Omerta. Sentuc criminel communiste. Règlements de comptes à l’Institut dentaire. Paris 1944. 8/10

Temps de lecture : 3 minutes

Cette histoire vraie est terrible. Elle met en avant un certain fascisme stalinien débridé qui s’est laissé aller aux pires extrémités. Cela ne se passe pas dans un goulag lointain, mais en France, dans le Paris libéré.

L’épisode criminel macabre se situe juste après la reprise de la capitale. Alors que De Gaulle n’avait pas encore canalisé proprement l’épuration. C’était la zone du ” tout est permis ” et certains ne s’en sont pas privés.

Le résistancialisme est un terme souvent confisqué par l’extrême droite anti-communiste pour qualifier les mensonges dans les images d’Épinal, véhiculées dans la résistance française. Il se base sur une histoire orientée, voire créée de toutes pièces, le plus souvent par le clan rouge des vainqueurs. Mais aussi par les résistants de la dernière heure.

Pour simplifier, les valeureux communistes sont des héros dont la parole est sacrée. Il est impossible de remettre leur récit apologétique en cause. Ils auraient été les seuls résistants et leurs sacrifices auraient permis de gagner la guerre de l’ombre. Légende du rail, légende duraille. Maquis et maquillage. L’Armée des ombres s’oppose à Lacombe Lucien.

***

J’ai eu l’occasion de discuter avec un de ces jeunes communistes qui avaient leurs mantras bien vissés dans leur tête. On les sentait entraînés pour recracher ces falsifications de l’histoire. Comme dans une secte, obstinément.

Cet inconscient a été jusqu’à prétendre devant ma grande amie tchèque, que le communisme avait été un bienfait pour son peuple. Manque de pot, le grand-père de Nicole, un grand résistant a été torturé et enfermé dans les geôles, sans raison autre que d’avoir combattu au côté des alliés. Ses tortionnaires l’ont agressé ainsi pendant de nombreuses années. Un vrai goulag.

Il en a porté les marques douloureuses toute sa vie. Le nouveau régime, après la chute du mur, a couvert ce grand homme, de médailles bien méritées. Il est mort, j’ai été heureux de le connaître et d’avoir pu échanger avec lui.

***

Le documentaire présent, met à mal la légende communiste. Ce communisme, qui serait pavé de bonnes intentions, a du mal à cacher sa perversité intrinsèque. Rapidement, ces commissaires du peuple appliquent les pires méthodes car « la fin justifie les moyens ». Le bien du tous au détriment de la souffrance de chacun (hors nomenklatura). Mais pas seulement, il y a eu des petits arrangements bien plus terre à terre.

Cela se passe dans un court laps de temps à l’Institut dentaire George-Eastman :

« Entre août et septembre 1944, 42 cadavres sont repêchés dans la Seine. L’enquête longue et difficile, va démontrer que toutes ces victimes sont passées par l’Institut dentaire à Paris, transformé en centre de torture et d’exécution. Ce film raconte cette histoire taboue de l’épuration extrajudiciaire »

On sent que le chercheur Jean-Marc Berlière est profondément ébranlé par la découverte de ces archives si longtemps dissimulées, y compris pour de vrais historiens comme lui. Encore cette logique de ne pas donner des arguments aux adversaires, supposés pires que tout. Mais en réalité, on gagnerait à l’analyse critique objective de ces sinistres évènements. Il est bien connu que l’occultation ou l’affadissement des faits ne fait qu’aider les thèses conspirationnistes.

  • La Loi Gayssot, interdisant la critique historique lorsqu’il s’agit de crimes contre l’humanité a été également propulsée par un communiste. Elle a été âprement contestée y compris par des gens très bien. Vu de maintenant on pourrait dire qu’elle s’inscrit dans une certaine Cancel culture.

Berlière et ses amis, font tout pour ne pas encombrer le récit de pathos inutile. Pourtant les faits sont particulièrement cruels. Je ne vais pas énumérer ces cruautés parfaitement inutiles, ses revanches sordides, ces arbitraires sadiques, ces « erreurs »…

Sachez seulement que parmi ses « justiciers », il y avait «  Le capitaine Verdier, qui avait détourné des fonds des Forces Française de l’Intérieur (FFI), fait par exemple arrêter les résistants susceptibles de le dénoncer. Un autre, ancien policier, élimine un collègue témoin d’une escroquerie. »

Par le jeu des amnisties les pires tortionnaires comme René Sentuc dit le Capitaine Bernard, s’en sont sortis. Ce frère d’arme du « Colonel Fabien » a été protégé par la suite par les communistes et il a même été adjoint au maire de la ville de Malakoff. On voit bien qu’il n’y a pas que les nazis qui ont réussi à se refaire une santé.

***

Règlement de comptes à l’institut, réalisé par Joseph Beauregard, produit par les Films des tambours de soie, La Chaîne Histoire, décembre 2021 (et diffusions Suisse et Belgique sur la RTS et la RTB)

Remerciement pour ce moment de vérité à Arnaud Gobin, Jean-Marc Berlière, Grégoire Kauffmann.

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9sistancialisme

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Sentuc

https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Gayssot

Envoi
User Review
0% (0 votes)

Laisser un commentaire