Résumé. Inglourious Basterds. Violent Tarantino. Mélanie Laurent, Diane Kruger, torturées. 7/10

Temps de lecture : 4 minutes

Inglourious Basterds est paraît-il un hommage à « Une poignée de salopards » ou « The Inglorious Bastards ». Un navet italien de 1978, que nous avons noté de la pire manière possible, 2/10.

Sincèrement il vaut mieux que cela. Mais il n’est pas aussi génial qu’on le dit parfois.

C’est un film prenant car profondément instinctif mais si on prend le temps de voir de manière objective on ne peut que constater que cela repose sur des prémices branlants comme par exemples :

  • Le fait que Shosanna (Mélanie Laurent), échappe à la tuerie initiale.
  • Alors que les Inglourious Basterds sont recrutés comme juifs militants et têtes brûlées et qu’on y croit, l’actrice Mélanie Laurent est sans doute l’actrice la moins crédible du cinéma français pour ce rôle de vengeresse juive.
  • Une vigoureuse incrédulité nous gagne encore plus quand 4 ans après sa fuite, elle se retrouve miraculeusement propriétaire d’un cinéma qui viendrait de sa famille (pas juive elle ? Comme c’est curieux – aucune « suspicion » des envahisseurs de ce côté ?)
  • On en rajoute une dose, en la mettant « par hasard » au contact avec le héros de guerre principal des Allemand (tiens il est à Paris et pourquoi donc ?)
  • Et puis la surenchère de bonne fortune fait que ces deux là ne cessent de se croiser miraculeusement (tous les chemins mènent à Rome et pas à un seul croisement de Paris)
  • Et puis voilà, Joseph Goebbels passe justement par là…
  • Et forcément il aura besoin du cinéma-théâtre de la belle pour propulser son film « héroïque » en grandes pompes… avec la présence d’Hitler et de tous les personnages « importants » qui sont à la tête de l’état (on ne peut vraiment pas aller plus loin)
  • Et que dire de la réunion très « opportune », qui fait que dans une toute petite bourgade française, on fasse se croiser les principaux protagonistes. Cela tient du miracle.
  • Comme d’ailleurs l’action centrée par un jeu de carte et toutes les actions tarantinesques qui s’y passent. C’est autant improbable que farfelu.

Tout cela n’a ni queue ni tête. Il y a un peu trop d’heureuses coïncidences. Ça plombe un peu le film quand même. Mais les amateurs de violence, n’y verront que du feu C’est la technique de blitzkrieg dans nos têtes, bien classique chez Tarantino. Nos cerveaux cramés, nos têtes scalpées, il n’y a plus de place pour la réflexion.

Ces « coïncidences » auraient pour but de resserrer l’unité de lieu et d’action, se serait encore acceptable. Mais le film dure quand même 3 heures.

Ce qui n’empêche pas le film d’avoir de l’intérêt comme quoi logique et passion ne font pas bon ménage

Mélanie Laurent et son « nègre » ont un jeu bien trop moderne. Mai on peut comprendre que Tarantino ait voulu secouer les puces des films de résistants. Mais alors il aurait dû mettre tout le monde au diapason. Or les nazis sont grotesques et le charlepinesque Hitler est navrant, tant la caricature est épouvantable.

Diane Kruger a le cul entre deux chaises. C’est son rôle et elle le fait très bien. Le pervers Quentin Tarantino ne peut s’empêcher de la voir torturée voire mutilée. Et Brad Pitt se montre impitoyable tant il fourre le doigt dans ses blessures ; littéralement. « Pour faire du bon cinéma, faites souffrir les femmes » aurait dit Alfred Hitchcock.

D’une manière générale, une habile complaisance avec la violence ignoble et les instincts primaires, est la marque de fabrique de ce brave Quentin. Il l’a prouvé quasiment à chacun de ses films. On ne peut pas lui enlever cela. Il sait nous remuer les tripes.

« Herman mon ami » – «  C’est marrant c’est toujours les nazis qui ont le mauvais rôle »

August Diehl, le nazi en chef, à la table de Kruger, est tout aussi simplifié et risible, que ne l’est Richard Sammel dans OSS 117 avec Dujardin ; l’humour profond en moins. Richard Sammel est d’ailleurs dans les deux films, en comique affiché et en comique refoulé.

A noter par ailleurs la présence « brillante » du nazi de service du cinéma Christoph Waltz, en tant que « Le Chasseur de Juifs ». Ce grand acteur, arpente bien des films en tant que « méchant », comme dans 007 Spectre et Mourir peut attendre !

Brad Pitt ? Et pourquoi devrions nous toujours parler de lui ?

On feint ici un jeu subtil, avec des dialogues sur la corde raide et des enjeux considérables. Mais en réalité, subtil il ne l’est pas vraiment. Soyons honnêtes, les acteurs sont futés – ou tout au moins ils jouent l’air futé -. Par contre, le film n’est pas si futé que ça.

Et puis on part au final dans des rebondissements totalement improbables, avec des trahisons et des changements de camp. L’explosion finale (en fait un incendie) brûle les dernières cartouches. Quand un film atteint ainsi le niveau Godwin, on est mal. Que faire de plus que de cramer Hitler et de sauver le monde ?

Le film dont on cause ici, se prend quand même un peu trop au sérieux.

Voir la suite ici : Avis. Inglourious Basterds. Juifs au cinéma. Goebbels intellectuel. Günter Grass, Pierre Bourdieu. 7/10

https://fr.wikipedia.org/wiki/Inglourious_Basterds

https://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_du_Sportpalast

https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2009-4-page-81.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Goebbels

https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%BCnter_Grass

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Bourdieu

https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Sammel

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