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La caricature concerne ici aussi Goebbels, dont on dit dans le film, qu’il ne s’intéresse qu’à contrer les juifs par son cinéma, ce qui est très réducteur. Après une phase propagandiste puante, Goebbels a été assez malin pour faire des films distrayants de « qualité » acceptable. Il a bien vu que la propagande trop appuyée n’intéressait plus personne. C’est comme Trotsky qui a réintroduit les faits divers dans les médias. Et puis il a entraîné dans son sillage des « vedettes » françaises du moment. Ne l’oublions pas. C’est un gros malin.

Bien sûr que Joseph Goebbels est un bandit et une racaille, mais c’est aussi un intellectuel, comme le reconnaissait le prix Nobel Günter Grass lors de son débat avec Pierre Bourdieu. Ce qui rend cet enfoiré nazi encore plus dangereux.

L’expression qu’on prête au maître de la propagande, serait celle de « battre les juifs sur leur propre terrain ». Comprenez « désenjuiver » les arts, parce que les « vrais » Allemands feraient au moins aussi bien qu’eux

Dans le discours de Goebbels à Nuremberg, en 1935, il a certes de l’antisémite fanatique – Il reprend à son compte l’idée d’une conspiration juive internationale visant à détruire la civilisation occidentale. Mais Goebbels veut également soustraire toutes les influences juives qui selon lui tendent à abâtardir la germanité. D’où les Fahrenheit 451/ autodafés, et l’interdiction des juifs dans tous les domaines artistiques et dans les médias (parties qui le concerne le plus). Il instruit le procès contre l’art dégénéré, qu’il lie au bolchevisme et à la judaïté (« insondable saleté » des peintures de Max Beckmann, pourtant pas juif).

On prête à Joseph Goebbels ce propos :« L’art allemand de la prochaine décennie sera héroïque, il sera d’un romantisme d’acier, il sera objectif et exempt de sentimentalisme, il sera national, gorgé de pathos, impératif, ou il ne sera pas. »

Voir aussi le commentaire plus spécifique sur le film : Résumé. Inglourious Basterds. Violent Tarantino. Mélanie Laurent, Diane Kruger, torturées. 7/10