Pieds-noirs Algérie. Histoire française. Édouard Philippe, Gérard Larcher. 7/10

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En 1962, 650.000 sont rapatriés d’Algérie. Et c’est une sacrée débandade. Ils ont quasiment tout laissé dans ce pays où parfois ils étaient nés.

On connaît à peu près bien cette histoire, surtout pour ceux qui ont pu fréquenter d’humbles pieds-noirs à cette époque là.

Conscients d’un hiatus possible entre la population hexagonale et cette déferlante de « sauve-qui-peut », les nouveaux arrivants faisaient profil bas. Surtout qu’on les accusait de s’être engraissé par le colonialisme et qu’on faisait porter sur eux toute la rébellion sanglante de l’OAS.

Mais l’état français ne les a pas laissé tomber. Bien au contraire, ils ont bénéficié d’attributions prioritaires pour le logement et le reclassement socioprofessionnel. Ce qui n’a pas arrangé le regard qu’on portait sur eux. Pourtant, contrairement à la légende, ils n’étaient pas très riches dans l’ensemble. Plutôt des classes moyennes.

Et puis, il faut bien le dire, comment était-il possible de justifier que 10 % de Français commande à 90 % de natifs ? Hormis en passant par la case de l’infantilisation de l’autochtone et le franc racisme.


Bien sûr, la plupart des colons étaient là bas des « rois », ils le disent et le revendiquent. Ils ont perdu le pays de Cocagne. D’où la tristesse infinie qui s’est emparée d’eux. L’aventure avait commencé en 1830 !

L’affaire n’est pas simple. Ils pensent avoir été grugés par De Gaulle et son « je vous ai compris » et son « vive l’Algérie française ». Mais ce pieu mensonge visait à diminuer les tensions. Il n’en fut rien et la résistance au départ fut désespérée, avec des exactions notables. Une fois la cause entendue, le ressentiment était tel qu’on leur a proposé « la valise ou le cercueil ». L’armée française tourne le dos à ceux qui veulent rester.

Le récit est-il clos pour autant ? Pas pour ceux qui déplorent la faillite du régime algérien, qui ne semble survivre que par sa haine du Français. De nombreuses infrastructures ont été réduites à néant. L’islamisme a pointé le bout de son nez. Le pays autonome n’arrive pas franchement à se redresser. Et pourtant l’état français s’est montré assez généreux après coup.

A force de se faire cracher dessous, si longtemps après, Édouard Philippe et Gérard Larcher demandent à ce qu’on revoit l’accord signé en 1968, qu’il juge bien trop favorable à l’emploi des Algériens en France.

Les accords d’Évian et le référendum d’autodétermination, n’ont pas tout résolu, loin s’en faut.

Présentation france.tv : 2018.

1962. Au bout de sept ans de guerre, l’Algérie accède à l’indépendance. Les Français d’Algérie doivent quitter un pays adoré. Pour la plupart, du jour au lendemain. Ils se replient dans leur patrie, la France, où beaucoup ne sont jamais allés. Comment en sont-ils arrivés à cet exode ? Que vivent-ils après ?

Des rapatriés de tous bords évoquent leur vie « là-bas », simple et merveilleuse. Ils racontent leurs rapports avec la population algérienne dix fois plus nombreuse. Une population à l’amitié parfois recherchée, mais le plus souvent ignorée, crainte ou tenue à l’écart. Et exploitée.

Ils réveillent les sept années de terreur et de guerre, les mensonges et les illusions entretenues par tous. Ils revivent leur panique au moment de la fuite, la chute brutale dans une patrie inconnue. Ils montrent cette plaie qui les a à tout jamais marqués : la froideur, l’indifférence, l’hostilité auxquelles ils ont fait face en arrivant en France.

Mais presque tous admettent une intégration finalement réussie, et beaucoup reconnaissent que l’Algérie française était une utopie.

https://www.cairn.info/revue-materiaux-pour-l-histoire-de-notre-temps-2010-3-page-60.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alg%C3%A9rie

https://www.gisti.org/IMG/pdf/accord_franco-algerien.pdf

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