Salles Opéra. Danseuses des villes. Scandales financiers. Sur-optimisme. Dé-biaiser. 7/10

Temps de lecture : 2 minutes

Les grandes salles d’opéra sont des Danseuses coûteuses. Il n’y a que quelques grandes métropoles qui peuvent se les permettent.

Ce sont des bâtisses complexes, destinées à mettre en scène de quoi rassasier a priori les oreilles. Pourtant, avant tout, les concepteurs cherchent à en mettre plein la vue. D’où les surenchères architecturales. Dans ce contexte identification visuelle, l’Opéra de Sydney a même fini par devenir la Tour Eiffel de la ville.

  • Depuis West Side Story, Les Parapluies de Cherbourg ou Les Demoiselles de Rochefort, on sait qu’on pourrait se contenter de la rue et des places publiques, surtout quand il fait beau et qu’on a du talent. Une alternative qui devrait faire réfléchir.
  • Les grands écrans et les bonnes sonos sont également un choix privilégié et qui fait de plus en plus d’émules, mêmes si malheureusement les interactions scène / auditeurs sont réduites à zéro. Ne faites pas la fine bouche, le Metropolitan Opera a compris cela depuis un moment.
  • Je me dénonce : en 2020 j’ai tenté leur Tosca avec Anna Netrebko, Michael Volle, Brian Jagde, Patrick Carfizzi…
  • Et si l’ère des Opéras en dur était révolue ? Comme le sont les églises de plus en plus désaffectées. Les bibliothèques municipales sont un autre exemple de ces dinosaures.

Déjà il faut les construire.

Surtout quand on vise la magnificence et les architectes illustres. Ces édifices somptuaires sont connus pour leur prix de construction sans cesse augmenté. Leur budget initial est généralement largement dépassé. Pas de quelques % mais de centaines de %.

Les promoteurs sous-estiment les délais, les coûts et les risques ; volontairement ou non.

Et en général, les acteurs publics commanditaires, qui veulent se faire mousser lors d’une belle inauguration, mettent la main à la poche (du contribuable) pour finir les travaux. De toute façon, ils n’ont plus le choix. Laisser les choses en plan leur reviendrait cher et leur coûterait leur place.

Comme ce n’est pas leur argent, ils peuvent jouer les généreux grands seigneurs. Surtout compte tenu de la faible durée de leur mandat. Après eux le déluge. Ils empruntent et remettent le problème à des lendemains qui déchantent. Et ce sont souvent des naïfs qu’on arrive à flatter et à bercer d’illusion. On parle de sur-optimisme ingénu et de représentation stratégique surévaluée.

  • Les Anglais, toujours très pragmatiques, connaissent le problème et cherchent à le « dé-biaiser », en se basant sur des réalisations déjà effectuées. Ils connaissent les coefficients multiplicateurs.

Coûts annuels dits de fonctionnement.

Les artistes et surtout leur encadrement dans ces structures se contrefichent de ce que cela coûte en frais de fonctionnement. Du coup ces entités sont largement subventionnées. Là encore les édiles s’en balancent. Et les prétentieuses directions méprisent les considérations financières.

On connaît le tristement célèbre exemple de l’opéra montpelliérain, déjà subventionné à 90 % et pour lequel Valérie Chevalier n’a aucune honte à demander encore plus pour un résultat d’une rare médiocrité : france-inter-bruno-duvic-derives-opera-valerie-chevalier.

A noter que pour l’édification de ce Palais des Arts de Valence dont on parle plus loin, le budget initial est passé de 300 millions à 1,2 milliards d’euros !

Opéra de Sydney, salle philharmonique de Paris…

https://fr.wikipedia.org/wiki/West_Side_Story_(film,_1961)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Demy

https://www.pathelive.com/programme/metropolitan-opera-22-23

https://fr.wikipedia.org/wiki/Metropolitan_Opera

https://www.metopera.org/season/2022-23-season/tosca/

Envoi
User Review
0% (0 votes)

Laisser un commentaire