MuseumTV. Avis. Thyssen Bornemisza. Vuillard – Huxley. Musées du monde. 8.5/10

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Rien ne remplace une exploration “en vrai” des oeuvres d’art. Déjà dans les collections, on peut modifier son approche en se mettant à des distances variables. Mais surtout la matière semble vous envoyer quelque chose dans les tableaux les plus importants.

Pas que je sois devenu un mystique et que je crois à une forme de puissance à distance. Non il s’agit juste d’indicible. Ce qu’on projette au delà de ce mur ultime.

Aldous Huxley était un grand admirateur du travail de Edouard Vuillard. Je le suis tout autant, pour avoir vu son travail « en vrai ». C’est un peintre nabi, c’est à dire un défricheur mystique et visionnaire. Il reste relativement inconnu du grand nombre. On ne le cite pas en priorité parmi les grands de son époque.

Aldous Huxley dira de ses peintures « le Dharma Body qui se manifeste dans une chambre bourgeoise » – Ce qui est particulièrement vrai, mais fondamentalement invérifiable. Il s’agit d’une expérience de ressenti tout à fait particulière qui consacre la visite in vivo plutôt que les images télévisées.

Aldous Huxley écrit aussi : Bien sûr, le « Dharma Body » du Bouddha était la haie au fond du jardin. En même temps, et non moins évidemment, c’étaient ces fleurs, c’était tout ce que moi – ou plutôt le bienheureux « Non-Moi » – tenait à regarder.

Pourtant une deuxième visite virtuelle de ce musée Thyssen Bornemisza, grâce à MuseumTV, n’est pas inutile. Déjà, il n’y a pas d’encombrants touristes qui vous cachent la vue et vous polluent la tête avec leurs commentaires souvent imbéciles. Et puis une bonne prise de vue comme ici, permet de booster les couleurs et les regards. On peut aussi s’approcher de très près, ce qui parfois est un plus.

Je vous dis tout cela et vous parle en long et en large de mon attrait pour édouard_Vuillard alors qu’on en parle même pas dans ce documentaire. Rassurez-vous il est bien présent dans la collection museothyssen.

***

A Madrid, il n’y a pas que le très encombré musée du Prado. Passée la redoutable épreuve de la queue qui se compte en heures, on étouffe dans cette trop populaire maison des grands peintres espagnols. Le Prado cela ne marche que quand on y transite seul, mais je n’ai pas les moyens de me l’acheter, il va donc falloir que je continue à y souffrir si je dois m’y rendre.

Alors que presque en face, de l’autre côté du Paseo del Prado, au 8, on trouve un de ces joyaux culturels, où on peut encore « se divertir » et « s’instruire » en même temps. Cet édifice au contenu précieux doit être pris en considération.

Le Thyssen Bornemisza est un des musées les plus doués du monde. Et même si le nom Thyssen a été entaché par l’activité industrielle pro-nazi, on peut faire de cet établissement renommé, une sorte de bienheureuse pénitence. Pourtant on attend toujours l’acte de contrition.

  • Tiens maintenant que j’y pense, pour expier et montrer qu’ils avaient compris, ils auraient pu acheter et exposer le Guernica (Picasso)

Le reportage est bien fait, sans lieux communs et/ou revisite par le wokisme triomphant. L’analyse est classique mais bonne.

Ci-dessous une sélection personnelle non exhaustive, à partir de wikipedia et de ce que j’ai vu sur place ou dans le documentaire. C’est du lourd et j’ai été ému de voir une référence à Karel Appel, qui est à peu près le seul peintre ici présent dont la famille a possédé jadis un tableau.

Devant un tel florilège, vous allez tomber parterre si vous êtes un connaisseur :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_Thyssen-Bornemisza

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Vuillard

https://www.museothyssen.org/en/collection/artists/vuillard-edouard

https://www.museothyssen.org/en

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