L’introduction au cinéma de Yasujirō Ozu se trouve à ce lien :
L’excellent acteur Chishū Ryū n’en sort pas de ses incarnations de père célibataire bienveillant. Et c’est bien comme cela. Notre moustachu n’a rien d’un sinistre Mitsuhirato.
Sa fille Setsuko Hara arbore un sourire permanent, qui peut faire croire à un bonheur continu, mais qui est avant tout une façade. Il y a une courte allusion à un ancien passage à vide, mais par la suite on ne revient pas là dessus.
La belle trentenaire se dévoue corps et âme à son père esseulé, au point de refuser toute idée de mariage. Elle a un problème avec cela. De plus elle trouve l’idée de remariage d’un vieux « dégoûtante ». Le fait de ne plus avoir sa mère joue sans doute beaucoup dans ce « déséquilibre ».
Ce refus obstiné est totalement contre nature pour un foyer japonais. Il faut y remédier, y compris par la ruse. Le père va jouer avec l’idée de se remarier à son tour, afin de mieux pousser dehors sa chère Setsuko.
Ce sont les anciens qui sont chargés de proposer un époux convenable. Une tante, Haruko Sugimura, s’évertue à cela, tout en sachant les difficultés qu’elle va rencontrer du fait de l’hostilité à de tels projets de sa nièce.
Et jusqu’à la dernière minute on assiste à des revirements de la promise.
Un très beau jeu se noue entre cette jeune fille et sa copine Yumeji Tsukioka. Laquelle est bien plus libérée. On assiste a des scènes vives et touchantes.
Au total on assiste à un film d’une grande sensibilité et d’une belle facture. La problématique des mariages réglés peut nous sembler bien désuète de nos jours. Mais il ne faut pas oublier qu’en 1949, elle était d’actualité dans bon nombre de pays d’Europe ; même en France à certains endroits.
Les acteurs sont récurrents et ils vous deviendront familiers au fur et à mesure que vous découvrirez le monde de Ozu.
L’introduction au cinéma de Yasujirō Ozu se trouve à ce lien – vous y trouverez d’autres films référencés sur LibreCritique :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Printemps_tardif
