Nevermind. Film Italie. Puglielli. Choc, psychologie et cauchemars. 7/10

Temps de lecture : 3 minutes

Mise en garde !

De toutes façons ce Nevermind de 2018, vous laissera étonné et même dérouté. Ce n’est pas un film facile. Mais cet exercice d’auteur, très Netflix, mérite qu’on s’y arrête. Et puis, c’est déjà mieux que 90 % de la daube actuelle.

Premier épisode embarrassant. Un professeur de psychologie renommé et adulé revient d’un de ces passages à la télévision. Il est écrasé par une dépanneuse mais s’en sort, sans doute avec des séquelles. Il n’a d’yeux que pour le beignet tombé à terre. Il rampe vers lui.

A partir de là, il y a au moins deux manières de voir ce film italien.

  1. Soit qu’on considère que toutes les chose étranges qui sont exposées par la suite ne sont que les délires et/ou des prises de tête, de cet homme qui a subi un accident. Alors les scénettes sont des visions et/ou des fantasmes qui prennent racine chez ses patients ou qu’il imagine être dans leur tête.
  2. Soit qu’il s’agisse tout simplement d’un vague prétexte de réalisateur, pour des sketches pas toujours très bien délimités et qui sont l’occasion de faire une sorte de film humoristique. L’humour reste grinçant, quand il n’est pas cauchemardesque. Le ressort principal est la frustration. Il faut aimé.

… et bien entendu, je pencherais pour les deux (1+2).

Les « sketches »

Comme il se doit, ils sont tous liés, mais d’une manière discrète.

Épisode obsessionnel.

Cet avocat semble avoir bien réussi. Mais ses employés montrent des distances. Au sens propre. Ils ne veulent pas prendre en main quelque chose qu’il aurait touché. En fait le professionnel a une « habitude » plus qu’étrange. Il met dans son slip tout ce qu’il peut. Et une fois que ces « choses » sont imprégnées de son odeur, il les remet en place. Ses assistants l’on vu faire par le trou de la serrure. L’astuce, c’est qu’on ne comprend pas très bien, l’embarras du début.

Déni.

Une jolie jeune femme doit travailler car son mari a des soucis financiers. Elle va faire baby-sitter dans une famille huppée. Les patrons exigent rigueur et ponctualité. Le problème, c’est qu’il n’y a pas d’enfant dans cet appartement. Tout le monde doit faire semblant ? Avec cette tâche impossible à réaliser mais à laquelle il faut s’accrocher, il y a là clairement une dimension onirique. Elle se fait lourder comme une malpropre. Soit disant qu’elle aura maltraité l’enfant… inexistant. Injuste et angoissant.

Mariage forcé.

L’époux de la baby-sitter est dans une grosse galère, une fois que le professeur ait interdit très arbitrairement à un secours financier, qui est son patient, de lui venir en aide. Il est obligé d’aller demander des sous à un vieux pote en province. Ce gaillard est brut de décoffrage et on ne comprend pas bien ses intentions. Le cauchemar vient de là mais ne s’arrête pas là. Suite à une maldonne il va proposé à la très vieille mère de son ami de l’épouser, pensant que c’est ce qui lui ai demandé pour avoir les fonds. Effrayant !

Aveuglement.

Le riche qui aurait pu apporter des fonds au malheureux d’avant, fréquente une école de cuisine renommée. Il nourrit une haine pour un vantard célèbre qui est venu rejoindre la cours pour donner ses conseils. La frustration est terrible car il voit bien que ce type grossier n’est même pas bon dans sa spécialité. Les rancœurs s’accumulent. Il va chez son psy (toujours le même) qui finit par lui conseiller une méthode d’élimination par le psychique. En clair, en appliquant bien les préceptes, la personne disparaît morceaux par morceaux et devient une sorte d’homme invisible. Mais ce jeu est dangereux, il ne faut pas l’appliquer à tout le monde. Mais comme il y a tant de fiel chez ce « malade » celui-ci finit par rendre invisible la terre entière.

Fin enfin.

Le psy sera de nouveau renversé par la même dépanneuse jaune.

Et nous on n’a plus qu’à aller se flinguer.

***

Qu’on se comprenne bien, Éros Puglielli n’a pas fait un mauvais film, avec ce qui serait un rapiéçage approximatif. Non, il y a de la matière, c’est bien joué et bien filmé.

Encore faut-il aimer les cauchemars réalistes. Ceux qui se complaisent dans les films d’horreurs, pourraient descendre de quelques marches, pour rejoindre ce cinéma fantastique, bien moins bête.

https://it.wikipedia.org/wiki/Nevermind_(film)

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