Une statuaire typique de l’archipel des Marquises. Mais qu’on retrouverait à des degrés divers sur plusieurs fronts du Pacifique. Ce qui relativiserait la version Kon-Tiki de colonisation des Îles strictement d’est (Amérique du Sud) en ouest. Le sens inverse aurait pu exister. Mais ce ne sont que des hypothèses. Toute la Polynésie n’est pas concernée.
Tara Hiquily est commissaire de l’exposition Tiki au Musée de Tahiti et des îles / Te Fare Iamanaha.
Il s’exprime longuement et avec conviction sur les Tiki. Un sujet qu’il connaît bien et qui lui tient particulièrement à cœur.
Les Tiki sont assez récents. Pour lui « C’est une espèce d’emblème d’un mouvement culturel, politique, religieux qui s’est développé dans le monde polynésien à une époque largement postérieure à celle du peuplement ».
Il ponctue ses démonstrations de « c’est simple », alors que ces subtilités protéiformes sont assez dures à comprendre pour un public non initié.
Le tiki est beaucoup de choses à la fois, mais on note des points de convergence. C’est un principe créateur qui peut avoir engendré les hommes ou être le premier homme. Il est éminemment viril et phallique. Ce qui rapproche du point précédent.
Son culte n’est pas innocent. Il peut s’accompagner de sacrifices humains. Créateur… et destructeur. On n’en a pas fini.
Sa représentation totémique est réalisée dans des matériaux divers, le plus souvent en bois ou en pierre. Mais il peut être simplement peint. Cette effigie est caractérisé par sa forme ramassée et ses grands yeux ronds et vides. On le reconnaît donc au premier coup d’œil.
Christel Vieille-Ramseyer, consultante en valorisation du patrimoine, poursuit les démonstrations avec un abord plus « occidental » mais parfaitement convergent.
On ne sait plus trop de nos jours quoi faire de ces Tiki, mais une vague crainte existe. On ne plaisante pas avec le Tiki.
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