Tulipe noire, Sosie Delon, Virna Lisi. Sardine Ruisseau. Mélenchon. Christian-Jaque, film de trop. 6/10

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Moi, moi, moi… Alain Delon est bien connu pour son manque de modestie. Et si on le caricature en fat se parlant à la troisième personne, on n’a pas tort totalement.

Mais là, le « Moi, moi, moi » est à multiplier au moins par deux (sans compter les reflets dans les miroirs) et ça fait vraiment trop. D’autant que par ce biais, on voit les limites de l’acteur. Il n’arrive pas à vraiment trancher entre les deux personnages, pourtant supposés diamétralement opposés. Et donc la réalisation leur donne deux coiffures différentes. A mon avis il aurait fallu pousser le trait jusqu’à en faire un blond et un brun pour pouvoir plus simplement les différencier.

  • Profond soulagement, quand un des deux frères jumeaux finit pendu. En voilà un de moins.
  • Deuxième réconfort, c’est ce bel étalage de toxicité masculine. On a rarement poussé le machisme aussi loin. Les vieux James Bond des débuts peuvent aller se rhabiller.

Virna Lisi, à 28 ans c’est « la Femme ». Les comédiennes italiennes de cette époque sont souvent franchement classieuses et très belles. Elles ont quelque chose qui touche à l’idéal féminin. Virna c’est encore un cran largement au dessus et pour ainsi dire avec elle « the sky is the limit ». Mettez à côté la vociférante Sandrine Rousseau, qui doit la détester, et j’espère que vous comprendrez ce que je veux dire.

Mais nos deux jeunes premiers ne suffisent pas pour faire un bon film.

L’actrice britannique Dawn Addams, 34 ans, a du charme également, mais c’est dans un registre plus froid, plus distant. Elle épousera un prince italien.

Désolé, mais cet énième long métrage de cape et d’épée est ennuyeux à mourir. Et même si la prise de vue est magnifique, c’est affreusement mal goupillé et étrangement alambiqué. On a le sentiment que le scénario est écrit au fur et à mesure. Dommage que les auteurs n’aient pas suivi du tout la trame du roman d’Alexandre Dumas. Henri Jeanson, Marcello Ciorciolini, Christian-Jaque pédalent franchement dans la semoule.

Cette affaire de balafre, personne ne peut la prendre au sérieux. Et puis cela va un temps. Il était parfaitement inutile d’étirer cela pendant 110 minutes.

La prise de position si favorable à cette forme de Révolution qui doit mettre à terre l’aristocratie, propulser en avant les sans-culottes (les sans-dents, les gilets jaunâtres…) est bien dans l’air du temps.

Ce n’est pas l’apologie de la méritocratie et de la simple abolition des privilèges, mais plutôt une sorte de vomissement revanchard.

Ces gaillards veulent couper toutes les têtes qui dépassent pour prendre les commandes. Ce qu’ils visent, c’est d’être des ardents commissaires du peuple, de s’attribuer le pognon sans se fatiguer… Ils pensent que leur mérite « naturel » vient du fait qu’ils soient pauvres. Ce qui est en fait une sorte de rétablissement des privilèges à l’envers. De part sa faconde et son humour, le personnage de Francis Blanche atténue un peu cet aspect là.

  • On vit encore dans les remugles de cet esprit là avec des Mélenchon millionnaires mais qui se la jouent « du peuple ». Eux, comme tous les dictateurs de la gauche extrême (Mao Tsé-Toung, Pol Pot, Tito, Castro, Chávez, Maduro, Poutine, Kim Jong-un…) n’arrivent pas à la cheville d’un Robespierre.

Ce Christian-Jaque avait pourtant un tableau de chasse correct, avec Les Disparus de Saint-Agil, La Symphonie fantastique, Fanfan la Tulipe, Nana et même Babette s’en va-t-en guerre. Pourquoi a-t-il fait ce film de trop, cette parodie mal ficelée de Zorro ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Virna_Lisi

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Delon

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dawn_Addams

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sandrine_Rousseau

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