Suchet, Carel, Poirot. Roi de trèfle. Pas de meurtre. Bon sang mais c’est bien sûr. 6/10

Temps de lecture : 3 minutes

Encore un épisode pour le moins déroutant… mais pas forcément emballant. On le doit d’une part à la très surévaluée Agatha Christie. Mais on peut désigner comme coresponsable cette équipe constituée de Renny Rye à la réalisation et Michael Baker au scénario. Eux et la production ont décidé de dilater une petite nouvelle pour en faire un téléfilm essoufflé de 50 minutes.

Oui, les prémisses de cette affaire ne tiennent pas la route.

David Swift incarne un réalisateur odieux du nom d’Henry Reedburn. Ce qui fait que d’emblée on sait qu’il va mourir. C’est toujours comme cela avec Agatha. Plus la victime est antipathique, plus elle aura d’ennemis potentiels. Et donc la romancière pourra tourner autour du pot un bon moment.

On nous présente Niamh Cusack comme une « très belle actrice » nommée Valérie Saintclair. Cependant autant le dire très directement, elle n’est pas terrible. Et bien entendu, elle a des raisons d’en vouloir à ce suborneur de Reedburn. Ce gravos lui faisant du chantage pour pouvoir coucher avec elle. Et puis le fait qu’elle soit allée en priorité demander de l’aide à une maisonnée plus éloignée qu’une autre est bizarre. De plus elle aurait vu un homme suspect et les chaussures d’un homme derrière un rideau. Qu’elle avoue donc et qu’on en finisse !

Pas si simple ! Il reste un tour dans le sac de la supposée cador du roman policier. Bien qu’on soit là en 1923, elle a déjà pas mal épuisé les combinatoires limitées des meurtres dignes d’être publiés. Elle va donc nous faire un coup inversé tout particulier. Ce qui la guide c’est d’arrivée là où on ne l’attend pas. Mais un jour ou l’autre, l’exercice systématique rencontre fatalement ses limites.

Le scénario démarre faiblard. Pourquoi Hercule Poirot aurait de suite une intuition intéressante ?

Et s’il ne s’agissait pas d’un meurtre mais d’un accident déguisé en meurtre ? On peut donc en rester là, puisque c’est en effet la solution glissée dans la pochette du Cluedo. Le problème c’est que l’hypothèse lancée dès le départ par Poirot repose alors sur quasi rien.

Et donc il faut bien admettre que Mme Agatha Christie n’est pas tant la grande prêtresse du genre, qu’une pâlotte illusionniste. CQFD et c’est ce que je m’acharne à dire depuis un moment.

“The King of Clubs” rajoute un Prince, de la voyance prémonitoire, de curieux voisins, un roi de trèfle qui manque dans le jeu…

C’est un rituel chez David Suchet / Roger Carel / Hercule Poirot de se traiter d’idiot, alors qu’il a enfin la « whole picture » du scénario en tête. C’est son « bon sang mais c’est bien sûr » à lui ou bien son « Eurêka »… La 52ème carte ne sert qu’à cela. Il n’y a jamais eu de partie de bridge. Le fils de la famille voisine est impliquée. Il a voulu défendre l’actrice menacée sexuellement par le roi du cinéma. Le corps a été bougé et la preuve sanglante d’un accident était à chercher ailleurs. C’est la démonstration que notre limier n’avait vraiment rien de consistant pour choisir en priorité cette piste. « On nous ment on nous spolie… »

  • Philip Jackson en tant qu’éternel inspecteur-chef James Japp est présent. Et clairement la preuve que le corps ait été déplacé est à la portée de n’importe quel débutant avec les arguments bien connus de la médecine légale. L’intuition « miraculeuse » de Poirot est à ranger au placard. Agatha tu n’es pas sérieuse !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Roi_de_tr%C3%A8fle_(t%C3%A9l%C3%A9film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Cinq_Derni%C3%A8res_Minutes

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i08357792/arlette-laguiller-travailleuses-travailleurs

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