Avis. Jour de pluie à New York. Woody Allen vendu à Amazon. Romance commerciale. 4/10

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Comment font-ils ces américains, qui étaient jadis si créatifs, pour rendre désormais si pourri si nul, si désastreux, tout ce qu’ils touchent ? Tout cela pour retomber dans l’éternelle mièvrerie, qu’ils appellent « romantisme ».

Toujours la même histoire mais comment font-ils pour ne pas le voir ? C’est tellement criant de conformisme que ça devrait leur crever les yeux, surtout quand on s’appelle Woody Allen !

Répéter encore et encore la vieille rengaine des amours surdéterminées, c’est exactement ce qu’on appelle une berceuse. Ces coquins du cinéma sont vraiment là pour nous endormir.

Ce film est au cinéma ce que la musique de bar est à la grande musique. Et je ne dis pas ça pour rien, vu que la musique de bar est omniprésente.

Mais qu’ils arrêtent avec ce piano lent à mini trémolos, façon film de Woody Allen. Il me crispe, il me crispe. Tellement de fausseté, une si faible imagination, on frise l’idiotie. Et vous ne voudriez pas qu’on se révolte car le long-métrage porte la signature du maestro ? Peut-être vous-même êtes endormi.

***

Un jour de pluie à New York est une navrante farce citadine de 2019, qui se prend pour du Woody Allen, alors même qu’elle est réalisée par Woody Allen. On a le sentiment que le vieux réalisateur s’est contenté de se copier lui-même, sans y apporter un cent de plus-value. Pourquoi tant de paresse ? Sans doute parce que ce « travail » était destiné à Amazon Studios, sans espoir de sorties en salle.

Cet opus, étrangement lourdingue, n’a pas le dixième de la subtilité d’œuvres précédentes.

Que reste-t-il ?

De l’action, peu de conviction, quelques acteurs célèbres, de l’auto satisfaction de gens du spectacle qui se regardent le nombril et très peu d’idées.

La jeune Ashleigh / Elle Fanning est d’une stupidité affolante. Une sorte d’archétype de blonde de 21 ans, comme on n’en voyait plus depuis les années 50. Mon dieu qu’elle joue mal. Elle se contente de se tortiller en permanence comme une gamine qui se fait prendre le doigt dans le pot de confiture. De mettre cette « innocente » dans toutes les positions, face à ces vedettes de cinéma qu’elle vénère, lasse rapidement.

La jouvencelle ultra-conformiste, qui voudrait prouver sa relative virginité face au showbiz, lance à son Chalamet « Pardonne-moi ! Il ne s’est rien passé. Je te le jure, il ne s’est rien passé ». Et on veut bien la croire. Oui en effet, dans ce film il ne s’est vraiment rien passé. Tant le scénario est médiocre. C’est ce qu’on appelle un non-évènement. Et pour un Woody Allen, c’est gravissime.

Qu’est venue faire la sympathique Selena Gomez dans ce naufrage en ville ? Surtout qu’à l’époque ces problèmes de santé étaient avérés (dépression dans un contexte bipolaire, grave lupus, greffe de rein…) – La même année, en 2019, elle a pourtant participé à un film autrement intéressant : The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch.

Les acteurs Jude Law et Liev Schreiber ont connu des jours meilleurs. Ici, ils semblent étrangement Has been en vrai, comme dans ces rôles.

Cette présentation, qui se veut à la fois humoristique et sérieuse, du jeune acteur principal Timothée Chalamet, n’apporte pas grand-chose.

Mon dieu que ce film est navrant. Qui peut-il intéresser ? Sans doute pas les vrais amateurs de Woody Allen. Sans doute pas les jeunes qui ont autre chose à voir que ses gamines qui convoitent les vieux du cinéma.

Et puis finalement tout cela est tellement bêtement moralisateur, malgré le fait que ça se donne des airs. Bien sûr les contre-pieds sont multiples. Mais ces inversions ne changent rien. Au contraire elles donnent dans la nouvelle moraline du Middle West. Comme pour cette mère qui avoue des décennies après qu’elle fut une pute de bas étage et qui fait craquer volontairement son vernis intellectuel. C’est le cycle très classique de la faute suivie de mea culpa, de pardon, de rédemption et du retour dans la communauté des bien pensants.

On a vraiment envie de mettre cela dans le bûcher des vanités. Vade rétro les petits (et le grand) satanas du scénario et de la réalisation. Vraiment vous salissez tout et n’êtes pas dignes d’accompagner une caméra.

A suivre : Représentation intellectuels. Jour de pluie à New York. Woody Allen vendu à Trump ? Romance commerciale.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_jour_de_pluie_%C3%A0_New_York

https://fr.wikipedia.org/wiki/Selena_Gomez

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liev_Schreiber

https://fr.wikipedia.org/wiki/Elle_Fanning

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jude_Law

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