Vanity Fair Confidential. Ulbricht. Explication. Tor, Darknet, bitcoin. Trafic drogue 2.0. 8/10

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Silicon Valley Murder Mystery: How Drugs and Paranoia Doomed Silk Road.

Un petit jeune diplômé, mais sans talents particulier, a su flairer le pognon à se faire avec le trafic de drogue 2.0.

Il est de cette race des précurseurs qui s’immiscent dans des micro-territoires inconnus et qui font fortune. La Silicon Valley est pleine de ces start-up miraculeuses. Mais lui est loin d’être un surdoué en informatique. Il se débrouille pour ce qu’il a à faire, voilà tout. Uber et Airbnb étaient sur la même lancée mais avec des buts avouables cette fois. Ce qui me fait dire que ce qui doit être découvert le sera forcément. Et ce n’est pas la peine de faire comme les Européens qui n’ont de but que de freiner ce qui marche et est utile à tout un chacun ; plutôt que de comprendre les besoins et de chercher à innover. Le mal de l’égalitarisme coupeur de tête.

  • Je connais cette informatique « amateur » personnellement, mais dans un but bien plus acceptable. Les 35 ans de programmation free-lance et autodidacte derrière moi furent une très belle expérience, avec à la clef des milliers de pages de code « spaghettis » qui m’ont été bien utiles. Merci les L4G.

Ce n’est pas pour rien que Vanity Fair convoque de grands personnages de ce milieu, tel ce cacique de WIRED.

  • Une revue qui fut très en avance sur l’époque et que je lisais déjà il y a 25 ans et donc presque à son début (1993). « le Rolling Stone de la technologie ».

Il est bien connu que bien mal acquis ne profite jamais… si on se fait coincer. La présence d’immenses flux financiers mafieux prouve que mal des malins savent se protéger mieux que d’autres et peuvent continuer en quasi impunité leur affreux business. L’argent permet aussi de se protéger, ne l’oublions pas. Surtout les Bitcoins… avec lesquels Ulbricht a appris à jouer.

Mais Vanity Fair sait faire la morale intelligemment. Pour cela elle offre d’emblée une tribune digne, à la famille d’un gosse australien, qui s’est jeté par la fenêtre, suite à une prise de drogue fournie par Silk Road. Il est bon de rappeler que la drogue ce n’est pas la jouissance d’argent facile, mais la propagation du malheur le plus funeste, et souvent irréversible.

***

Le beau gosse Ulbricht est lui aussi un de ces idéalistes pervertis. Il démarre avec des étoiles plein la tête.

Il se laisse entraîner dans un excusisme fallacieux pour justifier qu’il oblique en 2011 pour la facilité du négoce illicite.

Vanity Fair :

« Sa philosophie reposait sur une argumentation particulièrement universitaire. Les Big Mac conduisaient au diabète et aux crises cardiaques, disait-il souvent, alors pourquoi McDonald’s était-il légal ? Les voitures faisaient des dizaines de milliers de victimes chaque année, a-t-il noté, mais elles restaient très peu réglementées et étaient capables d’aller à plusieurs fois la vitesse autorisée. Il en va de même pour l’alcool et les cigarettes, qui ont tué des millions de personnes. Alors pourquoi, a provoqué Ulbricht, les drogues récréatives étaient-elles illégales ? »

Certains intellectuels sont plus nocifs que des brutes épaisses, par leur facilité à échafauder des théories abstraites, leur permettant de se donner l’absolution. On a vu cela avec les chefs, souvent de niveau universitaire, des Einsatzkommando.

Et puis, notre darknet vador finit par programmer la mort d’assistants devenus dangereux, comme Curtis Green, car ils sont sur le point de parler. A certains niveaux, le pognon a cette particularité de faire taire tout scrupule. Un side-effect plutôt embêtant. Mais il trouvera plus malin que lui et la « commande » sera faussement exécutée.

Notre homme n’a vraiment pas de goûts de luxe. Il ne dépense pas sans compter. Il se contente d’être logé chez un pote dans une maison de la fameuse Hickory Street ou ailleurs dans des lieux assez communs. Et il traite ses « affaires » dans le café internet du coin. Il a une amie fidèle et réciproquement.

Pour ses ventes, il utilise les ficelles du darknet et de Tor. Et renforce la protection de son site de diverses manières. Des astuces courantes mais efficaces. C’est efficace avec ce serveur qu’on retrouvera en Islande. Fondamentalement il est seul et inatteignable au sommet de sa pyramide. Personne ne connaît alors l’identité de ce webmaster Dread Pirate Roberts. Bien joué !

Un premier faux pas, n’a rien à voir avec son commerce. La police interceptera Ulbricht en raison d’un paquet, ouvert aléatoirement et qui contenait des faux permis de conduire avec sa photo et des noms divers. L’affaire en serait restée là, mais un autre coup de bol a fait qu’un policier sur la trace de Dread Pirate Roberts tombe sur cette ancienne affaire là. Il a pu faire le lien.

Certains de ses « assistants » acculés craquent. Le système judiciaire américain favorise la délation interne en échange de remises de peine.

Il se fera pincé définitivement, après qu’on ait compris qu’il était le premier suspect, en laissant son portable largement ouvert sur son programme maléfique, sur une table du café Momi Toby’s  – L’IP localisatrice ayant été démasquée. Les enquêteurs useront d’une diversion pour l’empêcher de refermer son ordi sur ses secrets. Le malheureux avait de surcroît la fâcheuse habitude de tout noter, par ailleurs. L’affaire est entendue, il sera condamné. Mais cette farce macabre aura duré des années. Un « siècle » pour ces malheureux drogués qu’il aura contribué à détruire.

Prison à perpétuité sans espoir de libération conditionnelle.

Le darknet qui a trouvé des parades, est toujours prospère.

… et un reportage de qualité !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Wired_(magazine)

https://www.vanityfair.com/news/2017/04/silk-road-ross-ulbricht-drugs-murder

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