Vanity Fair Confidential, Sante Kimes, mère diabolique, psychopathe tueur en série. 8/10

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Dans nos vies, on ne peut qu’être troublé par ces psychopathes dangereux, sans vergognes et sans remords.

Ils nous apparaissent de façon théorique et distante dans ces enquêtes criminelles télévisées. Mais il n’est pas si rare que cela d’en rencontrer dans notre environnement.

Ce « phénomène » reste un profond mystère pour le commun des mortels.

Comment peut-on se regarder dans la glace alors qu’on pourrait avoir tant à se reprocher. Pourquoi cette absence de conscience morale ? Est-ce le fait d’un profond nihilisme ? Est-ce une maladie ? Ou bien l’être humain porte-il en germe ce potentiel maléfique ?

Les psychopathes sont un peu tout cela à la fois. Et de manière très surprenante, ils peuvent quand même séduire. Surtout quand Steven Spielberg tisse autour d’eux une certaine romance et en fait des héros à sa manière, comme dans son Arrête-moi si tu peux avec ce bandit de Leonardo DiCaprio.

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En psychiatrie la psychopathie est classée comme un déséquilibre psychique, rien de plus. Le plus souvent il est suffisamment conscient pour être justiciable.

Qu’est-ce qu’il a caractérise ? Principalement le passage à l’acte. Et pour cela, il y a une manière d’agir. Les caractères extérieurs de cet acte psychopathique ont des traits plus ou moins caractéristiques. On mentionne en priorité la répétition quasi à l’identique des mêmes mauvaises actions, la brutalité et la soudaineté des agressions. Le côté instinctif et pulsionnel de l’action. La froideur apparente de ce mauvais sujet qui semble dépourvu d’émotion. Il ne manque pas de toupet, ce qui lui permet de donner le change. Mais dans le fond il y a de l’avidité et une incapacité à gérer la frustration. L’affectivité et l’angoisse bouillent aussi en interne. Le « malade/coupable » organise de nombreuses défenses. On peut voir aussi de l’exhibitionnisme, du voyeurisme.

On distingue trois types de psychopathe :

  • Le type névrotique.
  • Le type psychotique.
  • Le type pervers (La juge dans l’affaire Kazdin a qualifié Sante de « l’un des individus les plus pervers » qu’elle ait rencontré au cours de son mandat).

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Sante Kimes fascine et inquiète à la fois. On l’a surnommé Dragon Lady. Grâce à son bagout et à ses ruses, elle a pu être une meurtrière – potentiellement en série- , un escroc de grande envergure, une voleuse, une pyromane, une faiseuse habile de contrefaçons, une fraudeuse en tous genres, une « passeuse » d’immigrés, une « esclavagiste » dans ses relations avec son personnel de maison « importé ».

Vu de l’extérieur, sa vie a été dominée par la volonté d’être riche, ultra-riche. Elle a tout sacrifié à cela et elle a même sacrifié son fils Kenneth pour cela. Elle a fait de lui un complice et un exécutant y compris dans l’assassinat.

Elle a réussi à se hisser très haut dans la pyramide sociale. Elle a sévi dans la grande escroquerie. Mais elle est pourtant tombée pour une petite combine de chèque sans provision.

Le récit de Vanity Fair commence vers la fin, avec le meurtre de Irene Zambelli Silverman, une riche veuve. Elle a été dépossédée de sa maison cossue de la 65ème rue Est à New York, de manière posthume, par la falsification d’actes, avec une mise en scène où Sante Kimes grimée faisait Mme Silverman. On n’a jamais retrouvé son corps.

Je ne reviens pas sur les 118 chefs d’inculpation. Il y a vraiment tout le panorama ce qu’un criminel peut faire. Le documentaire en montre une bonne partie. Mais tout le monde se doute que la liste de ce qui a vraiment été commis est bien plus fournie.

Ce qui a d’incroyable c’est que toutes ces actions sont en fait grossières et assez facilement démontables une par une. Comment a-t-elle pu faire tout cela pendant de nombreuses années et impunément ?

C’est le propre des psychopathes qui soignent la façade.

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On en connaît quelques uns de cette trempe. J’ai eu à me pencher sur le cas des détournements à des fins personnelles des trésors du Musée de l’Impression sur Etoffes à Mulhouse, avec le rôle fortement présumé de son conservateur. Il est actuellement en prison. On m’a demandé pour un livre sur cette affaire, d’analyser deux films qu’affectionnait particulièrement ce Jean-François Keller. Deux films où les escrocs étaient mis en avant.

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Couplet :

Ne vous laissez pas abuser par les bêtises payantes du Net, qui commencent invariablement par ceci :

« En juillet 1998, Irene Silverman, une riche vieille dame, disparaît de sa demeure de l’Upper East … »

C’est du blabla automatisé de robots. Et il faudrait sortir vos sous pour voir ! Google a sa part de responsabilité en mettant cette arnaque/ daube aux premières loges. Le moteur tourne en partie grâce à cela. Il n’y pas d’humain derrière ces « retransmissions ». Aucun responsable de ces sites n’a réellement vu le documentaire.

Il faut bien vivre, semble nous avouer le plus silencieusement possible, l’éminent moteur de recherche.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arr%C3%AAte-moi_si_tu_peux

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