Sugar Colt. Avis – Jack Betts, Soledad Miranda. Western mignon. 7/10

Temps de lecture : 5 minutes

Comme il est mignon ce western spaghetti al dente, confit dans une bonne dose de Sugar… et assaisonné d’improbablités cocasses !

  • Il ne mérite pas vraiment ce coup de pouce à sa note qui le fait passer à 7/10. Mais soyons fous nous aussi. En plus cet hymne à la masculinité assumée est l’occasion de fêter le bon temps – certes imparfait – d’avant le féminisme bûcheron et agressif.

Scénario / synopsis :

Tout le monde sait à présent que les tuniques bleues sont les gentils. Un régiment de cette couleur est démobilisé à la fin de la guerre de sécession. Le chef de corps les ramène à pas léger dans leurs foyers. Ils sont toujours aussi disciplinés.

Un traquenard pervers les attend. Ils doivent passer dans un défilé. Les Indiens ? Non, des brigands chargés d’une manœuvre très spéciale. En fait le chef des soldats est de mèche. Il ne l’emportera pas d’ailleurs au paradis (en enfer dans ce cas).

Ce corrompu divise le contingent en officiers d’un côté, et hommes de troupes de l’autre.

Ces derniers doivent attendre bien sagement sous la falaise. On fait exploser des rochers protubérants au dessus de leur tête. Ils sont ensevelis.

Et les officiers sont faits prisonniers. L’idée est de les rançonner. Cette histoire à dormir debout se passe dans la Snake Valley. Je traduis ?

On les oublie pour un moment.

Nous voilà à présent dans une petite bourgade caractéristique du far-west. Le saloon est mal famé. Mais des petites entreprises honnêtes sont prospères. Une académie de tir enseigne aux femmes les subtilités du tir. Le beau Sugar Colt en est le patron. C’est une des meilleures gâchettes du pays. Il s’est reconverti dans « l’enseignement ». Il ne veut plus de son nom légendaire.

Les femmes apprennent avec délice le maniement des armes. Et ceci d’autant plus que l’homme-sugar, Jack Betts, leur fait les yeux doux et qu’il est très bel homme. A la fois puissant, racé, sachant ce qu’il veut et distribuant son sourire ravageur aux bons moments.

Même si elles prétendent le contraire, il y en a peu en capacité de lui résister.

  • Que les féministes se calment. La séduction habile des hommes et l’amour accepté ne sont pas le mal absolu.

Pour lui la vie est belle, il y a du soleil, du pognon, de la notoriété et des nanas.

Le vieux pote Pinkerton est lui sur la piste des soldats manquants. Personne pour l’instant ne sait où ils se trouvent. Ont-ils déserté ? Ont-ils été tués par les autochtones ? Mais le fin limier comprend qu’il y a une piste à creuser du côté de cette Snake Valley. Le pauvre gars se fait descendre.

Alors qu’il se contrefichait de cette noble cause, qu’il ne pensait qu’aux plaisirs de la vie, Sugar Colt est ébranlé par le sacrifice de son copain. Il se ressaisit. Il va mettre de côté les satisfactions basiques bien agréables pour mettre son âme en conformité.

Le plan suivant nous le montre déguisé en docteur et qui se dirige avec sa modeste carriole vers la vallée des serpents. Ce choix professionnel est assez ubuesque. Comment ne pas se faire confondre immédiatement dans cet exercice usurpé ?

L’accueil est réfrigérant, on ne veut pas de ces étrangers ici. Ils sont tous supposés fouineurs et tout est louche dans ce patelin.

Il se fait tirer dessus. Il arrive quand même à peu près à les amadouer in extremis. D’abord parce que les caciques de cette zone respectent un peu l’instruction, dont celle nécessaire à la fonction de médecin.

Mais aussi parce que ce Sugar Colt déguisé, qui passait pour un minus lâche, leur fait une démonstration de lutte. Cela est sans doute plus convaincant chez ces krütbür. Il tape fort, il est plus ou moins accepté.

De lourdes suspicions demeurent. Cela se traduit par le fait que toute la populace malade est empêchée d’aller le consulter. En théorie il n’a donc plus rien à faire ici.

La patronne du saloon est indulgente, mais très vigilante. Elle flaire le truc bizarre mais elle quand même un peu sous le charme.

La très sauvage et très belle Soledad Miranda est de la famille de la tenancière. Elle est encore plus réservée sur le personnage, surtout que le séducteur au Colt, tourne trop près d’elle. Cette Espagnole a des airs de madone florentine.

Dans les bizarreries, assez comiques rétrospectivement, il y a le fait que Sugar Colt, une fois son identité révélée, s’arrange pour que les clients du bar soient tous drogués par des fumées illicites, ce qui lui laisse les mains libres.

Il a pris soin de prendre un antidote, qu’il a également donné sous un faux prétexte aux deux femmes qu’il veut épargner. Évidemment la rebelle Soledad Miranda a recraché la pilule en douce. Elle est donc sous le coup de la substance narco-psychédélique elle aussi. Elle se laisse aller à des postures lascives dans le but de circonvenir notre héros. Miam.

Le reste de l’histoire est classique. Après moultes péripéties, le Sugar man arrive à libérer les soldats rançonnés et le happy end est complet avec le repos agité du guerrier.

Ce western est classique dans son combat des gentils contre les méchants, mais plutôt atypique dans sa forme souvent imprévisible et dans ces multiples curiosités abracadabrantesques. Je rajoute ici ce « don » de pouvoir tirer à l’envers en s’aidait d’un micro miroir sur sa bague. Cela ne tient pas debout mais c’est rigolo.

Les rapports des uns et des autres, ne sont pas dénués de psychologie, au moins à la marge. En particulier dans les approches faites pour savoir qui sont réellement les protagonistes.

On peut apprécier aussi le jeu amoureux entre ces deux beaux spécimens que sont Jack Betts et Soledad Miranda. C’est du cinéma qui fait rêver à l’ancienne, mais c’est assez efficace.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Soledad_Miranda

  • La belle a explosé au box office à partir du film Les Nuits de Dracula (1970) à côté de son partenaire Christopher Lee. A partir de là, elle a entamé une nouvelle carrière de succube, ce qui va très bien aux jolies femmes fatales. Malheureusement elle est morte accidentellement très jeune – 1970 (à 27 ans)
  • Cela ne me dérangerait pas que cette draculette vienne à présent hanter mes nuits.

Les Nuits de Dracula
,
Vampyros Lesbos,
Eugénie de Sade

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sugar_Colt

Réalisation : Franco Giraldi

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