France Inter. Bruno Duvic. Dérives Opéra. Valérie Chevalier. Parasites subventionnés à 90 %. L’entre soi. 2/10

Temps de lecture : 4 minutes

Ce vendredi 5 mai 2023, par la plus grand des hasards, je suis tombé sur cette émission de France Inter : Tous à l’opéra… en difficulté. En général je n’écoute pas cette radio. Mais les propos tenus au micro étaient tellement hallucinants, que j’ai été contraint de tendre l’oreille.

Je ne retiendrais qu’une seule intervention, mais elle est de taille :

Pour tenter de renflouer son opéra montpelliérain, l’invitée Valérie Chevalier se lance dans un plaidoyer totalement hors-sol. Et franchement on s’arrache les cheveux.

Cette directrice générale de l’opéra orchestre national de Montpellier, pense qu’avec 20 millions de subvention sur 22 millions de budget, elle n’en a toujours pas assez ! Un financement qui repose à 90 % sur des fonds publics (2014).

Pas question pour autant de dégraisser le mammouth, en s’attaquant aux défauts structurels et à la masse indistincte de ceux qui ne foutent pas grand chose. Bien au contraire ! Elle soutient qu’il faut augmenter la rémunération des « artistes ». Comprenez tous les « parasites » de la chaîne, qui profitent du Candy Shop, dont certains dirigeants, je suppose. Cela a été épinglé jadis.

Et je ne parle même pas de la folie spécifiquement français de payer des intermittents… à ne rien faire la plupart du temps, à part tenter de nous terroriser par leurs happenings.

  • Un certain Philippe Saurel, sur un autre canal bien moins complaisant que France Inter, met les pieds dans le plat. Il évoque des décisions passées qui plombent les comptes d’aujourd’hui: «Les renvois et mises à la retraite de quelques-uns ont coûté très cher… Quand on sait que certains, je ne donnerai pas de nom, touchaient 35.000 euros par mois…»

Plus fort encore ! Pour elle, les spectateurs sont des sortes de Béotiens qui n’écoutent que la Flûte enchantée et d’autres Blockbusters. Et l’animateur Bruno Duvic ne semble pas en reste sur ce point. Ricanements. Le mépris est bien là. Ce mot Blockbuster collé à l’art lyrique, je ne l’ai pas inventé. Quelle est énorme cette suffisance manifestée par ces personnes, envers des pointures comme Mozart ! De ce qu’on observe ici, nos deux lascars ne sont même pas dignes de lui servir tapis de sol.

Et je ne m’étends pas sur ce qu’ils pensent du public en général. Ils n’en ont manifestement rien à cirer. Cette dispendieuse directrice n’a pas froid aux yeux. Elle parle même d’augmenter les places à 300 euros.

Valérie Chevalier en rajoute encore une couche. Elle, ce qu’elle veut ce sont des « créations ». Elle se prend pour Louis XIV distribuant des bourses, selon son bon vouloir. Il y a fort à parier que cette entre-soi de créateurs musicos, théâtreux, petits metteurs en scènes caricaturaux, engendre des monstres, que personne n’a envie d’aller voir/écouter. Les chiffres ne mentent pas, en tout cas je l’espère. Il est donc facile de retracer tout cela.

La désertion des spectateurs ne les inquiètent pas plus que cela, puisqu’ils confondent l’élitisme de bon ton, avec ces connivences et ces copinages, pour des remugles de la « modernité ». Moins on regarde, meilleur est le spectacle. Mouais.

Un exemple de ces « créations » ? L’opéra Climat ! Un nanar qui pour seul mérite d’être dans la conformité avec la gauche écolo actuelle. Nos Woke brandissent sur scène, des pancartes ” non assistance à planète en danger “, ” scène de crime climatique ” et tous ces pseudo-arguments qui ne demandent pas la moindre réflexion. L’ambition affichée elle est là !

