Sex Academy. Scatologie, sexe animal. Coming-of-age American Pie. 2/10

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Un récit dit par une bande d’idiots, plein de merde, de foutre et de fureur. Voilà c’est dit à la Shakespeare. J’approuve ce constat terrifiant, pourtant sachez que je ne suis pas prude.

Ce film fait froid dans le dos. Il tente d’hyperboliser, ce que des générations de collégiens US pensent être le comportement obligé, révolte comprise, lorsqu’on est de bons Américains (behaviorisme Star-Spangled Banner).

Dans ces établissements, les Coming-of-age gênés se doivent d’être masqués par des ricanements à la Beavis et Butt-Head. L’étape cathartique suivante revenant à l’excès voulu d’humour scatologique et de sexualité bestiale. On se situe alors à mi-chemin entre la moquerie des grenouilles de bénitier et l’enthousiasme empêché des ados débordants d’hormones. Et pour masquer le tout, on fait pleuvoir plein seaux d’excréments et de vidanges diverses. Comprenez cela littéralement.

Cette rébellion par procuration cinématographique se fait alors dans le format American Pie. Une « oeuvre » dont j’ai eu l’occasion de critiquer l’anticonformisme ultra convenu, et qui est somme toute proche du code de censure Hays. (american-pie-4)

La manœuvre consiste à susciter de gros rires gras, chez nos contemporains stupides, en leur mettant sous le nez des pulsions excrétoires, qu’ils pensaient pouvoir cantonner à l’animalité la plus externalisée.

Au delà de l’intuition créationniste débile, il y a ce singe Anti-Darwin, la queue obscène à l’air, et qui fait office de repoussoir. Un stade du primate refoulé, qui sommeille en eux (juste à côté du cochon). Un étape qu’il parviendront peut-être à atteindre un jour, si toutefois l’évolution leur permet ce grand progrès. Ce n’est pas gagné !

En attendant, ils se détournent dégoûtés puis se cachent quand ils chient ou ils libèrent leur sperme. Pas de ça dans le paradis espéré du Walt Disney World Resort.

En guise d’introduction, on nous inflige donc un long exposé sur les hiérarchies mammifères claniques, fortement typées, et qui s’opposent l’une l’autre dans les couloirs ; forcément.

Ce qui donne, chez les meutes de filles ultra-maquillées, des compétitions de pom-pom girls ou assimilées, dans une escalade agressive. En fait, au-delà du tumulte, ces nunuches barricadées dans le paraître, visent le statut de femmes adultes fécondées. Passée cette étape et le cadenas nuptial au doigt, elles seront rapidement mémérisées. Voilà pour l’impérieuse chasse au mâle alpha.

Et chez les garçons, la rivalité des inséminateurs démarre par une classique guerre du muscle, avec de surcroît, sous la ceinture, une course de ces millions de spermatozoïdes qu’ils ont du mal à retenir. Le tout est servi dans un habit hypertrophié flatteur de type Baseball.

Voilà la grimpette éternelle de Sisyphe qui frappe nos loups et louves mono-neuronaux.

A force de se répéter, ces longs métrages doivent avoir imposé ce modèle ne varietur chez ces intellectuellement faibles.

Fausse rébellion :

Et bien entendu, il y a toujours un (ou une) Judas asocial qui est rejeté par tous au début, mais qui finira par se convertir grâce au Missel (j’ai failli écrire Coran) du savoir-vivre des USA. Pour les filles cela consiste très classiquement à ôter les lunettes, faire descendre les cheveux, mettre du rouge à lèvre flamboyant et égayer le personnage grâce à des attitudes de soumission sexuelle. C’était déjà comme cela dans les comédies américaines des années 40.

Une fois rentré dans le rang, ce iel sera le mieux placé pour occuper le haut de la pyramide. C’est toujours le même schéma depuis saint Augustin d’Hippone. Plus tu démarres bas, plus tu as fait de frasques et meilleure sera la rédemption. Le bon dieu dompteur s’occupe plus du fils prodigue qui se cabre, que du tout venant respectueux et bien sage.

C’est le déviant ou la déviante qui a priori sera le plus à même d’être broyé(e) par le système. S’il ne prend pas garde aux avertissements du ciel on le consommera comme une dinde de Thanksgiving, avec la symbolique annuelle qui va avec.

C’est un sacrifice nécessaire pour le bien de tous. Déjà au sens métaphorique de menace exécutoire du Tumi qui caresse le guajolote. Et s’il est sauvé de justesse, il peut rejoindre l’enclos asphyxiant de la communauté des gallinacés.

Ce phénix grotesque, aux excroissances charnues mollassonnes et rougeâtres, renaîtra de son enfer crématoire ou sera gracié par le Donald Trump du moment.

Et le soleil continuera de tourner autour de notre terre plate (hum), avec fermement plantés dessus, ces myriades d’imbéciles qui regardent sans comprendre le doigt tendu par leur dieu lors de la Création d’Adam (Michel-Ange).

En terme plus concret, le solde à venir se calcule lors de la fête annuelle rituelle “prom night”, qui clôt l’exercice scolaire. Les chaises musicales mettront en réserve d’autres laissés-pour-compte, pour l’année suivante. La pompe à excréments n’aura pas besoin d’être nettoyée.

Ce récit est d’une connerie d’autant plus révoltante qu’elle est assumée. Où est donc passée l’inspiration des grands maîtres du rire des débuts du cinéma hollywoodien ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9haviorisme

https://www.cairn.info/revue-archives-de-philosophie-2021-1-page-133.htm?ref=doi

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