Ce n’est pas la première fois que les enfants pâtissent grandement des fortes convulsions de l’Histoire.
Il est arrivé que les infanticides et divers traitements épouvantables infligés aux petits, soient guidés par une volonté génocidaire (1.5 million d’enfants trucidés / nazis) ou par de vulgaires intérêts, comme pour amelia-dyer (400 infanticides à elle seule).
Dans cet après-guerre, les divers phénomènes observés sont moins létaux mais plus sournois. Les créatures abandonnées et sans défense, sont des proies faciles. Et quand ils arrivent en masse, ils embarrassent. Parfois ils sont des sortes de « mauvais souvenirs » que l’on voudrait « éliminer ».
C’est le cas pour ces petits rescapés des camps, dont personne ne veut en Pologne et pour lesquels il faudra montrer des trésors d’ingéniosité et d’abnégation, pour les mettre en lieu sûr.
D’autres cas de figure se présentent.
Ces métisses issus de soldats noirs et d’Allemandes « bon teint », suscitent le rejet dans ce pays qui a baigné dans le racisme institutionnel bien trop longtemps. Les femmes sont traitées de “putes à nègre”. Et les enfants en question ont eu bien du mal à s’en sortir, et encore plus à retrouver les géniteurs. Une dame en témoigne et c’est prenant.
L’état Français a essayé d’effacer le maximum de traçabilité, pour ces gamins dont la mère est allemande et le père un travailleur forcé français et qui ont été rapatriés de force dans l’hexagone. Là encore le silence prédominait. Mais quelques bribes de vérité n’étaient pas si bien cachées que cela. Et l’exemple montré dans le documentaire est celui de ce vieux ex-bébé et désormais hors d’âge. Il n’a appris qu’en 2018 d’où il venait. Les retrouvailles avec sa famille initiale sont émouvantes. Mais il a raté sa vraie mère de peu. Elle est décédée quelques jours avant ce rabibochage transnational.
Le documentaire est factuel et ne cède que peu au pathos ou aux règlements de compte à longue distance.
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Ne vous laissez pas abuser par les bêtises payantes du Net, qui commencent souvent par la même phrase :
« En 1945, douze millions d’enfants sans foyer errent dans les décombres d’une Europe à peine sortie du conflit le plus meurtrier qu’elle ait connu. Un nombre sans précédent d’enfants se retrouve séparés de leurs parents ou orphelins. Ces gamins perdus, abandonnés, livrés à eux-mêmes vont devenir des butins de guerre aux mains des États qui cherchent à se reconstruire. Sous couvert de l’intérêt supérieur de ces enfants, les Alliés vont se lancer dans une véritable course aux enfants. Par opportunisme démographique ou par peur de les voir endoctrinés par un nouveau totalitarisme, ils vont trier, faire adopter et effacer l’identité de plus de 500 000 d’entre eux. »
Notez le coefficient multiplicateur de certaines variantes :
« A la fin de la seconde guerre mondiale, des dizaines de millions d’enfants se retrouvent seuls, perdus ou orphelins en Europe. Victimes de la guerre, ils vont être une nouvelle fois victime de la folie des hommes. Les pays vainqueurs de l’Allemagne nazie vont ainsi s’en emparer, les exploiter jusqu’à les sélectionner dans leur seul intérêt et pour leur propre profit au mépris du bien-être de ces enfants perdus. »
C’est du blabla automatisé de robots arrangé par quelques périphrases a posteriori. Et il faudrait sortir vos sous pour voir ! Google a sa part de responsabilité en mettant cette arnaque/ daube aux premières loges. Le moteur trouve sa gazoline comme cela. Il faut bien vivre, nous dit-il muettement.
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