Reine Blanche au Cameroun. Kepombia. Audrey Dugué, pas première dame. 5/10

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Dans le cinéma africain, qu’il soit de style Nollywood ou apparenté, il y a de tout. On a vu tantôt quelques bonnes comédies légères. Mais il faut bien dire qu’il y a du nettement moins bon.

Nous ne sommes pas ici dans la grande usine à films, tellement prospère, du Nigeria, mais au Cameroun, plus modeste en la matière.

Ce feuilleton « Reine Blanche » n’est franchement pas si exceptionnel que cela. Il part d’une audacieuse confrontation civilisationnelle, mais semble tourner court.

Au bout de trop nombreux épisodes (150 en tout!), l’imagination d’Ebenezer Kepombia viendrait-elle à manquer ? Nos acteurs font trop souvent rouler les yeux en colère. Ce qui est en soi déprimant. Mais surtout ce procédé ne parvient pas à combler les nombreux creux.

Une jeune femme du cru m’a expliqué ce que signifie le roi du village. Dans la réalité de terrain, le roi est un personnage très respecté voir révéré. Pour parvenir à ce stade, il y a une forte composante dynastique. Mais les concitoyens de ces petites entités, ont la possibilité de virer les incapables ou les nocifs. C’est donc un principe qui allie la pérennité et l’efficacité.

  • On devrait s’en inspirer. A ceci prêt que je ne serais royaliste qu’à condition d’être le monarque. C’est mal barré.

Ce personnage très haut placé est entouré d’une assemblée de « notables ». En fait un conseil municipal. Mais son avis à lui s’oppose à tous absolument.

L’intrigue est basée sur un dilemme. Le roi a un fils illégitime. Ce jeune homme a parfait son cursus en Europe. Il a commis ce qui semble l’irréparable au sein de ce peuple endogame. Il a épousé une jeune femme blanche. Elle a pour elle d’être médecin et son mari d’être doué dans pas mal de domaine.

Donc, d’un côté la tradition s’oppose à cette « reine blanche » et de l’autre le bon sens voudrait qu’on accepte et chérisse ces vecteurs de progrès. A noter que l’actrice Audrey Dugué est bien pâlotte et semble peu altière pour incarner une telle fonction royale. Être reine c’est avoir de l’envergure (voire du volume) et se montrer à la hauteur du titre prestigieux de « première dame ».

  • Il ne manquerait plus que les petits Français exportent un concept de « Reine banale » sur l’air bien connu de notre petit gros du parti socialiste, le « président ordinaire ».

Et bien entendu, il y a ces commérages, ces quiproquos, ces problèmes d’argent, ces tromperies… et tous ces passages obligés des long-métrages du cru. Au point que cela finit par ressembler franchement au magazine Nous-Deux d’une certaine époque, mais qu’on aurait un peu marabouté.

Ça pourrait drôle et instructif mais c’est trop souvent pesant.

***

Le résumé de cette série, qui traîne partout est le suivant :

« Sokoundé, village conservateur et fier de ses traditions, est en ébullition. Wilson, le fils illégitime du chef, revient d’Europe avec sa femme : une blanche ! Le décès du père n’arrange rien, le jeune homme doit lui succéder. Les habitants accepteront-ils d’avoir une reine blanche ? »

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