U-Turn. Mauvais film. Sean Penn, Oliver Stone : nuls. Jennifer Lopez fiancée de la diversité. 4/10

Temps de lecture : 4 minutes

J’ose dire de ce duo de compères Sean Penn et Oliver Stone, qu’il est composé de gloires surfaites. Et ce U-Turn est un nouveau virage manqué.

Ce film de deux trop longues heures est même indigne de figurer une série B. Un remugle de combats sans foi ni loi de type ouest du Pecos au Far West. L’ensemble est totalement prévisible y compris dans ces maigres soubresauts. Les vertigineuses contre-plongées et autres artifices de la prise de vue, ne font qu’accentuer la déplorabilité (*) du projet.

Le scénario de John Ridley est vraiment couillon. Il s’agit de mettre en difficultés permanentes le pauvre Sean Penn, de punir les méchants et de sauver les gentils à la fin. Ceci à l’aide d’une série de trucs improbables appelés communément rebondissements. Du coup la fin ne se passe tout à fait comme cela. Les presque gentils, qui sont quand même des criminels, vivront sans doute plus que les ultra-méchants, mais subiront quand même un sort cruel.

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Pour commencer cette mauvaise blague, on invente à notre héros un passé de canaille bourré de problèmes, qui cherche à fuir une pègre caricaturale, tout embarquant illicitement un magot. Et bien entendu une bourde fera qu’il sera pisté quand même dans sa fuite. On lui enlève au passage quelques doigts à la tenaille.

Et il échoue forcément dans le pire des bleds maudits. Suite à l’inévitable panne de bagnole, il s’engage dans la mauvaise direction alors qu’il aurait pu faire un U-Turn (demi-tour complet). Le garagiste est une ordure crasseuse. Premier conflit visible qui n’ira qu’en empirant. Il lui manquera 150 dollars pour régler la note.

En effet cerise sur le gâteau de l’improbabilité, il y a un hold-up dans un petit magasin. Et tout son pognon partira en fumée. A noter ici la présence de notre cher et impressionnant Abraham Benrubi, le « délicieux » emmerdeur né Kubiac de la série Parker Lewis. Les connaisseurs apprécieront.

Voilà Sean Penn coincé dans ce trou du cul du monde, ce Nothing Gulch. Totalement plumé, il tombera sur un effrayant Nick Nolte. Ce vieux tank le convaincra de tenter de tuer son épouse, histoire d’empocher une assurance vie. Dommage pour la belle Jennifer Lopez.

Mais notre Sean Penn au grand cœur, calera au bord du précipice. Pourtant la tâche était facile. Un seul petit doigt aurait précipité Jennifer dans un salutaire au-delà. Elle qui rêvait d’être un ange volant au dessus du canyon. Il la préférera à l’horizontale bien calée près de lui. Ces deux là devaient s’entendre, cela s’imposait au premier coup d’œil. C’est la dure loi des spectacles destinés aux mal-comprenants.

Autre mauvaise rencontre, Joaquin Phoenix qui incarne un semi débile hautement psychiatrique. Cet acteur sort son épingle du jeu en s’élevant à des hauteurs inhabituelles dans le rendu de la folie furieuse. Bon point.

Jon Voight est méconnaissable en Indien aveugle quérulent. La traduction française doit enlever beaucoup.

Une pensée pour l’intouchable Jennifer Lopez (pas touche à…). Elle n’est pas du tout atteinte par la pauvreté sidérale du film. Cette déesse reste toujours au dessus de tout. C’est la petite fiancée de tous les hommes qui aiment la belle diversité. Sainte Jennifer on t’aime, « Dis seulement une parole. Et nous serons guéris ! »

Il y a quand même une justice dans ce pays de cow-boys : Les Razzie Awards donne le trophée du pire réalisateur à Oliver Stone.

déplorabilité (*) : ce mot qui semble un néologisme maladroit se retrouve quand même dans certains dictionnaires.

https://fr.wikipedia.org/wiki/U-Turn_(film)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Oliver_Stone

https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Ridley

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham_Benrubi

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