Mystérieux objets. Mauvais documentaires. Masque d’or Sicàn, sang humain, regard perçant. 3/10

Temps de lecture : 2 minutes

Cette série coche toutes les cases de la nullité profonde. Il ne s’agit pas de nous éclairer, mais de susciter des émotions faciles.

Le procédé est particulièrement mauvais, puisqu’il consiste à délayer une malheureuse petite information autant que possible. Quand on a rien à dire ou presque, mais qu’on doit satisfaire l’audimat et la pub qui va avec, autant faire semblant de porter de graves mystères.

Dans ce triptyque sous le signe de « La jarre maudite », on a :

  1. une machine qui « pourrait » détecter les personnalités – admirer ce conditionnel, le même qu’on utilise dans ces conneries dédiés au fantômes sur des chaînes dont le nom comporte « science » – Oups du paranormal.. je pensais cela démodé.
  2. une marmite de poulet maudite. J’adore cette accroche faisant référence au diable. Chasser le moyen-âge il revient au galop par la fenêtre. On se sent vraiment dans des grades de profonde culture universitaire (hum).
  3. et ce « fameux » masque d’or peint avec du sang humain. Ce qui devrait nous faire frémir, je suppose. En tout cas, ils insistent énormément pour cela.

J’ai choisi le masque des Sicàn (culture Lambayeque / Pérou), car les deux autres items sont vraiment trop fumeux. A ce sang que l’on souhaite effrayant, il faut rajouter un substrat à base d’œuf (cf Tempera) ce qui est moins aguicheur.

Les masques funéraires en or repoussé ne datent pas d’hier. Ils sont universels. On connaît tous le mycénien découvert par Schliemann, mais aussi celui de Toutânkhamon, ceux d’Amérique précolombienne etc. Si l’or n’a pas toujours la même valeur marchande, il est utilisé pour sa durabilité. Il ne rouille pas.

L’émission qui n’a rien à dire se contente de nous bombarder de « ouh ouh fais moi peur ». Au lieu de nous présenter le masque dans son état présent, ces rigolos ont préféré reprendre la « chose » en images de synthèses, avec des couleurs crues et des éclairages dramatiques.

Cet artefact n’est pas vieux. On situe sa conception au 10ème ou 11ème siècles – Il est assez grand  29.2 cm (hauteur) X 49.5 cm (largeur). C’est à dire qu’il dépasse les dimensions d’une tête humaine. Ce qui devrait nous faire réfléchir. Il ne pouvait donc être directement sur le visage dui défunt. C’est un alliage fait de 74% d’or, 20% d’argent et 6% de cuivre.

Deux yeux minéraux jaillissent des pointes de métal, comme pour figurer un regard « perçant ». C’est assez original et je me demande si on voit cela ailleurs.

Pour cette question comme tant d’autres, n’attendez aucun positionnement de l’émission. Ce n’est pas leur boulot. Ils se contentent d’exacerber un potentiel effet frisson.

On peut le voir au Metropolitan Museum of Art.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lambayeque_(culture)

https://www.metmuseum.org

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