Monsieur Max. Biopic Max Jacob raté. Brialy, Gallienne. Aghion. 3/10

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Dans le fond, cela m’embête d’être un des seuls à oser critiquer, aussi frontalement, ces forteresses blanlantes, qui se pensent inattaquables, car enduites de vernis culturel.

Mais comme je n’ai rien à gagner ici, et que j’ai une autre idée du savoir, autant envoyer mes apostrophes le plus sincèrement possible. Advienne que pourra.

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Comment le réalisateur Gabriel Aghion peut-il déglinguer un sujet si intéressant ? Et quelle impolitesse d’appeler Max Jacob, par son prénom Max, dès le titre. A quoi rime cette stupide familiarité du quasi inconnu envers le maître ?

C’est un mauvais téléfilm historique, de facture ultra-basique. De la vulgarisation pour le vulgum pecus ; lequel n’a rien demandé et profiterait, tout autant que les fins lettrés, qu’on lui apporte du bon et du meilleur.

Cet épisode concerne le sort final de Max Jacob, cet intellectuel de premier plan qui a le malheur d’être juif, pendant la dernière guerre. Il a fait partie de cette « rafle des notables ».

Max Jacob, bien que converti au catholicisme dès 1915, finira très mal. Il y a eu quelques mains qui se voulaient secourables et qui voulaient le sortir de là, avec plus ou moins de zèle. L’histoire est assez connue et le long-métrage n’apporte rien sur chapitre là.

Ce film déborde de pathos facile. La psychologie de quelques grands personnages est réduite à trois fois rien. Quelle arnaque !

  • Je ne suis pas trop content quand quelques concepteurs zozos foutent tout en l’air. D’où cette colère que vous voudrez bien excuser : Quand est-ce que les imbéciles renonceront à s’occuper de ce qui les dépasse ? Non, ils insistent pour rejoindre leur niveau d’incompétence (Principe de Peter). Décidément un con, est celui qui ose tout (Audiard) et on en a la preuve ici.

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En 2006 Jean-Claude Brialy a encore un an à vivre. Et il ne semble pas aller très bien. Il a la prudence de se mettre en retrait. Il ne dilapide pas trop les trésors d’interprétation qu’il a trouvé en lui.

Ce n’est pas le cas des autres acteurs, qui sont assez lamentables, dans leurs gesticulations. Et puis ce jeu des ressemblances à tout prix, n’a jamais fait de bons biopics. Si l’on a vraiment quelque chose à dire, il faut privilégier le message et ceux qui savent vraiment le transmettre. C’est l’esprit qui compte. La mascarade n’a pas la capacité de rendre compte à elle seule.

Les singeries d’un Féodor Atkine en pseudo-Picasso ou d’un Jean-Claude Dreyfus en pseudo-Guitry, ne nous impressionnent pas. Et ce n’est pas mieux pour les mal formatés, Alexis Michalik en Jean Marais et Jean-Chrétien Sibertin-Blanc en Jean Cocteau.

Cette crispante Dominique Blanc nous fait une Alice… qui n’a jamais existé en réalité. C’est quand même fort de café quand on porte l’espoir d’une invocation réaliste, de mal jouer ce qui n’est pas et n’a pas lieu d’être.

  • Depuis des temps immémoriaux, cette piètre comédienne essaye de capter les feux de la rampe. On le sait pourtant, nous pauvres spectateurs, qu’elle n’a pas le niveau et qu’elle n’intéresse quasi personne.

De part son talent, Guillaume Gallienne fait plus illusion, en Max Jacob version 1. Comme il incarne alors une sorte de jeune inconnu, il n’a pas à supporter le fardeau de la ressemblance.

Mais du coup, le rapprochement des deux Max aux personnalités si différentes et si marquées, que celles de Gallienne et Brialy, devient confus. La carpe et le lapin seraient la même bête, mais à des âges différents. Mouais.

  • Gallienne a bougrement le look années 30-40. Même si j’ai la faiblesse de penser qu’il ferait surtout un excellent chef milicien planqué, situé au dessus d’un Lacombe Lucien. Le côté résistant des lettres, situé radicalement à l’autre bord, ne lui va aussi bien que cela.
  • J’ose à peine lui suggérer d’interpréter Robert Brasillach. Il y ferait merveille en alliant la culture, l’affectation, le souffle de la jeunesse et l’emballement sulfureux, doublé d’une certaine insouciance. Ce que je dis là n’est pas forcément métaphorique et insultant. Ce fusillé de l’épuration a eu ses fans, comme cet autre acteur, Maurice Ronet, qui fut membre de l’Association des amis de Robert brasillach

Le côté déclamation de poésies est assez ridicule, mais c’est un exercice convenu, dans ce type de mélodrame édulcoré. Qu’importe le contenu, ce qui compte, pour ces égos de l’écran, c’est qu’on les entendent. Et dans ce cabotinage, la prétention est à son comble.

Mais cette obligation “culturelle”, on l’a retrouve ailleurs, de manière toute aussi crispante. Et à force de se copier l’un l’autre ce mensonge, ils l’ont pris pour une vérité.

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Laissez tomber ce téléfilm putassier et intéressez vous à l’œuvre littéraire de Max Jacob. J’y cours de ce pas.

http://www.max-jacob.com/

https://data.bnf.fr/11908382/max_jacob/

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3368911b/f20.item.texteImage (64 premières pages / Histoire du cinéma. Le cinéma parlant / Maurice Bardèche et Robert Brasillach )

Laissez tomber ce téléfilm putassier et intéressez vous à l’œuvre littéraire de Max Jacob. J’y cours de ce pas.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Monsieur_Max

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Aghion

https://fr.wikipedia.org/wiki/Max_Jacob

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