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Mais qui peut encore porter ce nom là, après la responsabilité de Salomé dans ce fameux meurtre biblique ? A noter cependant que seul Flavius Josèphe la nomme ainsi. Son blase n’apparait jamais en tant que tel dans la Bible.

La Rita Hayworth de 1953 est une belle femme de 35 ans. Mais cette rousse en Technicolor ne colle vraiment pas à cette jeune Salomé sémite et gamine, qui va se déhancher avec ses 7 voiles, sous les yeux d’un vieux fripon. Il va falloir repasser comme dit ma lingère.

Celle qui a fait que sa mère obtienne la tête de Jean le Baptiste, au sens premier du terme, paraît être une brave fille à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Elle ne manifeste pas trop d’état d’âme, en étant pourtant un chainon indispensable du crime. La tradition nous la montre plus impliquée. Et on ne peut plus revenir en arrière, vus les nombreux tableaux de maîtres qui la peignent en jeune femme fatale, fière de son plat sanglant. A ma connaissance il n’est jamais figuré le plateau lorsqu’il passe de la fille, à sa mère la commanditaire. Ce qui en dit long.

Le récit fait plus d’infidélités que Salomé elle-même. La Bible n’est pas suivie à la lettre. Et on remplace la fin obscure de Salomé, par un happy-end. Cette fille, qu’on croyait perdue entre deux feuilles de missel, écoutera religieusement le Christ qui fait son Sermon sur la montagne, avec son « si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre ». Désolé mais moi, je ne vois pas le rapport avec la décapitation, ou alors la gifle est faite par un Samson au meilleur de sa forme.

Puisqu’on parle d’une étrange fin heureuse dans le film, plût au Ciel que Jésus n’ait pas été sauvé in extremis, avant de se farcir la Croix. Ce n’était aucunement son plan et un tel sauvetage foutrait tout parterre (Judas est de la combine).

Stewart Granger n’est pas très biblique lui non plus, mais on peut quand même y croire. Pourtant ce commandant Claudius pourrait ne pas avoir existé.

Charles Laughton est capable du tout et donc sa prestation, en tant que roi Hérode est très crédible. Ce beau-père et oncle de Salomé se la ferait bien, mais vu le gabarit, aucune chance ! Ne vous perdez pas trop dans les histoires de famille et la consanguinité. Laissez ce boulot à Alan Badel en tant que Jean le Baptiste ; la future victime de la caballe (enfin presque caballe) parce qu’il a trop parlé.

Laughton Hérode est embarrassé par cettge prophétie qui le condamnerait aux pires supplices s’il s’en prennait au Messie qu’il pense à tort être le Baptiste. Mon bonhomme, il faudra mieux lire les écritures !

Judith Anderson est crédible en mauvaise reine Herodiade.

Vous connaissez tous la danse des sept voiles et la terrible vengeance que la mère de Salomé peut en tirer.

L’Évangile selon Marc 6:17-28

« La fille d’Hérodias ; elle dansa, et plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai. » Il ajouta avec serment : « Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume. » Étant sortie, elle dit à sa mère : « Que demanderai-je ? » Et sa mère répondit : « La tête de Jean-Baptiste. »

L’intrigue se complexifie avec des histoires de coeur, qui n’ont rien à faire dans la Bible. Je vous en dispense donc.

William Dieterle est d’origine allemande mais son nom pourrait être alsacien. Il nous réalise cela en 1953. Il n’a pas la manière et le savoir faire d’un Cecil B. DeMille. Il est plutôt spécialisé dans les biopics comme La Vie de Louis Pasteur en 1936 et La Vie d’Émile Zola en 1937. On dit du bien de du Portrait de Jennie en 1948, mais je ne l’ai pas vu.