ce combat est aussi celui de la Virilité, avec ses côtés outranciers et ses côtés étincelants.

En comparant le livre et le film, je suis très surpris de la fidélité de la réalisation. Un hommage au travail de Melville.

Bien que nécessairement condensé, le long-métrage parvient bien à rendre cette opposition entre la réalité et la métaphysique. Cette réussite, on la doit principalement, à la parfaite restitution des formules clefs du livre. Ce « Moby Dick » est une saga active et philosophique, elle ne peut être amoindrie et vulgarisée. Il fallait le faire.

Tout est rituel initiatique, du début à la fin. Déjà l’approche du futur survivant auprès des vieux marins, nécessite d’être adouber, dès le seuil. Le but ultime étant de connaître ce qu’il y a au-delà les apparences. Et Moby Dick est la « muraille dressée » contre Achab – Il veut voir ce qu’il y a derrière. C’est une quête parfaitement folle de découvrir à tout prix un sens caché.

Achab peut aller aux portes de l’enfer et de la folie. Il ne les franchit pas totalement. Du moins Melville ne nous en fait pas part. Ce point de non retour a été franchi par Lovecraft avec un indiscutable effet de miroir entre les horreurs indicibles de la réalité de l’un et des fantasmes de l’autre.

En quoi Achab est une face de ce Jonas/Janus ?

Achab qui finit ficelé à la grande baleine blanche, c’est la petitesse de l’homme dans le monde réel. Le dérisoire face aux grandes envolées prométhéennes qui ont précédées. Crie hurle trépigne, tu ne feras pas illusion, tu n’es qu’une toute petite chose avec une grande imagination.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Moby_Dick_(film,_1956)

https://en.wikipedia.org/wiki/Moby_Dick_(1956_film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jonas

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