Pouponnières du IIIe Reich. Lebensborn. Lamorlaye. Mères nazies, putes, mamans en détresse. 8/10

Temps de lecture : 4 minutes

Ce documentaire est fort dérangeant et ce n’est pas plus mal.

C’est instructif et émouvant à la fois.

Ce qui compte le plus, c’est que grâce à ses langues qui se sont enfin déliées, il y a une remise à plat de ce concept de Lebensborn. Lequel a deux fonctions principales.

La première « utilité » est bien connue. Il s’agit de sélectionner de bons éléments aryens. Les géniteurs pouvant être des SS convaincus et les mères des femmes sympathisantes. Ils ne sont pas forcés de se connaître au préalable pour leur union à des fins procréatrices. C’est ce cas de figure qui fait passer les mamans pour des « putes ». C’est dit comme cela. Ipso facto, les pères deviennent des amateurs de bordel.

C’est souvent ce dernier cas particulier que les profanes privilégient. Et c’est pourquoi les enfants issus du Lebensborn ont été élevés après la guerre avec cette omerta liée aux supposés « enfants de la honte ». Ah l’âme humaine !

Mais ces sortes de cliniques dédiées à la naissance permettent également aux femmes en détresse, ayant les caractères raciaux requis, de laisser leur enfant sous de « bonnes mains », avec soins de qualité et nourriture abondante.

  • On a d’ailleurs le récit poignant d’un de ses enfants qui se cramponne à l’idée que sa mère n’a pas eu d’autres choix que de l’abandonner en raison de sa grande pauvreté. Comme la plupart des archives ont été détruites, on ne saura jamais vraiment le fin mot de l’histoire.

On pourra rajouter une troisième variante eugénique. Les enfants qui s’avèrent non conformes sont expédiés à la solution T4.

Et une quatrième occurrence avec les rapts d’enfants. Himmler s’inquiétant du manque de relève, il a entrepris d’étendre ces « maternités » qui œuvraient pour le repeuplement du Reich, à d’autres pays. Ici on cite en particulier la Norvège, la Suède, la Belgique… et la France.

La France d’abord considérée comme peuplée d’éléments inférieurs, a été « repêchée » ; enfin pour certains petits blonds. Le drame longtemps insoupçonné se situe au Bois Larris à Lamorlaye près de Paris. Les Allemands ont renommé la chose « Westwald ».

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Une femme issue d’un Lebensborn, dans le cadre de la première occurrence, celle des convaincus, raconte. Sa mère fanatique clairement identifiée, n’a jamais fait amende honorable. Elle était nazie et a occupé de haute fonction dans le système de sélection raciale des bébés. Elle a sévi en plusieurs lieux notables, dont la pouponnière nazie française, dont elle a assuré le démantèlement tardif, après le débarquement.

Pour elle, ces établissement ont été des œuvres bénéfiques. Sa fille en doutant, elle a pris à témoin le tribunal de Nuremberg qui les aurait blanchi, voir féliciter pour leur travail de sauvegarde des petits.

  • Et c’est vrai que les principaux responsables n’ont pas été condamnés pour cela. Ce qui est quand même très déroutant.

Aucune mention bien sûr de la solution T4 qui lui était adossé par-ci, par-là. La fille de cette femme, qui ose témoigner ouvertement, n’est bien sûr pas de cet avis. C’est une femme lucide et de caractère. Il en faut pour se dresser contre ses parents et pour se livrer à cette croisade là.

Son père nazi convaincu, n’a cherché à la revoir que vers sa fin, alors qu’il avait besoin d’elle. Ce qui ne lui a pas plu du tout.

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La « mère » officielle de Erwin ne l’a jamais appelé par ce prénom. Lui préférant un prénom bien français. Il témoigne de sa fragilité, avec un accent du sud de la France. Il pense avoir compris tardivement l’origine de ses impairs psychologiques.

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Walter beausert est né dans la « pouponnière » de Wégimont.

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D’une manière générale ces enfants, à qui on a caché leurs origines pratiquement jusqu’à maintenant, ont des réticences à exposer leur cas. En plus, et c’est bien naturel, ils veulent dédramatiser le plus possible. Comme s’ils se préservaient ainsi. Et souvent, ils en ont bavé. Certains découvrant jeune ; la « tache » qui les marquait à jamais. Les autres enfant n’étaient pas tendre avec eux. Les parents adoptifs imposaient le silence. Et de ce fait, ils participaient à l’idée d’une culpabilité de cette progéniture.

Quoi qu’en disent les uns et les autres, il y avait envers eux ce lourd soupçon d’être les « enfants de la honte », des petits boches.

Au lendemain de la guerre, ce fut un grand capharnaüm. Les gosses des “Fontaines de vie” dont les origines n’étaient plus traçables ont été mêlés à leur congénères rescapés des camps. Les organisations humanitaires se contentant de renvoyer les uns et les autres dans les pays supposés de leur origine, en se basant uniquement sur le critère de la langue.

Il a été très compliqué, voire impossible pour certains, de retourner là où il aurait fallu. A noter que les rares témoignages ici ne sont qu’une goutte d’eau. En effet 20.000 enfants seraient dans ce cas. Et combien le savent ?

Qu’ils aient eu des failles préalables et qu’elles aient été amplifiées par ces circonstances navrantes, ou que ces failles aient été occasionnées par leur situation et tous ces non-dits, on voit bien qu’il reste des cicatrices. La résilience n’a pas opéré complètement. C’est très visible.

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Voilà le texte « bateau » que l’on retrouve partout et qui a été capté tel quel par les moteurs des sites payants les plus stupides. Ces enfoirés du net occupent les premières places et pour ne pas perdre de terrain veulent avoir une note sur tout. Le problème c’est qu’ils font tous pareils et qu’il n’y a absolument pas de valeur ajoutée. Assurément, ils n’ont pas vu le reportage et s’en soucient comme de leur dernier pixel.

« Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le régime nazi a pensé et mis en place une « fabrique d’enfants aryens ». Censés fournir des forces vives au « Reich millénaire », les enfants nés au sein du programme du Lebensborn devaient être la relève SS à même de faire perdurer la race supérieure. Nés dans des pouponnières dédiées, ces enfants devenaient rapidement le bien du Reich. Près de 70 ans plus tard, la plupart d’entre eux tentent de se reconstruire sans connaître leur histoire, ou en la cachant. Ils acceptent aujourd’hui d’éclairer ainsi l’un des projets fous d’Adolf Hitler. »

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bois_Larris

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