Avis film, Bonjour, Ozu. Enfants qui pètent. Communication non verbale. 8/10

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Analyse en 4 parties chaînées :

Avis film, Bonjour, Ozu. Philosophie. Communication. Langage.

Avis film, Bonjour, Ozu. Télévision progrès et tradition.

Avis film, Bonjour, Ozu. Médisance. Intonations, différence sexuelle.

Avis film, Bonjour, Ozu. Enfants qui pètent. Communication non verbale. (vous êtes ici)

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Une fois n’est pas coutume, notre auteur assez prude, nous expose en long et en large un concours de pets chez des gamins. Cela se passe dans un comité restreint de jeunes élèves en uniforme. Ils rejoignent leur école, à terrain découvert, et se mesurent ainsi entre eux. L’un est clairement défaillant. Il n’arrive pas à péter malgré ses immenses efforts. Et cela se termine immanquablement par un slip souillé. Retour obligé à son domicile. Ces parents pensent juste qu’il est malade et diarrhéique.

Cela en devient presque dérangeant tant le thème se répète d’un bout à l’autre du film sans que l’incontinent progresse pour autant.

Le premier qui cite ChipaoliVaopo a un gage !

Fermons cette parenthèse désenchantée de communication sonore mais non verbale. J’utilise le terme de communication à dessein, comme vous le verrez par la suite.

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Les deux garçons sont des comédiens assez extraordinaires. Il est rare, en tout cas dans le cinéma européen, que les gosses ne soient pas réduits à minauder et imiter très maladroitement les grands.

Ici cet exercice bougrement difficile de faire jouer des tout petit, est très réaliste et sans concession. C’est on ne peut plus crédible. On en vient à scruter la moindre de leurs réactions surtout dans cet échange inouï avec le père. Un morceau d’anthologie dans le verbe et l’expression. Et comme les Japonais sont étrangement si distants charnellement les uns avec les autres, il n’y a ni câlins, ni punition corporelle ici.

Ce n’est pas un film sur le « bonheur familial », comme c’est dit bêtement ailleurs. La scène de l’engueulade paternelle, montre bien qu’on est au-delà. Elle mérite d’être analysée.

Dans cette tentative impressionner les enfants et de les ramener à la raison, par un ton décidé, voire menaçant, il y a chez les parents aussi l’exploration des limites. Et bien que nous ayons nous aussi l’impression qu’il a agi comme il fallait et que les choses rentreront dans l’ordre, la fugue des gamins montre qu’il a été trop loin. Nous sommes étonnés nous-mêmes, comme nous l’étions dans l’échappement bi-familial du Carnage (film, 2011) de Roman Polanski.

D’ailleurs cette fugue sous la pression du Pater familias, il me semble bien qu’on la voit dans un autre film de Yasujirō Ozu. Elle doit donc le préoccuper.

Sans doute que ce réalisateur utilise au cinéma à ses fins personnelles, afin de mieux comprendre ce à quoi il a pu être confronté lui-même. Il en résulte quelque chose de très authentique. On ne peut espérer traitement plus adéquat de sincères préoccupations.

Analyse en 4 parties chaînées :

Avis film, Bonjour, Ozu. Philosophie. Communication. Langage.

Avis film, Bonjour, Ozu. Télévision progrès et tradition.

Avis film, Bonjour, Ozu. Médisance. Intonations, différence sexuelle.

Avis film, Bonjour, Ozu. Enfants qui pètent. Communication non verbale. (vous êtes ici)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bonjour_(film,_1959)

https://www.dygest.co/barbara-cassin/quand-dire-c’est-vraiment-faire

https://en.wikipedia.org/wiki/Cheap_talk

https://fr.wikipedia.org/wiki/Carnage_(film,_2011)

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