Neuvième symphonie de Beethoven. Nott, Genève (2020) 8/10

Temps de lecture : 3 minutes

Ce nᵒ 9 donne à penser. D’abord il est difficile à dépasser.

La neuvième porte est déjà dure à franchir (Polanski 1999… beaucoup de 9 dans cette date)

  • Ludwig y est arrivé péniblement en étant sourd.
  • Franz Schubert a laissé inachevée sa huitième !
  • Mahler a essayé de tricher en démarrant la dixième avec la neuvième. Mais le destin l’a rattrapé.
  • Bruckner ne finira pas sa neuvième.

Bon je suis d’accord, la numérologie est une ânerie.

La version actualisée de cette page est sur : Nott : Avis. Neuvième symphonie de Beethoven. Genève (2020) – Résumé. Aperçu 8/10

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Je regrette qu’une nouvelle mode mette en avant davantage les chefs, les metteurs en scène, les solistes, plutôt que l’oeuvre.

Eux ils doivent être de bons exécutants. Dans le meilleur des cas, ils peuvent être plus inspirés que d’autres. Mais bon, il faut quand même avoir en tête, qu’ils n’ont pas eu le talent d’écrire ce qu’ils jouent, ces gars là. Qu’ils restent en arrière ces grands ego là  !

L’opéra et le ballet nous ont souvent fait le coup de la mise en scène renouvelée. Des fois c’est bien, souvent c’est consternant, tant c’est pris dans la spirale stérile de l’innovation à tout prix. Ce qu’on appelle la modernité et qui est singulièrement has been de nos jours.

L’orchestral avait plus ou moins échappé à cette tendance. Il y a quand même eu le coup de projecteur sur de vieux instruments, ou sur un pauvre Stradivarius monté en épingle.

On a aussi fait des orchestres de ceci ou de cela. Des formations de jeunes, des orchestres où tout le monde était le chef et quelques fadaises de ce genre. Des orchestres à prétexte humanitaire et toutes ces choses.

On dirigé de manière plus ou moins militaire (Karajan), plus ou moins souple. On venait pour un chef qui était aussi une vedette médiatique.

La prise de son et les différentes nouvelles technologie d’enregistrement on beaucoup compté quand il s’est agi de faire vendre de nouveaux supports… ou des anciens comme avec ce débile retour du vinyle.

Encore du nouveau !

Le chef Nott ne voulait pas être en reste.

Profitant des nécessités de distanciation covid, il a entrepris un concert télévisé sans public, où quasiment tous les exécutants étaient dispersés dans l’auditorium du Victoria Hall de Genève. Les médias mordent à l’hameçon et s’empressent de parler de cette « révolution ».

  • C’est faire peu de cas de la technique. Il est clair que si à peu près tout ici est géographiquement épars, les ingénieurs du son s’empressent de réunir cette matière sonore discontinue en une fusion cohérence habituelle.
  • Curieusement les contrebasses sont inséparables. Le pari de l’explosion façon puzzle n’est pas totalement tenu.

La singularité vient du fait que le chef de ce panopticon ne sait plus très bien où donner de la tête, pas du son.

On sent que le public fait défaut dans les premiers mouvements. Et nous les spectateurs, on se démobilise un peu. Cruelles solitudes !

Comme on connaît la musique par coeur, plutôt que de s’ennuyer profitons-en pour étalonner notre chaîne. Odyssey, THX, Dolby digital, DTS digital, pure audio… on va tenter des combinaisons inhabituelles. Le temps de se faire une idée… on est au quatrième et dernier virage. Et cela reprend « presto ».

Ça tombe bien parce que ce n’est qu’avec l’hymne à la joie qu’on retrouve un peu de bonheur, dans cette enceinte romande frigorifique.

Restons groupés !

Attention, parce qu’on peut faire très mal avec la neuvième. Malcolm McDowell en a fait la terrible expérience dans Orange mécanique de Kubrick.

Le 8/10 shunte notre orchestre disloqué, c’est de la musique qu’il s’agit, pas des modes du moment.

https://www.arte.tv/fr/videos/097958-000-A/la-neuvieme-de-beethoven/

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Neuvi%C3%A8me_Porte

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