Robinson Crusoé sur Mars (1964) 3/10

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Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une tentative originale. Mais pas vraiment une réussite…

Bien entendu, c’est inspiré de Robinson Crusoe. D’ailleurs, l’auteur le proclame clairement, en appelant le Martien amical qui vient le seconder, Vendredi.

Mais l’originalité vient du fait de l’hostilité spécifique de la planète. Cet homme seul est confronté à des défis nouveaux.

Il est incarné par Paul Manteel, un acteur au look très « astronaute », en accord avec les canons de l’époque de la conquête spatiale.

Et donc, comment se procurer de l’air, de l’eau, de la nourriture, du combustible… dans un monde où ce n’est pas censé exister ou très peu ? Les solutions sont tout aussi amusantes, que peu probables. Ce qui donne au film, un côté bricolé mais touchant.

Les décors oscillent entre le kitsch et le désuet.

Que penser de cette étrange profession: peintre en rochers. Ici l’artisan qui a sévi, a visiblement débuté dans le métier. Les grosses pierres, mêlées d’improbables cristaux géants, sont maladroitement soit tout bleu, soit tout jaune, soit tout rouge… l’effet artificiel et « en studio » est assuré !

Les prises de vue « lunaires » sont faites à Zabriskie Point, dans la vallée de la mort. Comme pour le « Star Wars » de 1977.

Le rendu est bien en deçà des merveilles polychromes, des équivalents de bande dessinée. L’affiche du film en donne une idée.

  • Un genre sci-fi dont je me régalais gamin.
  • La mini blanchisserie du coin, à Strasbourg, louait des kilos de ces publications. Des « oeuvres » qu’avaient laissées les GI, après le démantèlement dans l’ancienne base US du coin, à l’Esplanade.
  • Le goût de l’ailleurs ne m’est pas passé. L’édification des jeunes nécessite parfois des détours de plusieurs millions de kilomètres.

Comme l’action risquait de tourner en rond, il a fallu inventer des Martiens gentils et des Extraterrestres très querelleurs.

Les esclaves ont le look peiné de serfs mayas et utilisent des bribes de cette langue. Et bien entendu, ils ressemblent comme deux gouttes d’eau à des humains. C’est commode.

Il n’y a que la queue d’un vrai singe rescapé, caché derrière un gros caillou, qui donne une seconde l’illusion de créatures effrayantes d’un « troisième type ». Effet pas cher. Et pour tout dire, ils ont même réussit à donner à ce vrai appendice, un air faux ! Faut le faire !

Les soucoupes volantes mitraillent façon « Mars attack ». Ce sont de dérisoires maquettes, ou des superpositions sur image. Leur puissance de feu est figurée par des effets lumineux d’un autre âge. Même à l’époque de Méliès, on faisait mieux.

Selon IMDb, les costume aliens sont de la récup’ de « Destination… Lune! » (1950) Et les vaisseaux extraterrestres viennent de « La guerre des mondes » (1953). Dans les confins du système solaire, pas question de gâcher. L’argument publicitaire du film était que cela était réaliste et en avance sur son temps. On peut peut pouffer.

A noter que le héros compte les jours passés sur la planète, avec des traits de craie, comme si c’était une prison. Je me suis demandé ce qu’était un jour martien. A mon grand étonnement, il n’est pas éloigné du jour terrestre dans sa durée : 24 h 37 min !

Pour clore cette critique, on peut dire que l’idée du solitaire perdu aux confins de notre espace, a fait son chemin. On peut citer une œuvre comme « seul sur Mars ». Un prétexte prenant à nous redonner des sueurs claustrophobiques. Dans ce dernier opus par contre, les solutions sont plus crédibles, mais la technologie a évolué.

Au total, Robinson Crusoé sur Mars est un curieux film, à classer dans les OVNI du cinéma. Ce qui ne doit pas le dépayser. Loin de la problématique des paradoxes spatio-temporels, il a pris un million de rides.

Un bide dès sa sortie.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Robinson_Cruso%C3%A9_sur_Mars

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