En 2022, elle dit ceci, qui est d’ailleurs conforme à ce qu’elle pense toujours en 2023 : « Sans faire de concessions sur la qualité, nous allons revoir nos ambitions en matière de nouveauté et d’éclectisme. Il faut être pragmatique et programmer ce que les spectateurs veulent voir et entendre. » – Comme si elle leur faisait un cadeau à ces rustauds – vous et moi -, en leur programmant du non ambitieux… qu’ils aiment !

Plus loin, elle semble découvrir le principe de réalité « Nous faisons des économies partout où cela est possible. Nous n’avons pas d’autres choix ».

  • Tu parles, les dépenses étaient strictement du même montant en 2016 ! Et pourtant la Chambre régionale des comptes espérait des améliorations, compte tenu de tout ce qui fonctionnait mal. « l’effectif de l’association est surdimensionné » etc

Elle ne rend toujours pas compte de l’opulence des subventions qu’on lui donne à Montpellier. De quoi résorber des déficits hospitaliers, aider la police, voire soutenir du culturel moins déconnant et bien d’autres secteurs.

Elle n’a toujours pas compris, puisqu’elle en veut encore plus : « Enfin, nous attendons aussi un geste et un accompagnement nécessaire de l’Etat. ». Elle est à 90 % et elle rêve de passer à 100 % pour ne plus avoir à tenir compte des « clients ».

Ironie du sort, pour les éconocroques, elle a sabré les « Scènes du Faust de Goethe » de Robert Schumann. Confer la chanson de Méphistophélès que j’ai rajouté ci-dessous, avant de voir ça, et qui tombe bien à propos.

Et pas une voix à l’antenne pour animer la légitime controverse. Ils sont tous du même bord.

Ce Bruno Duvic n’a pas l’air d’un mauvais gars. Il s’exprime clairement. Mais qu’il fasse ce pour quoi il a été formé, le journalisme ! Il est temps d’approfondir les dossiers, de croiser des sources, de s’affranchir de la pesante doxa et de poser les bonnes questions à son interlocuteur.

Vous voulez de l’opéra, eh bien en voilà un remarquable. La Damnation de Faust de notre brillant Hector Berlioz avec cet air de Méphistophélès, sur certains parasites, qui est bien senti, n’en déplaise au Docteur.

Un autre opéra ?

Confer celui de Marseille qui est pas mal non plus dans son genre :

  • article du 11/7/23 de France TV Info. Un canal pourtant plutôt protecteur avec les “artistes”.

Dépenses importantes, recettes “faibles”, bâtiments dégradés : un rapport accablant étrille la gestion de l’Opéra de Marseille par la Ville

“Aucun projet stratégique”, d’importantes dépenses de fonctionnement, mais des recettes “faibles” : la gestion municipale de l’opéra de Marseille et du théâtre de l’Odéon est étrillée dans un rapport de la Chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

https://www.francetvinfo.fr/culture/politique-culturelle/depenses-importantes-recettes-faibles-batiments-degrades-un-rapport-accablant-etrille-la-gestion-de-l-opera-de-marseille-par-la-ville_5944274.html

Une puce gentille

Chez un prince logeait.

Comme sa propre fille,

Le brave homme l’aimait,

Et, l’histoire assure,

À son tailleur un jour

Lui fit prendre mesure

Pour un habit de cour.

L’insecte, plein de joie

Dès qu’il se vit paré

D’or, de velours, de soie

,Et de crois décoré.

Fit venir de province

Ses frères et ses sœurs

Qui, par ordre du prince,

Devinrent grands seigneurs.

Mais ce qui fut bien pire,

C’est que les gens de cour,

Sans en oser rien dire,

Se grattaient tout le jour.

Cruelle politique!

Ah! plaignons leur destin,

Et, dès qu’une nous pique,

Ecrasons-la soudain!

(*) j’espère avoir bien compris ces chiffres données à la va vite.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-13-14/le-13-14-du-vendredi-05-mai-2023-8543503

https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/crise-economique-pour-limiter-ses-frais-l-opera-orchestre-national-de-montpellier-change-sa-programmation-2711826.html

https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/EzPublish/OONM—ROD2-Pr–sident.pdf

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruno_Duvic

https://www.opera-orchestre-montpellier.fr/evenements/climat/

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