Western émancipation. Méchant sauvage, gentil Indien, mystérieux messager. 7/10

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Le long-métrage Dead man de Jarmusch, s’inscrit dans un courant d’émancipation de ce genre. Ce qui a donné l’occasion de cette digression. Confer ce lien : dead-man-jarmusch-gary-farmer-johnny-depp-mili-avital-road-movie-a-cheval-et-a-vapeur

Dead Man est une sorte de pensée magique autoréalisatrice. C’est une tradition quand le cinéma traite des Indiens de western. Mais ici c’est traité différemment. Le film date de 1995, c’est à dire qu’il a presque 30 ans. Et pourtant il a gardé toute sa fraîcheur mais ces tics d’écriture sont à présent plus apparents.

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• Dans les temps reculés, les bons blancs faisaient des cartons revigorants sur ces « sauvages ». Dans les films, ils tombaient comme des mouches. Et même si on tirait en l’air cela leur retombait très opportunément dessus. Alors que les valeureux défenseurs de la civilisation étaient étonnement moins sensibles aux balles et aux flèches. Et puis les autochtones étaient des lâches sanguinaires qui violaient nos femmes, égorgeait nos enfants et scalpaient tout le reste. Les pionniers se devaient d’apporter la civilisation à l’Ouest à ces adorateurs d’idoles. Qu’importait le sort de ces « peaux-rouges criards » !

A partir des années 60, on sent l’influence généralisée de la mouvance hippie qui fait qu’on réhabilite ces fumeurs de calumets. Les étranges substances qui allaient de leurs poumons au cerveau ainsi que ces ingestions de champignons hallucinogènes donnaient l’impression d’être du même bord. Ce virage à 180 degré s’est fait abruptement. C’était eux désormais les gentils ; des sortes d’écolos new-age avant la lettre. L’habitat et l’habillement étaient traités de manière plus réaliste. C’est à dire que cela tendait vers une certaine clochardisation, surtout en ce qui concernait le tout venant. On mettait quand même sous le tapis les guerres intestines incessantes, les rituels macabres et toutes ces avanies.

Et nous voilà à la troisième étape. Désormais les Indiens ne sont ni bons ni mauvais, en tout cas pas a priori. Ils ont des points communs que partage toute l’humanité et sur lesquels on peut s’accorder. Ils perdent peu à peu leurs plumes. Mais il reste un fond de spiritualité qui nous est toujours assez incompréhensible et sur lequel on peut soit gloser sans fin, soit utiliser un certain humour (Little Big Man – 1970, Dead Man – 1995…), soit prendre tout cela très au sérieux et tenter d’explorer cela en voyage individuel (le Serpent à plume).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dead_Man

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jim_Jarmusch

https://fr.wikipedia.org/wiki/D._H._Lawrence

http://gutenberg.net.au/ebooks03/0300021h.html pdf gratuit mais en anglais du grand livre de D H Lawrence – le Serpent à plume. Livre qui n’a même pas une page wikipedia francophone. C’est navrant !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Little_Big_Man

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